12 octobre 2014, 18:59

STICKY BOYS : Tom Bullot


« Etre rock’n’roll ou ne pas être rock’n’roll, telle est la question ». Concernant les remuants STICKY BOYS, la réponse est évidente. Le trio infernal restera d’autant plus fidele à ses principes avec ce dernier album nommé laconiquement "Make Art", œuvre qui se démarque du précédent mais qui saura régaler les fans de la première heure. Voila une bonne raison de creuser ce sujet d’actualité avec le turbulent Tom Bullot, batteur du groupe, et qui, contrairement à sa réputation, sait être très sérieux quand il veut.

 

Deux ans après "This Is Rock’n’Roll", voici "Make Art" votre nouvel album paru le 29 septembre, comment se passe votre collaboration avec Listenable Records ?
Ca se passe très très très bien. Ils aiment beaucoup le groupe et ils respectent complètement notre liberté. Ils savent que le bijou de famille chez STICKY BOYS c’est la liberté, le naturel et le plaisir de faire du rock’n’roll. Ils savent que cela ne sert à rien de nous forcer la main pour faire ceci ou cela, car sinon on perd tout, il n’y a plus de sincérité ni d'authenticité. Du coup, ils nous accompagnent tout le temps, ils nous poussent un peu au cul pour qu’on accélère ou qu’on ralentisse, mais artistiquement ils nous disent « les mecs, faites ce que vous voulez, on est sûr que ça sera bien ! », c’est un confort incroyable ! En plus, ils se donnent à mort dans tout ce qu’ils font, un vrai label de passionnés, ça fait du bien de rencontrer des gens comme eux.

Quels ont été les retours de votre précèdent album ?
Pendant ces deux dernières années on a fait ce qui nous tient le plus à cœur, on a pris notre camion et on a écumé toutes les routes vers toutes les salles qui voulaient bien de nous. Puis on a joué, on a joué, on a joué. Ce qu’on aime c’est être sur scène et partager l’énergie qu’on a en nous et qui déborde un peu, s’amuser et aller à la rencontre des gens, profiter de ce moment un petit peu magique du live. Apres, ça doit se sentir qu’on aime vraiment ça parce qu’en général les gens quand ils sortent de nos concerts, ils ne repartent pas déçus, qu’ils aiment le hard rock ou pas, qu’ils aiment le heavy ou pas, de toute façon on retrouve sur scène une joie qui est communicative et qui leur donne au moins un petit plaisir pour la soirée. C’est notre vocation la scène, du coup les retours ont été vraiment positifs, si on avait décidé de faire un EP et de s’enfermer en studio pour sortir plein de nouveaux trucs, ça aurait moins bien marché. Là c’est 100% bonheur et ça donne envie de continuer, dès qu’on fait une date on veut faire la suivante.

Comment ça se passe chez les STICKY BOYS pour créer un album, qui s’y colle pour apporter les idées ? Les paroles ?
Déjà, l’avantage dans le groupe c’est qu’on n’a aucun problème d’ego, je suis batteur mais il se trouve que j’ai particulièrement plaisir à écrire des paroles, je tartine pas mal ! Et on partage, ils me donnent des thèmes, ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas, ils m’orientent, ils m’aident. Par ailleurs, on fait une musique rock basés sur les riffs, les gimmicks et les ambiances de guitare, la composition des couplets, refrains, là c’est plutôt Alex qui s’y colle. Il vient avec plein d’éléments et ensuite on va monter tous les trois le morceau. Quand on arrive à quelque chose qui nous plait, là on incorpore les textes. JB qui a l’oreille un peu plus fine et plus éduquée à l’harmonique que nous, va mettre une grosse touche sur les chœurs qui constituent un peu l’ADN du groupe. Du coup, on arrive avec un produit fini qui est à la fois le travail de chacun et à la fois une cohésion d’ensemble de se qu’on a fait, les morceaux on se les approprie tous, ils sont la propriété et le bébé de chacun de nous.
 

"On n’est pas des artistes, on est des bricolos du rock’n’roll !" - Tom Bullot

 

