Tandis que l’élève Steeve Vai ouvrait la saison de la Coopérative de Mai en septembre dernier, c’est le maître Joe Satriani qui la clôturait mercredi soir. Les guitar-heros ont décidément la cote puisque la salle Clermontoise affiche complet. D’ailleurs, arrivé à 20h30, il me faudra jouer des coudes pour me frayer un passage parmi les quelques 1500 spectateurs.
Comme toujours avec le maestro, le son est d’une limpidité bluffante et le light show n’est pas en reste. Aux grés des titres, l’écran géant qui fait office de backdrop, diffuse des images de paysages, de mégalopoles, de l’ouest Américain, de planètes, voir abstraites.

S’il s’exprime avec le manche, Satriani n’est cependant pas très prolixe et ne nous parlera qu’à deux ou trois occasions en deux heures. La set-list est bien entendu un best of du guitariste majoritairement axée sur quatre albums : « Unstoppable Momentum », « Flying In A Blue Dream », « Surfing With The Alien » et « The Extremist ». Si c’est agréable à l’oreille, j’ai trop rapidement le sentiment d’assister à une démonstration plus qu’à un véritable concert… d’ailleurs, l’auditoire est plus attentif qu’exalté.
Une fois encore Joe Satriani a su s’entourer de pointures : la basse est tenue par Bryan Beller (DETHKLOK, Steve Vaï, Dweezil Zappa,THE ARISTOCRATS) ; la guitare rythmique et le clavier par le compositeur multi-instrumentiste Mike Keneally ; et la batterie par l’excellent Marco Minnemann qui nous livrera un superbe solo. Bref, la crème de la crème…
Pas de chant ce soir, on aura un set purement instrumental. Toute la palette musicale du maître sera représentée passant ainsi du trip futuriste à l’ambiant, la funk, le blues, ou encore le jazz rock. Un éclectisme qui ne m’évitera pourtant pas une certaine lassitude tant ses postures et mimiques sont répétitives.
Si nombre d’artistes se transcendent complètement sur scène donnant une autre dimension à leur musique, ce n’est pas le cas de Joe Satriani qui est trop dans la technique démonstrative pour faire le show. Ça n’en demeure pas moins jubilatoire pour peu que l’on soit magnanime.
(Galerie complète dans le portfolio de Laurent Tilco)
