22 juin 2012, 0:00

JORN : "Bring Heavy Rock To The Land"

Album : Bring Heavy Rock To The Land

Il fut le désirable fusible qui me fit patiemment attendre le retour gagnant du Serpent Blanc, pendant que j'oubliais en même  temps l'existence de Dio, trop anachronique dans ces années d'un renouveau métallique (les années 2000 en somme).
Sa voix rauque chaude (rock quoi), berçait l'illusion que tout n'était pas perdu, qu'il restait ici où là une volonté de produire une musique animée d'âme et de passion, ce qu'anciennement les gens de ma génération appelaient avec fierté "Hard Rock".

JORN sauvait les apparences et bon gré mal gré, avec une suite de disques tous intéressants et rafraîchissants, collaborations ou super-groupe bombastique, son plan était clair : baliser le terrain, et moissonner à l'envie notre terrain électrique.
A nouveau la voix amicale titille nos sens auditifs en ce mois de juin 2012 avec ce très respectable "Bring Heavy RockTo The Land", quasi fac-similé des productions antérieures, gros rock léché soutenu par un backing-band qui assure tranquillement, écrin parfait et capitonné adéquat pour cette suave voix qui sait toujours émouvoir et hérisser le poil lors d'envolées barbelées.
Spécialiste des reprises mielleuses (Dio justement en a eu la primeur juste après son décès), on aura droit ici à une relecture assez roots du classique westcoast "Ride Like The Wind" du délicat Christopher Cross mais qui malheureusement n'effacera pas la version tubesque et testéronée qu'en avait fait les chevelus SAXON jadis.

Nouvelle lecture aussi plus classique du morceau "Time To Be King", de MASTERPLAN qui, avec l'album éponyme, annonçait alors le retour de l'enfant prodigue au sein du speedé groupe. Plus basique et oubliant la double-pédale, acceptons ce petit plaisir égoïste que s'offre le Norvégien, tant qu'il n'en vient pas à se prendre dans le futur pour un Jo(r)n Schaffer et ré-enregistrer dans la foulée tous ses anciens  morceaux...
Costaud, même si l'entame peut de prime abord inquiéter ("My Road" et " Bring..."), l'affaire trouve crescendo sa vitesse de croisière et laissera alors belle impression. Costaud mais pas rustre, c'est ici de l?orfèvrerie et non du toc, du Hard Coverdalien fabriqué dans des caves profondes et pourpres, à l'ancienne mais paraffiné par Tommy Hansen (HELLOWEEN, PRETTY MAIDS), c'est dire le clinquant de l'affaire.

Constant dans le propos et quasi-intouchable, ce JORN assène un nouvel uppercut et malgré une exposition médiatique qui ne le propulse plus en première ligue (et ce depuis "Unlocking The Past" en 2007), gageons que ce nouvel album volontaire (et d'une sincérité qu'on ne peut marquer du sceau de l'opprobre), trouvera chez les amoureux de grosses cylindrées métalliques et parées d'ornements mélodiques du plus bel effet, grand écho et se jetteront alors affamés sur le convoité objet.
Comme il disait, "Lonely are the brave..." !

Blogger : Mel Delacroix
Au sujet de l'auteur
Mel Delacroix
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK