5 juin 2014, 17:13

PSYKUP : Julien Cassarino

Avec son autruche-core, PSYKUP occupe une place particulière dans le paysage metal et la mémoire des fans. En sommeil depuis 2009, le groupe est de retour pour un concert célébrant les 10 ans de l’association toulousaine Jerkov.
A quelques jours de l'événement, HARD FORCE a rencontré Julien Cassarino (RUFUS BELLEFLEUR, MANIMAL, SIMONE CHOULE...), chanteur et guitariste, l’occasion de faire le point.

 

Tu es en pleine tournée avec RUFUS BELLEFLEUR et son nouvel album, et voici un concert de PSYKUP sur tes terres toulousaines, tu ne t’arrêtes donc jamais ?
C’est un peu ça. J’ai fait le choix d’avoir plusieurs projets depuis longtemps. Des fois, les agendas s’arrangent bien, et d'autres fois, c’est un peu tout en même temps. En ce moment, c’est un peu tout en même temps ! Mais je suis assez boulimique, j’aime bien varier les plaisirs, c’est génial d’avoir plusieurs groupes en même temps. J’aime bien passer d’un groupe à l’autre assez rapidement, c’est stimulants. J’apprécie cette sorte de schizophrénie

Combien as–tu de projets musicaux en ce moment ?
J’en ai six. Actuellement, j’en ai à peu près cinq en activité. Il y a juste MANIMAL qui est un peu en stand-by. Mais on ne sait jamais, un jour le loup ressortira peut-être du bois. Avec la réactivation de PSYKUP, il y a mon Big-Band, ma Fanfare de Punk, et RUFUS qui est en pleine bourre ; des fois je me demande comment j’y arrive, mais ça passe toujours.

PSYKUP était-il en sommeil ou aviez-vous arrêté ?
C’était en sommeil. A l’époque, il y a cinq ou six ans, MiLKa (Ndlr : l’autre chanteur), avait décidé d’arrêter et de travailler son autre projet, MY OWN PRIVATE ALASKA ; il se reconnaissait plus dans cette énergie-là. PSYKUP est un vieux projet, on a commencé on avait 15 ans. Il nous a dit simplement qu’il ne se reconnaissait plus là-dedans et qu’il avait décidé de partir. PSYKUP était une entité, on avait déjà eu des départs, mais là c’était une voix, c’était quand même un élément primordial. C’était un peu compliqué et on a décidé de mettre le groupe en stand-by. On avait terminé la tournée du troisième album avec MiLKa, ça nous a arrangé afin de travailler sur d’autres projets.
A la fin de l’année dernière, c’est lui qui m’a proposé : « On va fêter les 10 ans de Jerkov l’année prochaine, est-ce que ça te dirait de reformer le groupe pour l’occasion ? » On est toujours resté ami, on fait toujours plein de choses ensemble, c’était donc assez logique qu’on relance le truc naturellement. Les répétitions se sont bien passées, on se marre bien et on est bien content d’avoir pris cette décision.

"PSYKUP, c’est très dense, ça va vite, il y a beaucoup de rythmes, il y a des morceaux très très longs avec des plans partout" - Julien Cassarino


Tu as quand même pas mal délaissé la guitare ces dernières années ? Ce n’est pas trop dur de s’y remettre ?
Ah oui  (rires) ! Au début, j’ai pris un peu peur. Même si je n’en joue pas dans les autres groupes, j’ai continué un petit peu, j’ai écrit des morceaux pour un documentaire sur Nicolas Winding Refn, le réalisateur de "Drive" et de la trilogie des "Pusher". J’ai aussi écrit un morceau pour la bande originale du film d’un pote.
Mais c’est vrai que quand j’ai dû reprendre la guitare, rejouer les plans que j’avais écrit bien avant et surtout retrouver l’indépendance guitare-chant, j’ai pris un peu peur au début. Je me suis demandé pourquoi j’avais écrit ces conneries quand j’avais 15 ans, mais c’est comme le vélo, ça revient. J’ai retrouvé ma main droite et la technique relativement vite, et puis j’ai beaucoup bossé pour être à l’aise. On n’a pas fait autant de répèts qu’on aurait voulu par manque de temps, mais on a quand même beaucoup bossé. Ca va le faire, c’est cool.

