25 mai 2014, 22:53

John Garcia (VISTA CHINO, UNIDA, ex-KYUSS)

Le chanteur parle de ses projets en exclusivité pour HARD FORCE

10 juillet 2011. On sort sous la véranda des Garcia, en plein désert. Une jolie petite maison au milieu de nulle part, entourée par les Joshua Trees, la caillasse, le sable et les crotales.
Après le barbecue en famille et quelques très lourdes vodka/cranberry avalées, John m’emmène dans son pick-up jusqu’à l’épicerie du coin, prenant le soin d’insérer un CD dans le lecteur. Du putain de rock’n’roll sort des baffles de sa caisse pendant qu’il roule sur les pistes du désert, faisant des petits dérapages contrôlés dans la poussière, tout heureux de me faire écouter les quatre titres de sa démo enregistrée précédemment, premiers "work in progress" de son album solo « Garcia vs Garcia ».

Je suis médusé. Mon pote me fait donc écouter “Saddleback”, “Little Marshall”, “All These Walls” et “Argleben” en avant-première, à fond en bagnole, me promettant que l’album suivra bientôt, au mieux au début de l’année d’après. Au moment de nous quitter et donc de reprendre la 10 West pour Los Angeles au soleil couchant, John Garcia me remet un précieux CD dans la main, avec un clin d’oeil : cadeau, il s’agit d’un sobre digipack renfermant les quatre morceaux SI FABULEUX écoutés un peu plus tôt dans l’après-midi. Je n’ose y croire.

Depuis donc trois ans, John a bien eu le temps de tourner avec KYUSS LIVES !, puis d’enregistrer un album fort réussi avec le groupe, rebaptisé VISTA CHINO pour des raisons juridiques, suite au litige opposant les ex-KYUSS à un Josh Homme implacable.

Entre-temps, nous avons maintes fois eu l’occasion de nous revoir, dans la région de Palm Desert (un show surprise improbable d’UNIDA dans un bar !...) ou bien sûr lors de nombreux concerts en Europe sur quelques tournées VISTA CHINO, ainsi qu’au Desert Fest de Londres en 2013. A chaque fois, le sujet « Garcia vs Garcia » est évoqué : son propre « Chinese Democracy » commence à se faire attendre, mais, sage comme il est, il me promet que l’enregistrement est imminent, complètement excité par les morceaux qu’il accumule depuis.

Mai 2014. Alors que la signature avec le label Napalm Records (hébergeant notamment VISTA CHINO) est annoncée au début de l’année et que la sortie de l’album est enfin programmée pour cet été, John m’envoie par mail l’intégralité de l’album, tout juste sorti du mixage !!! Alors que j’écoutais très souvent et religieusement les quatre morceaux si secrètement dévoilés trois ans plus tôt, voilà que le chanteur m’offrait en toute exclusivité le luxe de découvrir ce disque si convoité par TOUS les fans de stoner. Eponyme, ce disque de onze titres sortira donc le 25 juillet sous le nom de JOHN GARCIA, et non plus sous le précédent patronyme évoqué.

Le résultat ? Ah ah ah ah !!! Ce disque est splendide. Sincèrement plus intimiste et à l’image de l’homme simple et humble. Parfois plus rock’n’roll aussi, sans pour autant s’éloigner de la trame desert-rock matricielle qu’il a créé il y a 25 ans avec KYUSS. Sobre, aride, sec, immédiat et frondeur, ce premier album solo est le fruit d’une maturation intense et d’une rare honnêteté chez cet homme qui, s’il ne rejettera en aucun cas ses racines, fait ici montre d’une liberté totale. Tour à tour complètement stoner ou parfois plus dirty et frondeur comme il pouvait l’être dans UNIDA et HERMANO, John Garcia s’affranchit ici de toute étiquette et se paie même un guest de luxe sur le dernier morceau de l’album : Robbie Krieger, guitariste des DOORS, vient délicatement poser une guitare hispanisante sur “Her Bullets Energy”, beauté acoustique et intimiste, crépuscule apaisé et chaleureux sur les collines de la vallée de Coachella...

