Salut Arnaud ! Histoire d’évacuer le sujet pour se consacrer surtout à AD PATRES ensuite, parlons tout d’abord rapidement de Seth. Tu as effectué quelques dates avec eux (tournée de reformation avec Belenos/Glorior Belli et Motocultor), suite à l’indisponibilité de leur bassiste. Peux-tu nous raconter cette expérience et comment tu as été impliqué dans ce retour sur scène de Seth ?!
Pour te faire l'historique, j'ai rencontrés les mecs de Seth à l'époque de Divine-X lorsque je suis arrivé sur Bordeaux. C'est d'ailleurs depuis ce temps là que je connais Alsvid et c'est ce qui a permis de monter Ad Patres ensemble. Depuis que je connais j'ai toujours apprécié et suivi Seth. Helldryk a eu un pépin de santé l'empêchant au dernier moment de faire la tournée. Sachant que j'aimais leur musique et que j'étais habitué à son jeu via Ad Patres, Alsvid m'a demandé si je pensais pouvoir les dépanner. C'était en dernière minute et j'ai eu deux semaines pour apprendre tout leur set live (qui dure une heure). Étant sur Bordeaux, j'ai pu bosser un peu avec Cyriex mais en réalité, on avait répété tous ensemble une seule fois lorsqu'on a commencé la tournée à Nantes. C'était un gros défi et j'étais vraiment content de pouvoir les aider, d'autant que ça l'aurait pas fait d'annuler une tournée de Come Back.
D'un point de vue personnel c'était beaucoup de nouveauté car je n'étais jamais parti en tournée, pas facile d'enchaîner un live après 3h de sommeil et parfois 10h de voiture. C'était aussi la première fois que je jouais un set d'une heure, c'est vachement physique, même si la débauche d'énergie est moindre qu'avec Ad Patres. Et puis c'est un peu comme enfiler le costume de Batman : j'adore leur musique et c'était trippant de se retrouver de l'autre côté de la scène, de voir les mecs en "délire" scander les paroles sur les vieux morceaux...
Si j’ai bien suivi un nouvel album de Seth est d’ailleurs en préparation, mais ce serait le bassiste de Reverence qui a été mis à contribution. As-tu plus d’infos à ce sujet ? T-ont-ils d’ailleurs proposé d’y participer ?!
Je n'ai pas beaucoup plus d'infos. Je peux juste te dire qu'Alsvid a enregistré ses parties de batterie début septembre et qu'ils souhaitent sortir ça début 2013. Heimoth avait en tête de rejouer avec Eguil depuis un moment donc ils lui ont proposé directement quand ils ont su que Helldryk ne ferait pas l'album. A vrai dire ils voulaient déjà que ce soit Eguil pour faire la tournée mais avec les contraintes géographiques et le peu de temps pour préparer les live, ce n'était pas du tout réaliste. J'ai donc juste permis de faciliter la transition sans que Seth pâtisse de l'indisponibilité de Helldryk. Le Motocultor c'était la cerise sur le gâteau !
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| Seth au Motocultor - Photo par Marjorie Coulin |
(Pour être complet au sujet de Seth, vous pouvez lire une interview du groupe sur le blog de Reijiik)...
Venons-en maintenant à Ad Patres. Votre premier album vient de sortir au début du mois sur Kaotoxin Records. Quels sont les premiers retours et comment en êtes-vous arrivé à sortir « Scorn Aesthetics » chez eux ?
"Scorn Aesthetics" est sorti le 3 septembre et les premiers retours retours sont très bons.Nous avons signé chez Kaotoxin car nous voulions un label à taille humaine pour notre première sortie et le contact avec Nico a été excellent. On a bien compris qu'il adorait l'album et qu'il était très motivé pour le sortir et le promouvoir. De plus il est distribué par Season of Mist et c'était indispensable pour nous de pouvoir compter sur un bon distributeur. Il n'a pas des moyens énormes pour la promo mais il compense en créativité et ça correspond bien à notre approche, un peu alternative. En plus, il y met tout son coeur, son énergie et son temps, un peu comme nous en somme.
