Après l’énorme démarrage de son dernier album éponyme, SATYRICON était très attendu au Luxembourg et dans l’Est de la France en général. Les Norvégiens n’ont pas uniquement amené leur musique dans leurs bagages car l’inquiétant brouillard et la froideur norvégienne qui entoure la Kulturfabrik prouve bien que Frost et Satyr sont dans les parages…
Les Taïwanais CHTHONIC sont de retour en Europe trois ans après leur passage avec ARCH ENEMY pour mon plus grand plaisir. Leur Black Metal symphonique est carré, rapide et mélodieux. Pour le jeu de scène, tous les musiciens sont maquillés voir déguisés en Warpaint modernes. Freddy Lim au chant est à la fois classe et impressionnant. Méconnu en Europe, le groupe a pourtant sorti sept albums. Cela se ressent sur scène : les cinq musiciens sont très à l’aise et ont l’habitude de mener un public vers la noirceur de « Bù-Tik ». Ce dernier album passe d’ailleurs très bien live et on sent même que le passage dans la tournée d’ARCH ENEMY a laissé des traces coté guitare : les riffs de la flying V de Jesse Liu sont limpides et les solos aiguisés résonnent encore dans mes oreilles !
Mon seul regret est l’absence de sonorisation de l’instrument traditionnel utilisé par le chanteur (une sorte de violon à une corde) que l’on n'a pas entendu… Dommage !
CHTHONIC recevra néanmoins une ovation de la part de la Kulturfabrik même si l’ombre oppressante des Norvégiens SATYRICON se fait sentir à mesure que les minutes défilent…
Après une pause de trente minutes et un réglage batterie qui m’a semblé interminable, l’intro de "Voices Of Shadows" sonne enfin l’arrivée de SATYRICON sur scène. Lente, longue à l’image d’une marche militaire, cette intro permet aux musiciens de se mettre en place et au public de hurler lors de l’entrée de Frost et Satyr ! Ce dernier se positionne en haut de scène, captive tous les regards et lance le show avec sa guitare en main.
Ce premier titre issu du nouvel album « Satyricon » est parfait pour ouvrir le bal et déchaîner toute la Kulturfabrik. Les Norvégiens font ensuite le grand écart jusqu’en 1994 avec "Hvite Krists Død" tiré de « The Shadowthrone », mais il faudra attendre que l’intro de "Now Diabolical" monte de plus en plus fort pour voir enfin Satyr et Frost donner le meilleur d’eux-mêmes. Trépignant derrière sa double pédale, le batteur semble franchement impatient que le chanteur le désigne pour démarrer le morceau : « Please welcome the man Himself : FROST ! ».
Sans guitare, Satyr s’accroche à son pied de micro et tire le public vers lui ! Le ton est donné, le show ne laissera plus de répit aux Luxembourgeois qui chantent les paroles de chaque morceau comme une grande communion avec leur groupe favori.
Fier de son bébé, SATYRICON jouera cinq titres de ce dernier dont l’excellent et dynamique "Our World, It Rumbles Tonight" qui passe vraiment bien en live. Avec "The Infinity Of Time And Space", plus moderne et progressif, le groupe prend un pari qui s’avère assez risqué mais semble après coup réussi, même s’il est plus difficile d’apprécier ce morceau en concert. Quitte à prendre un risque, "Phoenix" aurait peut-être été plus apprécié.
SATYRICON assurera la fin du set avec "To The Moutains" jouée de façon lourde et "old school" ; puis "The Pentagram Burns" mettra la dernière touche au concert.
Sur le rappel, il n’y avait pas de suspens mais plus une envie commune d’un "Mother North" plein de poussière des années 90 ! Ce morceau reste un fondamental du Black Metal et de SATYRICON mais à ce stade, on n’est plus sûr d’être dans le mythe ou dans les mites… Néanmoins, je me suis laissé prendre au jeu et ai chanté comme tout le public avec une grande ferveur !
"Fuel For Hatred" terminera la prestation des Norvégiens qui se tiendront debout, instruments à la main, fiers face à leur public qui réclamera « King » pour en finir.
C’est donc l’album de 2006 qui clôturera définitivement ce show qui m’a laissé un énorme souvenir emprunt de noirceur, de hurlements et d’énormes roulements de batteries !
Un grand merci à Herrade et Romuald de la Kulturfabrik.
Report par Pascal C. et photos de Fanny Larcher
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