15 novembre 2014, 12:57

LORDI : Mr. Lordi

Monstres et compagnie

Comme vous allez le découvrir, il est bien difficile de s'empêcher d'éclater de rire toutes les minutes lors d'une interview avec Mr. Lordi. Le leader du groupe masqué qui se définit lui-même comme un éternel enfant, et sacrément bavard, retrace avec nous le cheminement qui a mené à la sortie de l'album "Scare Force One", paru le jour d'Halloween de cette année, ainsi que la sortie controversée du documentaire "Monsterman" en septembre dernier. Un entretien fleuve de près d'une heure qui nous a valu un beau dépassement de forfait téléphonique... 

 

« To Beast Or Not To Beast » (2013) était ce que l'on pourrait appeler un "album de transition" car LORDI venait d'intégrer deux nouveaux musiciens dans le groupe qui n'avaient même pas participé à sa composition. Quel était le but de LORDI sur ce nouveau disque « Scare Force One », s'il y en avait un ? (rires)
(Éclat de rire) Bonne question ! Le but ? Hmm… En fait, il s'agit d'un album que nous avons enregistré assez rapidement car le précédent n'est sorti que l'année dernière. Pour ce qui est du but de cet album… Hmm… (il hausse le ton) PUTAIN ÇA C'EST UNE BONNE QUESTION ! (rires) Je pense que nous voulions faire un album qui était différent par rapport à ce que nous avions pu faire auparavant. Bon, nous écrivons pour nous faire plaisir avant tout, nous n'écrivons pas pour quelqu'un d'autre, tu vois, moi je suis le plus grand fan de LORDI qui puisse exister ! Je suis conscient que pour la plupart des gens, cet album ne représente qu'un nouveau disque de LORDI, mais nous avons expérimenté quelques trucs en studio. Je dirais que l'objectif pour nous était de faire un album rapidement, sans trop y réfléchir, voilà quoi !

Cet album est riche en personnages et en ambiances, on a presque l'impression de vivre une histoire de la première à la dernière chanson. Irais-tu jusqu'à dire qu'il y a un concept qui lie ces chansons entre-elles ?
Tu as à moitié raison ! Il faut dire que nous avions trouvé le titre de cet album « Scare Force One » lors du mixage et du mastering de « To Beast Or Not To Beast ». C'est en effet un titre qui nous a fait réfléchir à plusieurs reprises à savoir si on devait écrire un album concept ou non… Et en réalité, quelques idées que nous avions commencées à creuser se sont retrouvées sur ce disque, mais de là à dire que c'est un album concept, non je n'irais pas jusque là. Jusqu'à aujourd'hui, nous avions déjà instauré beaucoup de petites ambiances sur nos disques qui pouvaient rappeler des thèmes, ou des concepts, mais il est indéniable que « Scare Force One » est ce qui se rapproche le plus d'un album concept de LORDI. C'est d'ailleurs ce que notre directeur artistique de Sony Music Finland voulait que nous fassions, un album concept, mais pour nous ce n'était pas le bon moment, ça le sera un jour, mais pas maintenant. Les thèmes de « Scare Force One » sont très visuels, graphiques, on savait qu'on allait se retrouver avec des zombies militaires des services secrets, cette sorte de religion imaginaire qu'on appelle Monsterican, que l'on retrouve d'ailleurs à l'origine sur notre deuxième album « The Monsterican Dream » (2004), il y a le président zombie de « Sir, Mr. Presideath, Sir ! »… Oh et puis l'avion aussi, le « Scare Force One » que l'on retrouve sur la pochette donc… Ouuuuaiiiis ! Un concept ? Oui et non ! (éclat de rire)

Je suis désolé si j'attaque d'emblée avec des questions trop alambiquées ! (rires)
Ouais ! (rires) Tu sais, tu devrais me poser des questions facile, me demander quel est mon plat préféré, ma couleur favorite, mon groupe fétiche… (éclat de rire)

De toute façon c'est KISS ton groupe préféré, non ? (rires)
Tu crois ? (éclat de rire)
 


 

"Je fais tout ce qui me passe par la tête, et je réfléchis après !" - Mr. Lordi


On remarque que l'album commence et se termine avec la même explosion qui fait suite à l'attaque d'un avion par « Scare Force One », on pourrait presque l'écouter en boucle sans s'en rendre compte. Quelle était l'idée derrière cela ?
Il n'y en avait aucune, c'était juste trop cool ! (rires) Non en fait, j'aime avoir un début et une fin sur un album, pour pouvoir fermer le livre quand tu arrives à la fin, tu vois ce que je veux dire ? Ce qui est drôle, c'est que quand tu enregistres tes chansons, tu n'as aucune idée de l'ordre dans lequel elles vont apparaître sur ton disque. En tout cas on savait qu'on allait mettre cette intro et ce final, bien qu'au début je voulais que les deux se suivent, mais bon, c'est beaucoup mieux comme çà. Pourquoi avoir mis des explosions ? Eh bien… J'adore les explosions ! (éclat de rire) C'est vrai, il y en a sur chaque album de LORDI, parfois c'est très furtif, mais ça peut te donner ce "boom" supplémentaire dont tu as besoin sur une chanson. J'adore les explosions ! (il prend un air débile) « C'est trop cool les explosions ! AAH ! AAH ! » (bruits inaudibles)

