5 mai 2014, 10:49

KORN + HACKTIVIST @ Paris (Le Zénith)

Début mai, sous un temps estival parisien, les 5 nu-metalleux de KORN débarquent dans notre City pour jouer au Zénith (dans tous les sens du terme). Notre rencontre avec Brian "Head" Welch, au Hellfest en juin 2013, a d’emblée été chimique sur le plan relationnel (aucune drogue consommée, il prône l’abstinence totale en substances depuis longtemps maintenant). Elle nous a d’ailleurs donnés l’envie de connaitre ce groupe dans tous ses détails artistiques. Ce que nous avons fait ! Leurs concerts au Hellfest et Sonisphere étaient puissants ; nous ne voulions et ne pouvions pas rater ce show dans cette grande salle parisienne.

Plus de 4000 personnes sont donc au rendez-vous et la couleur est transgénérationnelle. On retrouve des fans qui suivent le groupe depuis le début de leur carrière (certains ont même amené leurs enfants ou leurs ados), des jeunes fans, le gotha du metal français et même Jonny Hawkins du groupe NOTHING MORE (en promo parisienne) est là !

Les Anglais HACKTIVIST ouvrent pour KORN et  distillent du metal progressif teinté de rap. Les deux chanteurs, dont un qui fait  plus office de présence qu’autre chose et qui pose quelques vocaux « hip hop attitude, yo man ! », mènent la cadence avec un guitariste 8 cordes et un six-cordiste à la basse. Tout ceci est accordé très bas sur un fond sonore très agressif. Le groupe est desservi par une balance fortement déséquilibrée. Le public est poli et les premiers rangs sont dans un climat participatif. Le côté "déjà vu déjà entendu" est présent mais bien interprété. Beaucoup de bruit quand même !

21 heures. La fosse bien remplie appelle le groupe. Backdrop original avec téléviseurs empilés où l’on retrouve différentes marques détournées : American Idiot, YouSuck, logo MTV transformé en WTF… Un décor scénique original et de très beaux lights. Une introduction épileptique retentit dans la salle avec des samples vocaux parlés sur fond de machines. Montée sonore exponentielle. Le Zénith est bouillant !

Le groupe démarre le show avec « Falling Away From Me ». Break de dingues. KORN est en grande forme avec une mention spéciale au cogneur en chef, Ray Luzier. Un final tribal exceptionnel. « Got The Life » est dansant et groovy ! « Love & Meth » est comme son titre enivrant et addictif. Le groupe enchaine les titres. Une endurance et une ambiance de folie. « Narcissistic Cannibal » est joué à la perfection. La machinerie rythmique electrodub qui fonctionne à plein régime et cette double grosse caisse nous soufflent la cage thoracique. « Dead Bodies Everywhere », sa guitare stridente et cette basse qui tourne sur ce rythme tribal, hypnotise la salle. Jonathan Davis commence à  haranguer la foule « Let’s Get The Party Started ! ». Le public est hyperréceptif. Le show est réglé au millimètre. « Spike In My Veins » est à l’image de sa vidéo : puissant et electrodub sur un mid-tempo metal avec ses arrangements à la Skrillex. « Get Up » revient à une ambiance plus psychotrope. Duo de guitares qui ouvre « Did My Time », ce titre métallique et mélodique. Le break chanté est intemporel sur ces arpèges et ce putain de cri de Davis au triple forceps sur des guitares ultra syncopées est hallucinant !

Zenith plongé dans le noir, Jonathan Davis revient nous jouer un air de cornemuse qui ravit tout le monde. Le public est en délire et fracasse rythmiquement les marches des gradins. Gros riff ! « Shoots and Ladders – Somebody/Someone ». Un mot : le feu. Munky envoie des lignes de guitare soutenues par celle de Head. La chanson est schizoïde par excellence. Jonathan Davis est possédé et proche de l’internement en psychiatrie. Munky est au sol comme Jimi Hendrix à l’époque. Davis lance un « are you still with me ? ». Devinez la réponse ! Vocaux hurlés sur « Somebody/Someone ».

Riff, voix. 3, 2, 1 : « Coming Undone ». Une grosse machine de guerre. KORN poursuit son assaut. Enorme ! Mais ce n’est pas fini… Intro guitares jazzy. Wah wah qui résonne sur une basse un peu funk. Quand le riff de « Here To Stay » démarre, c’est l’apocalypse. Puis c’est au tour du hit, tiré du dernier album « The Paradigm Shift », qui fait danser tes neurones sur une voix angélique : « Never Never » avec son break electrodub et son refrain mélodique chanté par les 2 guitaristes. « Freak On A Leash » vous replonge dans ce clip - dessin animé - sorti à la fin des années 1990. Mr Davis fait chanter les premiers couplets. Tout va crescendo. Comme disait DOKKEN « Paris is burning ! » mais là c’est KORN qui le fait.

Le public en veut encore et les Californiens de Bakersfield vont donner en rappel « Clown » envoûtant et psychiatrique (Davis est encore borderline avec l’internement), « Divine » stromboscopique avec un Ray Luzier plus que brillant et un « Blind » final qui met tout le monde d’accord.

Ce concert de KORN a été un gros greatest hits uppercut metal en 1h25. Toute la communauté a été plus que ravie. Amen !

 

Photos par Stéphanie Delisée - Galerie complète dans le portfolio

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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