John Garcia et Robbie Krieger

 

Pour l’heure, nous verrons John Garcia se produire en tête d’affiche de la Valley avec UNIDA le dimanche soir au Hellfest, engagement festif et strictement éphémère entre ses vieux potes et lui...
Après avoir déjà obsessionnellement écouté ce premier CDR pendant une semaine, nous avions programmé une petite heure de causette sur Skype ce jeudi 22 mai soir... Il est onze heure du mat’ dans la cuisine de John Garcia, et le soleil brûle déjà à travers sa fenêtre...


Mais quelle sera donc sa priorité, entre UNIDA, VISTA CHINO et sa carrière solo naissante ?
« MOI ! (rires) Tu sais, j’ai pas mal de pression de la part des gars dans VISTA CHINO pour que nous enregistrions un nouvel album, et j’ai dû refuser. Arthur et Mike de UNIDA veulent faire un nouveau disque : et j’ai dû refuser aussi. Dave Angström et Dandy Brown voudraient vraiment qu’on reprenne HERMANO... et j’ai dû refuser ! Et enfin j’ai dit oui, oui à mon projet. Et je me sens bien. Après avoir dû refuser toutes les propositions de ces mecs, ils m’ont finalement tous dit de foncer, d’y aller. Ils me supportent à 100%, sont derrière moi et m’ont encore plus motivé. Je me sens super heureux d’avoir tous leurs encouragements, aucune amertume de leur part. Enfin je vais pouvoir défendre seul mon projet solo pendant un bon petit moment. ».

S’il doit y avoir un prochain disque d’enregistré, ça sera donc un second album solo, c’est bien ça ?
« Complètement. A 100% sûr. Je laisse pour l’instant toutes ces autres opportunités au garage pour une durée indéterminée, et reviendrai vers elles dès que le moment sera le bon ; mais pour le moment je m’éclate, je m’amuse comme un fou en gérant tout moi-même. Je n’ai pas besoin de grand-chose : juste mon groupe, une bande de copains du coin avec qui on jamme de manière complètement spontanée autour d’une bière fraîche. Je sais ce que je veux : je veux bosser, je veux tourner, je veux créer de la musique, et ça fait tellement de bien d’avoir un contrôle total sur tout ça... ENFIN ! ».


Après la sortie de l’album au beau milieu de l’été le 25 juillet prochain, John Garcia partira en tournée à partir de septembre en Australie, puis sillonnera les routes européennes autour du mois de novembre pour près de deux mois de concerts, promettant de jouer les deux tiers de son album solo, quelques titres de KYUSS et une poignée de morceaux de SLO BURN.

On en reparle davantage bientôt, stoner freaks...

Blogger : Jean-Charles Desgroux
Au sujet de l'auteur
Jean-Charles Desgroux
Jean-Charles Desgroux est né en 1975 et a découvert le hard rock début 1989 : son destin a alors pris une tangente radicale. Méprisant le monde adulte depuis, il conserve précieusement son enthousiasme et sa passion en restant un fan, et surtout en en faisant son vrai métier : en 2002, il intègre la rédaction de Rock Sound, devient pigiste, et ne s’arrêtera plus jamais. X-Rock, Rock One, Crossroads, Plugged, Myrock, Rolling Stone ou encore Rock&Folk recueillent tous les mois ses chroniques, interviews ou reportages. Mais la presse ne suffit pas : il publie la seule biographie française consacrée à Ozzy Osbourne en 2007, enchaîne ensuite celles sur Alice Cooper, Iggy Pop, et dresse de copieuses anthologies sur le Hair Metal et le Stoner aux éditions Le Mot et le Reste. Depuis 2014, il est un collaborateur régulier à HARD FORCE, son journal d’enfance (!), et élargit sa collaboration à sa petite soeur radiophonique, HEAVY1, où il reste journaliste, animateur, et programmateur sous le nom de Jesse.
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