1 février 2014, 12:26

RED DRAGON CARTEL : "Red Dragon Cartel"

Album : Red Dragon Cartel

Le Cartel du Dragon Rouge, cela aurait pu être un film de Kung Fu ou un film avec la mafia chinoise/japonaise. Question acteur principal, point de descendance avec Bruce Lee ou Jet Li, il s'agit ici de Jake E Lee, un maître en matière d'art martial six cordiste avec son nouveau projet artistique RED DRAGON CARTEL.
Notre protagoniste est connu pour son travail post-Randy Rhoads avec Ozzy Osbourne, durant les eighties, sur les très bons albums platinés que sont « Bark At The Moon » (Epic, 1983) et « The Ultimate Sin » (Epic, 1986). Le guitariste brun a également sévit avec son projet Hard bluesy US BADLANDS accompagné du chanteur feu-Ray Gillen et du batteur Eric Singer (KISS) au début des années 1990. Puis, silence radiophonique musical en réaction dépressive, semble-t-il, aux décès de Ray Gillen (complications du SIDA), de la mère de sa fille (overdose de drogues) et au ravage du Grunge. Jake E Lee disparaît du devant du paysage métallique sans jamais tourner définitivement la page (quelques apparitions sur des tributes ou avec des amis musiciens).

Son retour est alors annoncé pour l'Année du Cheval (2014) avec un nouveau groupe et un nouvel album. Conçu un peu à la façon des albums solo de Slash (Universal, 2010) ou de Carlos Santana (« Shaman », Arista 2002), Jake E Lee a convié un certain nombre d'invités chanteurs et musiciens. La guest-list comprend Robin Zander (CHEAP TRICK), Paul DiAnno (ex-IRON MAIDEN, DiAnno), Maria Brink (IN THIS MOMENT), Sass Jordan (SUN), Rex Brown (PANTERA, KILL DEVIL HILL), Todd Kearns et Brent Fitz (Slash), Jeremy Spencer (FIVE FINGER DEATH PUNCH) et Scott Reeder (KYUSS). Les acolytes "CDI" de Jake E Lee sont Ronnie Mancuso (BEGGARS & THIEVES) à la basse, Jonas Fairley (BLACK BETTY) à la batterie et Darren "D.J." Smith (WAR MACHINE) au chant. Ce dernier, à la voix ressemblant à un smoothie à la tronçonneuse de celles de John Corabi (UNION, MÖTLEY CRÜE, CORABI), de Stephen Pearcy (RATT) et de Rod Jackson (Slash), a fait parler de lui sur le net via la diffusion YouTube d'extraits du premier concert catastrophique du groupe. La fatigue, l'excès d'alcool et le stress étaient mentionnés comme facteurs étiologiques. Depuis, le groupe a largement relevé la barre...

"Deceived", premier single vidéo, ouvre l'album avec un riff à la "Bark At The Moon" mixé à du Metal actuel. Ce titre tue et pose les bases dès le début. Impossible de ne pas headbanger dans votre voiture, dans le métro, dans le bus, au travail avec les écouteurs dans les conduits auditifs. Superbe solo. "Shout It Out" continue dans sa lancée avec une structure Metal moderne, un riff syncopé et un refrain entêtant. Après ces 2 excellents titres chantés par D.J. Smith, Robin Zander de CHEAP TRICK lâche ses cordes vocales sur "Feeder", second single, un titre Heavy à la SIXX AM, qui aurait pu être la projection musicale inconsciente de BADLANDS en 2014. Retour de D.J, "Fall From The Sky" calme un peu le jeu avec son mid-tempo et sa voix mélancolique à la Britny Fox. Mention spéciale à un magnifique solo plein de feeling. "Slave", est un gros morceau Metal moderne avec une batterie énorme. "War Machine" est un hommage à l'employeur de Jake période BLACK SABBATH. Morceau bien exécuté mais sans grand intérêt. Une remarque que je peux également faire pour "Exquisite Tenderness", exercice instrumental au piano réalisé par l'homme à la Charvel blanche, qui clôt l'album.

Que dire des autres titres ? "Wasted" chanté par Paul DiAnno est certainement représentatif de ce qu'aurait dû être la carrière actuelle du premier chanteur d'IRON MAIDEN. Du Metal RobZombiesque couplé à des racines Hard 80's avec un super groupe !
Un peu de parité hommes/femmes mais sous-évaluée, notre dragon rouge y a pensé et a invité 2 femmes dans 2 registres différents. Maria Brink (IN THIS MOMENT) interprète avec brio "Big Mouth" dans un registre musical tout à fait actuel, ligne directrice de cet album. Changement de direction musicale dans le plus pur esprit de BADLANDS, Sass Jordan brille de sa voix bluesy sur "Redeem Me".
Jake is back ! RED DRAGON CARTEL sonne moderne et ne renie en aucun cas les antécédents du guitariste. Quel talent d'adaptation et d'exécution ! Jake E Lee brille. Les seules critiques, que l'on peut émettre, avec ce type d'album où il y a pléthore d'invités est le manque d'homogénéité dans la ligne directrice musicale et le côté CV "section interprétation musicale ubiquitaire".

Une chose est sûre, ce retour va plaire aux fans d'Ozzy, de BADLANDS et de Metal actuel. RED DRAGON CARTEL joue en live toutes les périodes de la carrière du guitariste sauf Mikkey Ratt. Ils devraient venir en Europe, notamment en mai au premier Frontiers Festival en Italie. J'espère qu'ils passeront dans nos contrées. Je serai au rendez-vous !
Dans ma play list : "Deceived", "Feeder", "Wasted", "Big Mouth".

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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