Pour annoncer la sortie de « .5 : The Gray Chapter » fin octobre, SLIPKNOT a décidé de frapper fort. Au niveau de l’estomac plus précisément, avec un clip violent signé Shawn “Clown” Crahan. Mais ce n’est pas le seul groupe à avoir donné dans le sanguinolent ou le dérangeant. Ames sensibles, s’abstenir (sac à vomi non fourni, éloignez-vous de votre clavier).
SLIPKNOT : “The Devil In I” (2014)
Situé dans un asile, le clip de “The Devil In I” permet de découvrir les nouveaux masques des musiciens en même temps que d’entrapercevoir les p’tits nouveaux – qui, si l’on en croit certaines sources, pourraient être le bassiste Alessandro Venturella (ex-KROKODIL, également technicien guitare de Brent Hinds de MASTODON) et le batteur Jay Weinberg (ex-Bruce Springsteen’s E BAND (!), MADBALL et AGAINST ME) –, entourés de Maggots en camisole de force. Outre le fait qu’on peut y ‘apprécier’ une étrange coutume de l’Iowa qui consiste apparemment à poignarder à de multiples reprises les ‘bizuts’ pour leur souhaiter la bienvenue au sein d’un groupe, on assiste également au suicide spectaculaire de chacun des “anciens”, qui portent alors les masques de la période « All Hope Is Gone ». Peut-être faut-il y voir une métaphore de la mort de l’ancien SLIPKNOT et de sa renaissance, le morceau étant un hybride entre le ‘KNOT et STONE SOUR ? Par contre, on ne sait pas trop quoi penser des deux personnages en “burqa” écarlate que l’on voit à plusieurs reprises et qui jettent Craig Jones en pâture à un chien. Si ce n’est qu’en ces temps particulièrement troublés, ça n’a pas fini de faire couler de l’encre. Et du sang. Wait and bleed…
KORN : “Hater” (2014)
L’enfer, c’est les autres. Depuis les débuts de KORN, Jonathan Davis n’a jamais caché qu’il a été victime de harcèlement au collège et au lycée. Il le porte dans sa chair, avec le tatouage HIV, qui fut son surnom au lycée où il était traité de « pédé », et c’est un sujet qui l’a largement inspiré. Comme avec “Faget”, “Clown”, “Reclaim My Place” ou “Thoughtless“, entre autres. Ou dernièrement avec “Hater”, inédit présent sur « The Paradigm Shift : World Tour Edition » sorti en juillet. KORN a réalisé un clip cru quoiqu’esthétique, entrecoupé d’interventions de fans qui témoignent de leur expérience de souffre-douleur. Scènes d’automutilation, bain de sang, jeune fille qui se découpe le visage au cutter… Des images qui peuvent choquer mais qui sont autant de métaphores de la déshumanisation, du dégoût de soi et du désespoir que ressentent les victimes de harcèlement. Jusqu’à la note positive de la fin où une jeune femme remercie ceux qui l’ont tourmenée de l’avoir aidée à devenir « une fille qui en a ». Le clip se termine par un message de KORN : « Self harm or suicide is never the answer. Don’t let the haters win. » (L’automutilation ou le suicide n'ont jamais rien résolu. Ne laissez pas les harceleurs gagner.) Une vidéo choc qui, on peut l’espérer, aidera les victimes à comprendre qu’elles ne sont pas seules. En France, on peut se diriger vers ce site
NINE INCH NAILS : “Happiness In Slavery” (1992)
Avec son titre et son refrain inspirés par la préface d’Histoire d’O de Pauline Réage, classique de la littérature érotique où il est question de masochisme et de soumission sexuelle, la vidéo de “Happiness In Slavery” (le bonheur dans l’esclavage) se devait d'être dark. Surtout avec un esprit torturé comme celui de Trent Reznor, alors pape de l’indus metal. Réalisé par Jon Reiss, le clip en noir et blanc parfaitement synchrone avec le morceau suit le sacrifice volontaire, entre plaisir et martyre, du personnage incarné par Bob Flanagan, artiste adepte de performances extrêmes de son état, qui se donne à une machine dévorante. Ça beau n’être que du cinéma, il y a des scènes à la limite du supportable. A l’époque, la vidéo a été interdite partout dans le monde. Mais, signe des temps, on la trouve facilement en version non censurée sur le web. Just some flesh caught in this big broken machine…
MARILYN MANSON : “Born Villain (No Reason)” (2011)
Partiellement inspiré par Le Chien andalou de Buñuel, court-métrage surréaliste muet de 1929 réalisé par l’Espagnol et coécrit par Salvador Dali, le clip de “Born Villain (No Reason)” passe en revue quelques-uns des thèmes chers à Brian Warner : enfance souillée, prothèses, amputés, sado-masochisme, humiliation, modifications corporelles… Extrêmement malsaine, voire dérangeante, la vidéo, coréalisée par Manson et Shia LaBeouf (Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal), acteur américain dont nous, Français, prononçons toujours le nom avec un sourire niais, a servi de présentation à l’album du même nom de MARILYN MANSON sorti en 2011. Interdite aux moins de 18 ans, glauque, elle voit l’aimable participation de Miss Crash. Qui, contrairement à Bob Flanagan dans “Happiness In Slavery”, réalise ici ses performances extrêmes, suspensions corporelles comprises, sans trucages. Pour les cœurs aussi bien accrochés que les crochets enfoncés dans ses genoux…
CRADLE OF FILTH : “From The Cradle To Enslave” (1999)
Chanson éponyme tirée de l’EP du même nom, “From The Cradle To Enslave” est la première vidéo de CRADLE. Tournée par Alex Chandon, qui réalisera cinq clips des black métalleux anglais et filmera Dani Filth dans le long métrage d’horreur Cradle Of Fear (2001), elle existe en deux versions : une censurée et une uncut. Très black, très “evôl”, avec ses créatures maléfiques difformes qui rappellent celles des vidéos de TOOL, ses pécheresses nues et piercées et ses effets gore, c’est une vidéo à gros budget assez réjouissante et bien fichue dans le genre horrifique.
Allez hop, moi, je m’en vais regarder le clip d’“Island In The Sun” de WEEZER, ça va me changer les idées… Au cas où :