Comment se sont passées les retrouvailles ?
Avec Vidda, l’autre gratteux, on a beaucoup de projets ensemble. Dans MANIMAL, la Fanfare de Punk, mon Big-Band. Je suis avec Pelo, le bassiste, dans SIMONE CHOULE. Avec Brice, le batteur, on est ensemble dans SIMONE CHOULE et MANIMAL. C’est une vraie partouze consanguine ! Après, il fallait retrouver nos marques, que chacun reprenne vraiment bien sa place, qu’on arrive à bien s’écouter.
PSYKUP, c’est très dense, ça va vite, il y a beaucoup de rythmes, il y a des morceaux très très longs avec des plans partout, des changements rythmiques partout, ça fait bosser la mémoire aussi. Il faut vraiment arriver à retrouver la cohérence, si on se laisse aller, c’est vite le bordel. On a bossé la cohésion, retrouvé nos marques sur la scène en bougeant comme des couillons. Il y avait des trous qui se sont vite comblés. C’est rentré dans la mémoire, on a tellement joué, ces morceaux.

C’est comme de rertouver des chaussons ?
Oui, des chaussons un peu difficiles à mettre au début, mais après, on y est bien.

Et la suite, y a-t-il d’autres concerts prévus, des enregistrements ?
C’est la grande question. Pour être honnête, on a parlé entre nous. A partir du moment où on a annoncé la reformation, il y a eu un bon petit séisme dans le milieu. Je n’arrête pas de recevoir des mails, des gens qui viennent me voir pour me demander de jouer chez eux. Il y a des gens qui, à l’époque, sont passés à côté, d’autres qui étaient fans et qui veulent revoir, d’autres encore qui connaissent les albums par cœur et qui ne nous avaient jamais vu, des organisateurs, des associations, des tourneurs… beaucoup de monde qui s’est bougé pour activer une tournée… On ne sait pas vraiment. Au niveau temps, au niveau énergie, on se demande si on peut le faire, même si on en a envie parce que c’est un peu bête de bosser autant pour une seule date. Ca va nous frustrer de faire un seul concert, de retrouver le public et de partager ça avec lui. Il va y avoir des moments assez forts, on a envie de revivre ça.

On est en pleine discussion pour trouver des solutions intéressantes : peut-être pas une tournée normale, mais des dates originales. On cherche un concept intéressant, pas seulement jouer à tel ou tel endroit, proposer des lieux ou des façons de jouer différents. On n’a pas eu le temps de se poser pour discuter. Peut-être samedi soir (7 juin 2014), on va le faire sur scène pendant ¼ d’heure, faire un sondage.

Rien n’est moins sûr pour un album. Ce qui est rigolo, c’est de rejouer ces morceaux-là. Pour ce qui est d’écrire de nouvelles choses, on verra. Peut-être, écrire un morceau ou deux pour le fun et les balancer sur le net… Mais on n’est pas dans une logique de faire un album avec tout ce que ça comporte en termes de production, de temps et d’argent. Mais rien n’est fermé. Ce qui est cool, c’est qu’on est tous très potes et que parfois, au détour d’un verre, les choses peuvent repartir. C’est à l’envie, à l’impulsion.

 

Retrouvez PSYKUP + DIMITREE + after APHTE PUNK
Dans le cadre des 10 ans de JERKOV MUSIQUES
Samedi 7 juin à Toulouse (Le Metronum)
Rond point Madame de Mondonville - Boulevard Netwiller (Métro Borderouge)

2007 © Flora Riffet - DR
Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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