A l’écoute de "Make Art" on retrouve toujours le hard rock rentre-dedans et la puissance type MOTÖRHEAD, mais on ressent plus d’influences que son prédécesseur avec par exemple du punk old school. Est ce que cette album est plus représentatif de l’univers STICKY BOYS que son prédécesseur ?
Exactement, il n’y a pas grand-chose à ajouter à ce que tu viens de dire, sinon expliquer un peu pourquoi. Cette album est plus représentatif, plus personnel, il correspond plus à ce qu’on est, à ce qu’on aime et ce qu’on a envie de faire. Lorsqu’on est arrivés en studio pour enregistrer "This Is Rock’n’Roll", on était un peu comme des chiens fous, un peu des bleus, tout ce qu’on sait faire c’est du rock’n’roll, on s’y connait pas trop en technique de son, on n’a pas l’oreille affûté pour ça, on est un peu bourrins. Du coup, réussir à exprimer tout ce qu’on aime avec ces outils, avec nos grosses mains pleines de doigts et nos guitares de cordes, c’est un peu compliqué… on ne sait trop ce que ça va donner, on a même peur que ce soit raté. Donc, on se concentre sur ce qu’on sait faire de mieux, du rock’n’roll basique, brut de brut, les trois gros sangliers qui galopent dans la forêt ! Ca marche plutôt bien, "This Is Rock’n’Roll" va droit au but, un vrai rouleau compresseur tout le long avec un son très touffu, et c’est ce qui fait son charme, une vraie petite bombe. Une centaine de dates plus tard avec l’expérience studio en plus, on a compris plus de chose, on a des outils un peu plus fins et on est capables d’exprimer un peu plus nos émotions. On a un peu plus de couleurs sur notre palette de peintre en bâtiment, on ose ce qu’on n’osait pas avant ! Du coup, ça fait un album qui est un peu plus riche, par exemple on peut mettre un orgue sur une chanson on s’en fout, on aurait jamais osé faire ça sur le premier album, on aurait eu peur de finir dans le fossé. Pareil, on veut faire une chanson avec des gros chœurs, qui, selon certaines chroniques, rappellent DROPKICK MURPHYS, genre gros marins de Boston, on ose ça car on a plus de recul et plus d’idées.

C’est un peu comme votre nouvelle pochette, celle-ci est moins "explosive", une manière de montrer une nouvelle image de vous ?
Non pas tellement, on fait ce qu’on ressent, on fait juste ce qui vient et ce qui est venu c’est quelque chose d’un peu plus brut. Sur "Make Art" il y a un coté un peu plus urbain, un peu plus street qui nous correspond complémentent. Sur le premier album, la pochette est super drôle mais il y a un coté un peu exubérant. Là c’est un peu plus nous, mais ça reste drôle quand même, c’est du rock’n’roll ! On n’est pas en train de regarder la nouvelle vague au cinéma.

Comment vous est venue cette idée de pochette ?
Il y a une petite histoire. A force d’écumer les festivals et les salles de concerts, on s’est souvent retrouvés dans les loges "artistes" et aussi avoir des bracelets "artiste" et plein d’autres trucs "artiste". Et là on s’est dit merde, tout le monde trouve qu’on est des artistes ? Ha non, nous on n’est pas des artistes, on est des bricolos du rock’n’roll. Comme c’est un peu galvaudé toute cette histoire de faire de l’art, nous on veut dire qu’on est des maçons du rock’n’roll, alors on s’est amusés avec ce concept et notamment dans le livret, au milieu il y a une photo de nous qui représente un cours d’art avec modèle nue, c’est JB qui pose nue comme un ver car c’est lui qui est le mieux gaulé, et nous on dessine. Mais on voit bien qu’on ne sait pas dessiner, on fait ça comme des enfants de 4 ans. "Make Art" c’est un peu ça, faire de l’art c’est juste faire ce qui te passe par le cœur et par la tête. On est plus des gros cochons que des artistes mais en même temps être un gros cochon ce n’est pas ça faire de l’art ? Il y a une petite réflexion autour de cette idée, bon cela ne va pas très loin non plus, on n’est pas des philosophes, mais ça nous intéresse.
 

"on a pu s’acheter un camion et se payer un album, on va au charbon comme tout le monde pour financer nos projets" - Tom Bullot

 


Vous avez déjà participé à plusieurs tournages (pub, clip, film...), une nouvelle vidéo est-elle prévue prochainement ?
On a des choses dans les tuyaux, après, le truc c’est qu’on est un groupe de rock, on ne gagne pas des milles et des cents, donc il faut le budget pour financer tout ça. Sinon, vraisemblablement il y aura au moins deux clips, peut-être plus, peut-être que finalement rien ne va se faire. Coté pub, les deux qu’on a faite c’était très drôle mais on ne cherche pas ça. Après si ça nous tombe dessus, c’est bien car on s’amuse, mais surtout ça permet de financer tout le reste, on a pu s’acheter un camion et se payer un album, on va au charbon comme tout le monde pour financer nos projets. Le cinéma c’est une expérience super drôle avec le film "Océane" réalisé par Philippe Appietto et Nathalie Sauvegrain, ce sont des amis et quand ils ont fait appel à nous pour jouer notre propre rôle, on était super honorés et fièrs de travailler avec eux. Si une occasion comme celle-là se représente, on signera les yeux fermés.

Avant que nous vous souhaitions bonne chance pour la suite et une longue route au STICKY BOYS, si tu as un dernier mot à ajouter...
Merci beaucoup, et pour tout ceux qui auront l’occasion d’écouter l’album, si vous n’aimez pas c’est parce que c’est un album à voir sur scène. Et si vous aimez, et bien c’est encore mieux sur scène. Quoi qu’il arrive venez nous voir, il n’y a que des personnes qui sortent avec la tète rafraîchie et avec le sourire, il y en a très peu qui s’en vont en colère...


Les STICKY BOYS seront sur la route pour les dates "Dream Factory Music" suivantes :

 

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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