Pour le moment c'est trop tôt pour avoir des infos au niveau des ventes (mais c'est la crise du disque tu sais...) par contre nous avons des retours au niveau de la presse qui sont très bons. Il y en a toujours qui n'aiment pas ci ou ça, mais nous n'avons pas encore lu la moindre chronique dans laquelle on se faisait descendre.En général notre démarche de revenir aux fondamentaux du Death Metal, à l'efficacité des riffs et à la puissance des morceaux, est vraiment comprise et les gens y adhèrent. Je crois que cela correspond bien à une attente chez pas mal de metalheads qui n'ont jamais adhéré ou se sont lassés des influences du Hardcore ou de l'impact de l'escalade technique.
Une autre forme de retour que nous avons et qui est encore bien meilleure et qui compte plus à nos yeux, c'est celui des gens qui nous suivent depuis le tout début (même si Ad Patres est encore jeune) et qui attendaient cet album avec impatience.Certains nous ont même fait une confiance aveugle en commandant notre album avant sa sortie et avant les chroniques et on est vraiment fier de voir qu'ils sont tous très content du résultat !
La gestation de ce premier album semble avoir été relativement longue puisque son titre éponyme est disponible au streaming sur soundcloud depuis près de 9 mois maintenant. Tu peux nous en dire plus là-dessus ?!
En effet, le mixage s'est terminé en janvier dernier et "Scorn Aesthetics" a été mis en ligne aussitôt.On a mis un peu de temps à partir de ce moment là pour finaliser l'artwork avec Svartwerk puis ensuite pour démarcher et choisir un label. On a commencé en janvier mais on n'a signé que début mai.Ensuite il fallait attendre que Kaotoxin ait un créneau pour nous sortir car de par la petite taille de sa structure, il ne peut pas sortir plusieurs albums en même temps et on a aussi voulu laisser passer l'été.Techniquement on aurait pu sortir l'album plus tôt mais on voulait éviter qu'il sorte quand les gens ont tous la tête au Hellfest ou pendant l'été au risque de passer plus inaperçu. On a préféré prendre notre temps et être sûr de faire les choses bien.
« Scorn Aesthetics » a été enregistré entre autres au Bud Records. C’était une volonté de votre part d’y réenregistrer et de faire quelques prises également ailleurs? Malgré cela, le tout sonne très cohérent et rentre dedans !
Nous avions en effet fait confiance à Mathieu de Bud (guitariste de Gorod) pour l'enregistrement de notre démo/EP en 2010.Comme nous étions très content du résultat et que nous avons de très bonnes relations avec lui, la question ne s'est même pas posée quant à aller voir ailleurs pour l'album.Ensuite le truc c'est que Bud Records est un studio "mobile" dans le sens où Mathieu n'a pas de lieu attitré pour faire des prises batterie par exemple.Nous avons donc enregistré avec lui mais dans un studio loué pour l'occasion.
Nous sommes retournés à ce studio pour les prises chant.Les guitares ont elles été enregistrées chez Mathieu car c'est moins contraignant pour la prise de son et pour ma part j'ai fait mes prises chez un autre Matthieu, celui d'Asmodée/Saël/Warattah.
L'éventualité que le résultat manque de cohérence ne nous a même pas effleuré l'esprit car la démo avait déjà été enregistrée sur le même principe et cela ne s'était pas ressenti.Il arrive parfois que tu enregistres tout dans un studio en une semaine et que ça sonne bidon malgré cela ; c'est une affaire de mixage et en la matière, nous n'avions aucune inquiétude avec Mathieu.
Je crois que c’est toi qui t’y colles pour écrire la majorité des paroles dans Ad Patres. Peux-tu nous en révéler un peu plus sur tes textes ?!
En effet, bien qu'étant bassiste, je me charge des paroles. Cela vient de notre premier chanteur, Julien, qui n'en écrivait pas. Lorsque nous jouions ensemble dans IOST, c'est le batteur qui les lui écrivait et quand on a monté Ad Patres, je me suis proposé pour me lancer sur ce nouvel exercice. C'est très très différent et très personnel et j'ai beaucoup aimé m'investir dans l'écriture. Du coup quand Axel est venu pour le remplacer, j'ai tenu garder ce rôle.
