6 janvier 2013, 0:00

Jimi Jamison : "Never Too Late"

Album : Never Too Late


Ami fidèle lecteur de Hard Force, si tu es tombé sur cette chronique par hasard, un conseil : passe ton chemin. Si en revanche le nom SURVIVOR évoque autre chose pour toi qu'une émission de télé réalité et que ce groupe a bercé tes jeunes années, alors tu peux continuer de lire ces quelques lignes.
Jimi Jamison fut la deuxième voix du groupe de hard FM américain qui eut, outre Atlantique, beaucoup plus de tubes que ceux extraits des B.O. de Rocky III et IV en Europe. SURVIVOR a survécu (humour !) à plusieurs changements de line-up, pour sortir, en 2006, un album passé totalement inaperçu, le groupe ne s'étant jamais remis du départ de Jim Peterik qui en était l'âme mélodique. Quant à Jamison, il a poursuivi son petit bonhomme de chemin en sortant régulièrement des disques qui n'intéressent, il faut bien le dire, qu'un tout petit noyau de fans hard-core.

Avant d'entamer les hostilités, rendons quand même à César ce qui lui appartient : une voix toujours exceptionnelle sur laquelle les (nombreuses) années n'ont strictement aucune prise. Tout le monde ne peut pas s'en vanter dans ce domaine... En revanche, ce qui fâche vraiment à l'écoute de ce « Never Too Late », c'est son anachronisme et ce, aussi assumé qu'il soit. Evidemment, on défonce des portes grandes ouvertes à grands coups de lattes et on s'engouffre joyeusement dans tous les poncifs du genre : refrains attendus et indigents, ballades mièvres à deux balles (« The Air That I Breathe », l'air que je respire...), thématiques et refrains outrageusement pompés sur JOURNEY au cas où le public potentiellement intéressé par ce disque ne s'en rendrait pas compte ! Et en plus, on les met en premier tant qu'à faire : « Everybody's Got a Broken Heart » est une resucée (maladroite) de « Don't Stop Believin' », et  « The Great Unknown » de « Faith In The Heartland », rien que ça !

Que dire d'autre ? Et bien pas grand chose tant les onze titres de ce triste effort se suivent et se ressemblent. Les grands renforts de « ooohh ooooh ooooh » (« Not Tonight »...) évoqueront, au mieux, du DEF LEPPARD sous Lexomyl, au pire une tentative assez pathétique de donner un peu d'énergie à des titres qui sonnent désespérément creux. A qui conseiller cet album, donc ? Franchement, à part à quelqu'un qui n'aurait pas écouté de musique depuis 1986, difficile à dire. Même le fan jusqu'au boutiste de Jamison qui attend encore fébrilement le prochain album de SURVIVOR(pourtant annoncé depuis un an) n'aura pas grand chose à se mettre sous la dent...
Les autres devront néanmoins se pencher sur les jeunes années de ce groupe injustement sous-estimé et découvrir les nombreuses pépites que recèlent les premiers albums : « Caught In The Game » (1983) et surtout « Vital Signs » (1984), d'ailleurs récemment remastérisés avec bonus.

Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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