En attendant le réveil de leur propre groupe FIVE((O)), des musiciens de Caen se sont lancés dans le side-project LOUDZO, en mai 2012, avec Yann Zealotz, chanteur de DEMOSYS, autre groupe de Normandie. Depuis, la nouvelle formation distille un rock 70's énergique habillé de blues chauffé à blanc. A force de traîner ses amplis dans les salles régionales, LOUDZO a déjà décroché les premières parties de NASHVILLE PUSSY, THE DATSUNS ou CANNED HEAT. Du beau linge...
LOUDZO sort son premier album de 10 titres (à l'ancienne...). Premier jet, mais comme les gars ont un beau pedigree et de l'expérience, leur rock burné, le fait grave. Signe que l'ouverture à l'étranger ne leur fait pas peur, il chante dans la langue de Shakespeare (Mikaël Mauboussin, le compositeur est prof d'anglais, ça aide...).
Les thèmes abordés parlent de l’âme, de la route ou encore de l’amour, de la perte de l’amour… du classique quoi. Le groupe dit kiffer le rock'n'roll des dinosaures qui tenaient le haut du pavé dans les 70's : CREAM, CACTUS, TEN YEARS AFTER, Jimi Hendrix, LED ZEPPELIN... ils disent aussi être proches des plus récents et néanmoins excellents THE RACONTEURS ou THE DEAD WEATHER. Bien qu’encré dans les 70’s, LOUDZO joue donc la modernité. Grâce à cet album, les moins de 20 ans, qui ignorent tout de l'époque bénie des seventies vont pouvoir rattraper le temps perdu.
Justement, passons aux choses sérieuses et à la musique. Je vous fais grâce d'un track by track fastidieux. Gardons les musts : « Shake It » attaque le CD bille en tête... Le riff est accrocheur. Et puis, tous les musiciens chantent, j'adore çà. C'est le morceau idéal pour débuter un album. « Chemical Monday » poursuit sur un up-tempo bien senti. L'harmonica apporte un aspect blues à ce titre pourtant bien rentre dedans. Le boogie à la sauce STATUS QUO n'est pas bien loin. Le son de la guitare sur « Cheating Woman » nous replonge en 1972. L'ombre d'Hendrix plane au dessus de LOUDZO. C'est le titre que je préfère. « Love Of The Loveless » et « Ashes High » sont eux aussi d’excellents morceaux, point. Au milieu de cette débauche de rock high energy, le groupe calme le jeu de temps en temps comme sur le très beau « Tree ».
Pour conclure, ce premier disque est idéal pour bouffer des bornes au volant de sa caisse, même si c'est une Citroën... À Caen, les scènes pop et electro ont les faveurs de la presse locale et des médias nationaux branchés. Mais, amis journalistes, il y a une scène rock bien vivace et talentueuse à Caen (4'KRANE, WINFIELD, EXPLICIT SILENCE, ODD EVEN...). Il suffit d'être curieux et de pousser les portes des petits lieux qui les font jouer. Merci à eux.