Difficile d’imaginer de ce côté-ci de l’Atlantique que GODSMACK est un groupe majeur aux USA. Largement sous-estimés et par trop, méconnus en Europe, les Bostoniens ont pourtant tout ce qu’il faut pour satisfaire les amateurs d’alt metal, comme on appelle ce style là-bas : de gros riffs, des morceaux mélodiques et rentre-dedans avec des refrains que l’on retient et un putain de bon frontman en la personne du chanteur/guitariste Sully Erna, dont la voix rappelle celle de James Hetfield depuis le « Black Album ». Sans parler (mais ça, ça ne se voit pas sur album) de Shannon Larkin dont la gestuelle spectaculaire a influencé nombre de batteurs ricains de premier plan au cours de ces dix dernières années.
Successeur du très recommandable « The Oracle » (2010), « 1000hp » est un bon album de GODSMACK sans pour autant être surprenant. Comprendre que le groupe, immédiatement identifiable pour qui l’a déjà écouté, laisse l’innovation et l’expérimentation à d’autres. Comme, d’ailleurs, la plupart des formations qui ont trouvé leur public, les trois précédents albums du groupe s’étant classés en tête des charts US. Du coup, on ne saura pas si GODSMACK est incapable de se renouveler ou si, plus prosaïquement, le groupe donne tout simplement à ses fans ce qu’ils attendent de lui (c’est routinier, un fan, ça n’aime pas le changement). Mais assez tergiversé et “let the music do the talking”, comme disait si bien un légendaire autre groupe de Boston…
Dans une veine qui n’est pas sans rappeler parfois le METALLICA des années 90, “1000hp” – un peu dans l’esprit de "Fuel" d’ailleurs – ouvre ce sixième album et donne l’occasion à Erna de rappeler le parcours de GODSMACK qui débuta, dans l’indifférence générale, en 1995. Mais ça, c’était avant. Toujours teinté de touches grungy pour le côté sombre (GODSMACK fut longtemps considéré comme un croisement entre METALLICA et ALICE IN CHAINS à qui il emprunte justement le nom d’un des morceaux du grandissime « Dirt », sorti en 1992), le heavy rock du quartette joue la carte de l’efficacité plus que de la surprise. De "FML" à "Something Different" et ses passages renforcés par un quatuor de cordes, en passant par les plus lourds "What’s Next" et "Locked & Loaded" ou "Generation Day", qui rappelle la période « Awake » (2000), les fans de GODSMACK ne seront pas déçus. Mais pas forcément transportés non plus, « The Oracle » étant, à mon sens, un cran au-dessus. Ce qui n’empêche pas de suivre les conseils de Sully Erna : turn that shit up louder !!!
Je n'ai pas encore cet album, mais au vu de la chronique, je devrais aimer, merci :-).