28 mars 2013, 00:00

SUBSONIC : "Apocalypse Circus"

Album : Apocalypse Circus


Le moins que l'on puisse dire c'est que SUBSONIC cache bien son jeu. Un visuel cliché qui brûle la rétine, un nom de groupe qui ne laisse absolument rien présager, à première vue cet « Apocalypse Circus » a autant de chances d'être un album concept sur le génocide amérindien qu'un disque de black metal. Seulement en creusant un petit peu, il s'avère que derrière le grand totem de pierre aux lignes marquées, SUBSONIC a déjà fêté ses 10 ans d'existence et sort ici son 3ème album, un palmarès raisonnable si l'on y ajoute plusieurs apparitions dans des bandes originales au cinéma ainsi que sur le petit écran. Ravalons notre mauvaise foi, « let the music to the talking ! ».

Dès la première chanson « Hostile », soutenue par une rythmique très lourde en palm mute et diverses harmoniques, SUBSONIC nous plonge dans une ambiance dantesque et nous fait découvrir son terrain de jeux dont les limites se fondent et se rattachent à beaucoup de préconceptions jusqu'alors difficilement reconnues par le grand public metal, car le groupe combine deux blasphèmes du genre en ne se contentant non seulement pas de chanter dans la langue de Molière, mais de mêler cet affront à un phrasé rap, haineux, mais brillamment exécuté.
Une forme saillante et un atout représenté par l'électron libre aux casquettes aussi nombreuses que les pales d'un hélicoptère, le chanteur et bassiste Pierre Parys qui ne cesse de nous étonner à chaque piste avec un timbre qui rappelle parfois le microcosme vénéré Bordelais des Bertrand Cantat et des Romain Humeau (EIFFEL), et qui sait aussi se montrer plus mélodique sur « Atomik Circus », voire mélancolique mais toujours engagé sur la fabuleuse « Orange Mecanik », ballade acoustique très planante sur laquelle brille son compère guitariste Frédéric Vogel qui nappe une partie instrumentale de soli transcendants.
La meilleure illustration de la mentalité « tout ou rien » de SUBSONIC se trouve dans la richesse de la matière qu'il forge en se la jouant carrément punk sur « Babylone Pogo », ou même totalement instrumental sur « Magma » et sa basse ronde, hypnotique et mise en avant qui n'est pas sans rappeler une certaine influence Sabbathienne.
Le seul reproche que l'on pourrait détailler de cet album surprenant se trouve au final dans les textes, qui même s'ils sont très réfléchis et imagés, frôlent parfois l'abscons voire même la surenchère quant à quelle ligne déversera le plus de venin sur le gouvernement.

« Culotté » est sans doute un adjectif un petit peu faible pour parvenir à englober l'essence de SUBSONIC, mais il y a sûrement un peu de ça. Alors que la formule « sans concessions » fait toujours son apparition là où elle a le moins de sens possible dans un papier en manque d'inspiration, sa définition s'impose ici comme une évidence.

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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