12 février 2012, 0:00

BLACK STONE CHERRY : "Between the Devil & the Deep Blue Sea" [Special Edition]

Album : Between the Devil & the Deep Blue Sea

C'est ce qui s'appelle un retour en force particulièrement ajusté. Tombé radicalement sous le charme du son et du style de BLACK STONE CHERRY avec leur premier album en 2006, ma ferveur était redescendue comme un petit matin après une nuit d'amour suite à une soirée très arrosée. En effet, «Folklore And Superstition» était la pâle baudruche foutraque du premier album éponyme aux relents sudistes bien stoner, bien rock qui sent le T-bone braisé à la poussière. C'est avec tristesse que je délaissais cet album bancal et pourtant très fourni si l'on compte le disque bonus, tel un fond de tiroir balancé en vrac sur le sol, genre «démerdez vous avec ça, on a tout donné !». Cela marquait-il la fin prématurée de ce groupe qui semblait si prometteur ? Ce n'est que par hasard que je suis tombé sur le clip de «In My Blood» qui m'a tout de suite permis d'identifier la patte de BLACK STONE CHERRY grâce à la voix inimitable de Chris Robinson. Voulant en avoir le coeur net, je me ruai sur la galette en totalité et je dois dire que je retrouvai alors le groupe comme je l'avais découvert : franc du collier, généreux, positif mais assumant cette fois-ci son coté west coast. Car contrairement aux deux précédents albums enregistrés dans le Kentucky (ou dans les environs), «Between The Devil And The Deep Blue Sea» a été modelé à Los Angeles.
Je ne leur en voudrai pas d'avoir changé leur fusil d'épaule, tant le résultat est à la hauteur du premier opus. Telle une ex qui vous retomberait dans les bras après une escapade qui l'aurait métamorphosé, c'est sans relâche que je me suis passé en boucle les quinze titres de l'album jusqu'à saturation afin de me réapproprier l'identité du groupe. Le cocktail associant le groove sudiste et le clinquant hard rock californien passé au shaker par BLACK STONE CHERRY est tout bonnement enivrant ! Allez, imaginez un mix entre BLACK LABEL SOCIETY et MÖTLEY CRÜE, c'est possible ? Parce que bon, «BTDATDBS» ça parle que de gonzesses et de sentiments un peu mièvres loin des textes plus badass des débuts. Mais bon c'est ça L.A., non ? (L.A. sucks !!!! hurlait METALLICA à leur début, souvenez-vous !).
Tant que la mutation est assumée et consommée avec autant de patates, moi, j'adhère ! De «White Trash Millionnaire» qui fait clairement référence au nouveau statut du groupe, à «In My Blood» ( restant pour moi l'hymne de l'album), et son texte justifiant le besoin irrépressible de partir sur les routes ou ailleurs loin des siens car c'est l'appel de la forêt pour tout mâle qui se respecte, en passant par la bluette «Won't Let Go» (entre autres), BLACK STONE CHERRY joue aux montagnes russes en négociant plein d'émotions à chaque titre avec un tel savoir faire que l'on s'enfile tout l'album sans broncher. «Blame It On The Boom Boom» est encore une autre perle bien abusée mais tellement efficace. La voix chaude et vibrante de Chris Robinson infuse tout l'album, le son est gras et puissant, ça ronfle comme une Chevrolet trafiquée et on part sur les routes à fond les ballons, plein tube, les cheveux (que je n'ai pas) aux vents !
Les morceaux sont tous formatés pour la radio et durent entre trois et quatre minutes, pas plus ! Ils pourraient balancer un single toute les semaines, BLACK STONE CHERRY exploserait le record de Katy Perry ! Mais je m'égare... Rien ne sert de détailler chaque titre de «BTDATDBS», c'est en totalité qu'il faut appréhender ce petit bijou de Hard Rock que je n'ai pas honte de porter aux nues, moi qui suis habitué à la noirceur du Doom, du Sludge ou du Drone. Un peu de lumière de temps en temps, ça fait du bien ; ça fait rentrer la chaleur et à l'heure où j'écris ces mots (février 2012) c'est très approprié !
Rien à jeter dans «Between The Devil And The Deep Blue Sea» si je n'ai pas encore été assez clair ! Si vous n'aimez pas les trois premiers morceaux, n'allez pas plus loin ; tout l'album est du même acabit. Finies les premières parties en concert, BLACK STONE CHERRY est taillé pour les têtes d'affiche désormais !

Blogger : Fred Polvet
Au sujet de l'auteur
Fred Polvet
Apôtre du metal dans les grandes largeurs depuis 1987, c'est en tant que chroniqueur passionné que Fred "Sinner" fait partager son appétit pour les musiques extrêmes (ou non). La chronique plutôt que la critique, trop péremptoire à ses yeux (et ses oreilles), est la meilleure des façons d'évoquer ses sensations. Pour lui, comme pour beaucoup d'autres, le metal est avant tout un état d'esprit, une religion, quand d'autres le vivent comme une poussée d'acné. Sa mission : partager sa perception de la musique autour de quelques bières fraîches !
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