20 janvier 2013, 0:00

Y&T : "Live At The Mystic"

Album : Live At The Mystic


Il y a des gars comme ça, des types talentueux qui assurent et dont on ne parle pas très souvent ; des musiciens qui n'ont jamais eu la reconnaissance que pourtant ils méritent. Dave Meniketti est de ceux-là. Ça fait plus de trente ans qu'il se défonce avec sa guitare, et ça ne vient toujours pas. Mais peut-être que dans le metal en général, il est difficile d'être une superstar quand on est guitariste et chanteur. Gary Moore l'a fait, se faisant connaître de la majorité qu'après son retour au blues. Bonamassa fait le contraire. Jeune monstre du blues, le public metal le reconnaît surtout grâce à BLACK COUNTRY COMMUNION, super-groupe de pointures, dont Glenn Hugues, qui a joué entre autres dans Deep Purple Mark IV.
Avec Y&T, groupe dont il est un des fondateurs, Meniketti a pondu près d'une vingtaine d'albums dont quelques sacrés live depuis 1980.

Y&T, c'est une recette efficace. De très bonnes chansons hard rock, assez simples et sans breaks pompeux, mais avec des refrains accrocheurs ; une rythmique qui va de l'avant, soutenant un bon gros jeu de guitare avec un gros son et des solos pleins de feeling qui envoient du bois. Sans oublier une bonne voix bien puissante. On a connu Y&T dans les années 1980, quand on s'est mis à écouter beaucoup de hard, quand Zégut sur RTL et notre Godzilla sur la FM ont commencé à balancer des palanquées de nouveautés, à côté des VAN HALEN, AC/DC, MAIDEN, sans oublier la bande à Lemmy, tous ceux qui ont déboulé après LED ZEP et DEEP PURPLE. Des trucs qui arrivaient de partout, d'Angleterre et des Etats-Unis, d'Allemagne, de France et d'Europe du Nord... dont on pu voir les trombines en matant MTV et en bouquinant Hard Force.

Y&T, c'était aussi ce qui illustrait régulièrement les épisodes de Baywatch, même si peu s'en rappellent, la série ne valant que pour la plastique des sauveteuses et leurs maillots de bains trop petits. De la musique rutilante comme une Dodge Charger au moteur rugissant...
Enregistré le 18 novembre 2011 au Mystic, une salle à la programmation riche, comme si le Bikini cher aux rockers toulousains était en Californie, ce 5e live du groupe est juste un putain de truc et démontre que si Y&T en studio, c'est pas mal, en live, c'est tout bonnement monstrueux, et ce ne sont pas les Hellfêtards de 2010 qui diront le contraire.

Ce disque est une parfaite entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas le groupe californien. Un concert entier, une palanquée de titres aux refrains tubesques chantés par un Meniketti en superforme, la voix toujours aussi puissante et la guitare enragée.
Après un « Prelude » déjà plein de grattes, le groupe déboule avec « On With The Show », qui ouvre également le dernier album studio. Tout y est, Y&T fait dans l'intemporel. Sur le live de 85, ils lançaient les hostilités avec « Open Fire », c'était du même metal, l'assurance qu'on va passer un bon moment. Rien n'arrête la rythmique qui file comme une charge de canassons lancés au galop. John Nyma, à la seconde guitare, rejoint Meniketti sur des bouts de solos ; Y&T est définitivement un groupe à grosses guitares, comme THIN LIZZY. On l'entend tout au long du concert.

La set-list a laissé tomber les années les plus FM du groupe, avec ses refrains aussi chantonnables que gnangnan. Ce soir, c'est classic-rock à tous les étages avec quelques ballades bien senties, parce que même si on boit des bières en rigolant grassement, on se souvient qu'on aime bien danser des slows. Et en plus de taper du pied du début à la fin, on ne peut s'empêcher d'empoigner régulièrement la guitare en plastique du petit dernier et de secouer la tête, comme on le faisait il y a des lustres. On appréciera particulièrement les ineffables « Black Tiger », « Mean Streak », « Rescue Me » et le magistral « Forever », plus que représentatif de la musique de Y&T.

Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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