Le Metronum est sold-out pour cette affiche "pagan folk metal" d’exception, prouvant une fois de plus la bonne santé de la scène metal dans la région et un public qui se déplace en masse grâce à des organisateurs aussi dévoués que Spm Prod. Bon, on se dit aussi qu’avec une salle plus grande, au moins 200 personnes de plus auraient profité d’une telle fête… Mais le temple Bikini est déjà occupé ce soir... En tout cas, même au complet avec 500 personnes, on circule facilement et on n’est pas du tout oppressé par la foule ; il faut dire que la salle (gérée par la mairie de Toulouse, ceci expliquant cela), respecte scrupuleusement les normes de sécurité, ce qui en fait est rarement le cas dans d’autres lieux de perdition !
20h : Les Islandais SKÀLMÖLD (déjà vus l’an passé avec FINNTROLL sur Toulouse), investissent la scène sous un tonnerre d’applaudissements : rare pour un groupe de première partie !
Les musiciens semblent à la fois étonnés et ravis d’un tel accueil ; tout sourires dehors, leur motivation n’en est que décuplée et du coup, aidés par un son impeccable, pas de préliminaires : on va droit au cœur du sujet, poing levé et gorge déployée ! Et puis niveau set-list, leur temps étant compté, ils ont logiquement mis en avant leurs morceaux les plus accrocheurs, faisant la part belle aux gros refrains (tous les membres du groupe chantent), notamment sur leur hymne « Narfi » et ses divines vocalises (je vous recommande chaudement la majestueuse version en compagnie de l’orchestre symphonique national d’Islande)… Quelle intensité émotionnelle et quelle communion avec le public… Galvanisés par tant de ferveur, nos preux islandais terminent en beauté avec l’énorme « Kvađning », un titre épique à souhait. Dire que la soirée commence fort est un doux euphémisme… Mais comment va être la suite alors, surtout quand on sait quelles pointures nous attendent ?!
Les amateurs toulousains de la scène pagan folk / metal viking sont gâtés puisque AMON AMARTH, KORPIKLAANI, FINNTROLL, TÝR, TROLLFEST, FINSTERFORST, ELUVEITIE, TURISAS, METSATÖLL, ENSIFERUM, AMORPHIS, CRIMFALL, MOONSORROW (et j’en oublie certainement) ont déjà joué ici, et à plusieurs reprises pour certains. Mais parmi les plus illustres représentants de cette scène musicale, ARKONA manquait jusqu’alors à l’appel. Nos cris, implorations, prières et appels ne furent donc pas vains : ARKONA est enfin là ce soir et c’est peu dire qu’ils sont très attendus !
Après une intro de circonstance, le groupe démarre avec l’éponyme « Yav » et ses 13 minutes : pour les photographes comme moi, ayant le droit de rester devant la scène sur les trois premiers morceaux, ça laisse le temps de faire pas mal de clichés du coup ! En revanche, en tant que simple spectateur je trouve que le choix des morceaux n’est pas des plus judicieux, mais bon. Masha ne tient pas en place : la tornade blonde hurle, court, headbangue à tout va, fidèle à elle-même ! Heureusement d’ailleurs, car le reste du groupe n’est pas des plus démonstratif, en particulier le bassiste Kniaz retranché au fond de la scène, se contentant de jouer, ni plus ni moins, relégué au rang de simple exécutant.
Je suis heureux de voir ARKONA, mais au bout d’une demi-heure de concert, malgré mon enthousiasme, je me dis que j’en attendais bien plus que çà : à l’opposé des membres de SKÀLMÖLD visiblement heureux de jouer, communicatifs, souriants, ARKONA montre une attitude plus froide, très sûrs d’eux, voire limite arrogants. Et puis les interventions de Masha du style « You’re the best crowd ever ! » qu’elle doit forcément dire à chaque concert, bof bof… Bon, d’accord, leur style se veut aussi plus dark et mystique et l’ambiance festive ce n’est pas vraiment pour eux (bien qu’ils possèdent aussi leur lot de morceaux plus "légers") mais il n’empêche. Je suis persuadé (à revoir peut-être en tête d’affiche ?), qu’ils peuvent aisément livrer une bien meilleure prestation que ce soir, même si, pour nuancer mes propos, je dirais que ce n’est tout de même pas une déception, mais un concert simplement en dessous de mes attentes.
Le son, plus brouillon que pour la première partie, n’a pas non plus aidé à apprécier toute la richesse et la complexité de leurs morceaux ; l’interprétation d’un titre-phare tel que « Slavsia Rus ! » est juste moyenne (là encore le son et aussi la voix de Masha ne sont pas à la hauteur), mais fort heureusement la deuxième moitié du concert va en s’améliorant grâce à un mixage mieux réglé et surtout avec des titres plus accrocheurs, notamment les festifs « Stenka Na Stenku » et « Yarilo » qui clôturent un set me laissant au final une impression mitigée.
J’ai toujours préféré ELUVEITIE en live que sur album, je trouve que leur metal celtique prend réellement toute son ampleur sur une scène, un élément dans lequel les Helvètes sont vraiment à l’aise et où leur art peut s’exprimer au mieux. Et lorsque je les entends, je ne peux m’empêcher de les comparer à DARK TRANQUILLITY tant la similitude de style entre les formations reste toujours aussi frappante. En fait, il suffit de remplacer les éléments électroniques et modernes des Suédois par des instruments traditionnels celtiques et vous obtenez alors ELUVEITIE !
Avec un décor de scène sobre mais somptueux, ils démarrent sur le morceau « King », tiré du récent « Origins ». Force est de constater que l’osmose, l’alchimie des musiciens présents ce soir, est toujours de mise. Une fois de plus, je suis époustouflé par tant de maîtrise et de virtuosité : leur musique étant tout de même relativement complexe, arriver à la restituer aussi fidèlement m’épatera toujours ! Car pour parvenir à trouver un bon équilibre entre huit musiciens et des instruments aussi différents que violon, mandore, vielle à roue, différentes flûtes, cornemuse, etc… et une base metal basse/batterie/guitares est un tour de force, auquel on associera également un ingé’ son qui fera ce soir des merveilles !
Tout n’est certes évidemment pas parfait, parfois le violon est trop en avant ou tel instrument un brin trop en retrait, mais là vraiment ce serait chipoter ! La communion avec le public est totale, ELUVEITIE déployant une énergie incroyable en interprétant un savant mélange de nouveaux titres (« Carry The Torch », « From Darkness », « The Nameless », « Inception », « The Silver Sister », « Vianna »… En tout pas moins de neuf extraits d’« Origins » tout de même !), et de plus anciens, désormais élevés au rang de "classiques", tels que « Thousandfold », « A Rose For Epona » ou encore « Helvetios » en premier rappel.
Tout y est, y compris les morceaux plus accessibles ("commerciaux" diront certains…), tels que « The Call Of The Mountains », chanté pour l’occasion en français (« L’appel Des Montagnes »), immédiatement suivi de « Omnos », sur lesquels Anna Murphy fait toujours des merveilles.
Ovation finale et carton plein pour eux ce soir avec même un bon petit "wall of death", sans lequel la soirée n’aurait pas été totalement réussie.
Les nombreux fans ayant fait le déplacement depuis Bordeaux ou Montpellier en ont eu pour leur argent et les absents peuvent pleurer !...
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