Juillet 2009. MOTÖRHEAD joue en tête d’affiche d’une des soirées des Voix du Gaou à Six-Fours dans le Var. Pèlerinage obligatoire, il va sans dire, et tant pis si je n’ai jamais entendu parler des autres groupes qui n’appartiennent pas à ma “sphère” musicale de prédilection. Je prendrai mon mal en patience. Je l’avoue, je suis un peu basse de plafond. Sans grosses guitares saturées qui font kran-kran-kran, à quelques exceptions près, la musique ne m’intéresse guère. Et puis arrive ce groupe au nom improbable. SHAKA PONK (Plonk ?). Jamais entendu parler. Surprise : ça a de l’énergie à revendre, c’est un crossover où se mêlent hard-rock, electro, punk, funk et hip hop et ça le fait. Sans parler du show et des images vidéo avec ce curieux singe virtuel, Mr. Goz, qui fait partie intégrante du groupe. Ceux qui m’accompagnent, eux aussi venus uniquement pour Lemmy, sont unanimes : c’est une excellente découverte.
Flash forward. Juillet 2014. SHAKA PONK joue en tête d’affiche d’une des soirées – sold-out – des Festival’Hyères. Passé du statut de groupe prometteur à celui de n° 1 des ventes d’albums en France, c’est désormais une grosse machine. Si l’arrivée de la belle Samaha, qui partage le chant avec Frah, a boosté le groupe en live, le style est devenu plus commercial sur album. Mais sur scène, ça reste du gros rock, souvent hard, et ça balance plus qu’un certain nombre de groupes de metal poussifs que j’ai eu l’occasion de voir. Bref, pour ses concerts, SHAKA PONK a largement droit de cité sur Hard Force sans que l’on ait à s’en excuser.
Après ALB, c’est au tour de SKIP THE USE de monter sur scène. Je n’ai jamais écouté les Lillois sur album, mais là, ça pulse bien. Le public suit et de gros nuages de poussière repeignent ceux qui sautent à pieds joints sur la terre battue de l’hippodrome. Mat Bastard, le chanteur, et ses musiciens, dont le batteur qui arbore un beau T-shirt SUICIDAL TENDENCIES, sont convaincants et très à l’aise. Une belle énergie, comme avec “You Are” et son clin d’œil à “Killing In The Name” de RAGE AGAINST THE MACHINE (“Fuck you I won’t do what you tell me”), sa référence à MOTÖRHEAD (les Lillois ont déjà repris “Ace Of Spades” en live), ou encore la demande du frontman au public de faire « un wall of death, parce que devant la scène, il y a deux mecs avec des T-shirts IRON MAIDEN. » S’ensuivra un “muret”, pas vraiment de la mort, mais le cœur y était.
Il est presque minuit quand SHAKA PONK prend la relève. D’authentiques performers qui passent principalement en revue les titres de leurs deux derniers albums, mais en version boostée, avec un show parfaitement millimétré (entre autres, l’habituel battle de batterie d’Ion avec un gorille virtuel qui le défie). Le concert terminera par “Morir Cantando”, une reprise de Dalida (j’vous jure !) aussi méconnaissable que rentre-dedans. « I was born to sing forever, I want to sing for you, and as long as we're together, There's nothing else I wanna do »… Après avoir assisté à un concert du groupe, on ne pourra pas l'accuser de ‘publicité mensongère’...
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