Je voulais éviter de chercher à concurrencer les groupes de grind ou les Cannibal Corpse pour aller dans la surenchère gore.Je ne voulais pas non plus m'orienter vers des textes politiques, et je déteste tout ce qui touche à la SF et aux récits fantastiques donc je ne me voyais pas proposer des thèmes lovecraftiens.Mes textes tournent plutôt autour de la condition humaine et de la psychologie, des angoisses, la peur de la mort et des relations humaines.En général, je m'appuie sur une situation ou un fait pour trouver un autre angle d'approche et le réinterpréter avec un point de vue plus psychologique et fataliste.
Concernant la musique maintenant, comment se déroule la composition chez Ad Patres ? Et pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, de quels groupes rapprocherais-tu votre style ? Je crois savoir par exemple que des groupes comme Suffocation ne te laisse pas indifférent….
Oui en effet Suffocation fait partie des groupes autour desquels nous nous retrouvons tous dans le groupe. Nous sommes 5 personnalités assez différentes, ne serait-ce que dans nos vies personnelles : il y a presque 15 ans d'écart entre l'aîné et le plus jeune d'entre nous donc les influences et la culture musicale sont très variées.Mais le Death Metal des années 90 est vraiment notre point de convergence. On peut aussi citer Hate Eternal, les vieux Decapitated ou Malevolent Creation.
Le processus de composition des morceaux de "Scorn Aesthetics" n'est pas très homogènes car comme pour tout premier album, ceux-ci ont été composés au fil de la mise en place du groupe.Actuellement, Olivier propose la majorité des riffs. En général, il a aussi la structure et beaucoup d'idées sur les parties batterie.A la mise en commun, on enrichi ça avec les idées et critiques de chacun, puis Axel "compose" ses lignes de chant en yahourt et sur lesquelles j'écris les textes.Il arrive parfois aussi que les textes viennent modifier un peu ses phrasés et on adapte.
Alors que vous allez jouer dans quelques jours avec Master à Bordeaux, quels sont vos meilleurs souvenirs de concerts ? Le Metal Corner du Hellfest l’année dernière peut être ?!
Vivement ce concert avec Master et Dehuman car ce sera la release party de notre album "Scorn Aesthetics" et nous avons hâte de pouvoir jouer les morceaux de l'album en live. C'est là qu'ils prennent tout leur sens et que l'intensité de notre musique s'exprime le mieux.
Au rayon souvenir, bien sûr, impossible de rivaliser avec l'expérience du Metal Corner au Hellfest 2011.
Nous étions vraiment loin de soupçonner qu'il y aurait autant de monde et l’accueil exceptionnel que nous avons reçu ! Entre nous, nous comptions sur 500 personnes dans nos rêves les plus fous et ce fut à la fois génial et beaucoup trop court. C'est dans ces moments là qu'un set de 30 minutes passe à la vitesse de l'éclair. Tu réouvres les yeux et c'est déjà terminé, tu es sorti de scène et on ne t'autorise pas à y retourner !
Nous avons la chance, je crois, d'avoir une musique à la brutalité communicative et souvent les publics pètent les plombs pour notre plus grand bonheur. On a bien pu le constater sur notre dernière date à Montpellier, un autre très bon souvenir.
L’interview se termine, as-tu quelques choses à rajouter avant que je ne te remercie pour avoir pris le temps de me répondre ?!
Notre album est disponible par l'intermédiaire de Kaotoxin (www.kaotoxin.com) et vous allez prendre une branlée
Je te remercie pour l'espace accordé à Ad Patres et à la sortie de notre album. Merci à Hard Force et à toi personnellement car tu nous suis depuis longtemps maintenant. Aucun de ces soutiens ne passe inaperçu pour nous et bien que notre audience grandit, nous tenons à entretenir des relations assez proches avec les gens qui nous soutiennent donc n'hésitez pas à venir nous voir aux concerts et échanger avec nous sur le net également.
Mais n'oubliez pas, c'est sur scène que ça se joue et c'est dans la fosse qu'on veut vous voir !
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AD PATRES
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