2 juin 2012, 0:00

JOURNEY : "ECL1P53"

Album : ECL1P53

Après le départ de son deuxième chanteur, Steve Augeri, personne ne donnait cher de la peau de ce groupe longtemps incarné par la voix et la personnalité de Steve Perry. Pourtant, et contre toute attente, le phoenix renaquit de ses cendres et c'est avec un illustre inconnu désormais au micro, Arnel Pineda, chanteur d'un « cover band » de JOURNEY (cela ne s'invente pas !), aux Philippines que le groupe sortit le très réussi « Revelation » en 2008. Certains fans furent immédiatement bluffés par le mimétisme de Pineda avec Perry et les compositions fleuraient tant les grandes heures du groupe (un cocktail efficace de titres rock très accessibles et de ballades efficaces et calibrées), que l'album aurait pu très bien sortir tel quel il y ! a trente ans sans choquer personne.

Même si d'autres jugèrent le chant de Pineda un peu trop maniéré et larmoyant, le Philippin mit tout le monde d'accord sur ses dons d'interprète. « Revelation » fut également plutôt bien accueilli par le grand public et sonna comme une renaissance pour le groupe. L'essai est il transformé trois ans plus tard ?
Premier constat, « Eclipse » gagne en profondeur ce qu'il perd en immédiateté. « Je me suis battu pour que ce disque sonne plus rock », déclarait Neal Schon. Mission accomplie, aucun doute là dessus : les ballades, se font plus rares (« Tantra », « To Whom It May Concern »), mais également moins réussies ; hélas ! De plus, et c'est plus ennuyeux, même s'il y a quelques moments de bravoure (« City Of Hope », « Edge Of The Moment », « Chain Of Love »...), ils sont perdus dans un ensemble inégal, un peu quelconque et globalement peu inspiré... Certes, la production est exemplaire et le son énorme (la rythmique, surtout !), ce qui est une petite prouesse de la part de Kevin Shirley qui a dû arbitrer des intérêts parfois divergents, entre ceux qui voulaient un album plus rock que les précédents et les autres, mais quand les compositions ne sont pas au rendez-vous, même le meilleur producteur du monde ne peut accomplir de miracles...

Au final, JOURNEY fait toujours du JOURNEY en 2011 et les fans ne pourront que s'en réjouir, mais force est de constater que malgré ses indéniables qualités de réalisation et d'interprétation (la guitare de Schön est toujours aussi magique), cet « Eclipse » ne marquera pas autant les esprits qu'un « Escape », un « Frontiers » ou même un « Revelation ».

Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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