Lors de l'arrivée de Mana (batterie) et Hella (claviers) dans le groupe pour l'album « To Beast Or Not To Beast », tu avais vanté les qualités de Mana comme étant un très bon compositeur. A-t-il eu une grande influence sur l'écriture de « Scare Force One » ?
Nous avons écrit ensemble pendant 3 jours et avons dû composer 5 chansons, de mes souvenirs… Seulement 2 ont été retenues : « Hell Sent In The Clowns » et « House Of Ghosts ». Donc oui ! Enfin, je dois dire que Mana est quelqu'un de très lent, intelligent, mais très lent ! (rires) Il ne fait jamais rien dans la précipitation, tout doit être calculé. C'est tout le contraire de moi en fait ! Moi je fais tout ce qui me passe par la tête, et je réfléchis après ! Donc à cause de çà, nous n'avons pas encore trouvé la bonne façon d'écrire ensemble, parce que moi je suis : « Ah ça c'est super, vas-y on le fait, c'est bon !! », et lui à côté est : « Hmmm… Attends un peu…. Hmmm... Et si on faisait… Hmm...», et moi je suis à côté : « ALLEEEEEZ ! » (rires) Donc voilà, mais on écrira à nouveau ensemble à l'avenir, c'est certain, maintenant que je sais qu'il a besoin de bien plus de temps que moi ! (rires)

Il s'agit du premier album depuis 2010 à ne pas être produit par le légendaire Michael Wagener. Pourquoi avoir choisi de travailler avec Mikko Karmila pour « Scare Force One » ?
Michael est quelqu'un de génial, je l'adore. Aucun autre producteur ne s'est jamais autant impliqué dans la création d'un album de LORDI que Michael Wagener. On est sur la même longueur d'onde, vraiment ! Mais voilà, le problème, c'est qu'il vit aux Etats-Unis, bon c'est cool dans un sens, mais après avoir enregistré 2 albums à Nashville, où on y a passé 3 mois à chaque fois… Lors de l'enregistrement de « To Beast Or Not To Beast », je me souviens qu'Amen (guitariste) m'a dit : « Olala… La Finlande me manque ! La nourriture, la télévision... » et je me sentais pareil ! C'est pour ça qu'on a pris la décision de rester en Finlande cette fois-ci. Enfin, ça ne veut pas dire qu'on ne travaillera plus jamais avec Michael, je pense même qu'on le fera ! Mikko, qui a produit « Scare Force One », est un mec tout aussi génial, et je dois dire que les fans trouvent que jamais LORDI n'a eu un aussi bon son que sur ce disque, ce qui nous a fait très plaisir. C'est un son plus moderne, plus actuel, car c'est un mec qui a travaillé entre autres avec NIGHTWISH et CHILDREN OF BODOM, donc il se doit d'être à la page. C'est vrai que quand tu le compares à Michael Wagener, en qui j'ai un énorme respect, ils n'ont absolument pas la même vision de comment un album doit sonner aujourd'hui.

Je dirais même que « Scare Force One » marque le retour des grosses guitares incisives, et rentre-dedans, qui avaient disparues avec Michael Wagener…
En fait, c'est la première fois où je n'ai pas contrôlé chaque note qui se trouve sur ce disque. Sur tous les albums précédents, j'avais toujours la tête au-dessus de l'épaule du producteur ou de l'ingénieur du son. Quand ils enregistraient la batterie, la basse, la guitare, les claviers… J'étais là ! Et quand j'entendais quelque chose qui ne me plaisait pas je faisais des petits cris dans mon coin : « Eeeeeh ! », ils se retournaient et ils faisaient : « Hein ?! », et je continuais : « Eeeeeh... »… Et le pire, c'est que quand ils me demandaient d'écouter quelque chose, j'avais toujours quelque chose à dire : « Hmm c'est pas assez… Et si tu montais d'un octave ? ». Donc voilà, pour cet album, j'ai décidé d'arrêter, c'est vrai, je n'ai pas à avoir un avis sur tout ce que les autres jouent ! J'ai donc laissé beaucoup plus de liberté à tout le monde, et à moi aussi par la même occasion ! (rires)

Ce n'était pas une demande des musiciens ? (rires)
Non ! (rires) Non mais tu vois, quand on a pris Michael Wagener, c'était pour avoir un certain son. Personnellement, j'adore notre album « Babez For Breakfast », c'était exactement l'album que je voulais faire à cette époque dans la carrière de LORDI. Pour ce qui est de « Scare Force One », nous voulions essayer quelque chose de plus moderne, ce qui voulait dire qu'il fallait laisser le producteur prendre les décisions, pas moi qui vit toujours dans les années 80 ! Tu vois, pour moi le son de caisse claire des années 80 avec tout cet écho, c'est le seul et unique son acceptable ! Tout ce qui est arrivé après… Arf, je trouve que ça sonne trop mou, ça ressemble à rien ! Mais bon, je suis conscient que ça date d'il y a 25 ans ! (rires)
 


 

"La Finlande était réputée pour passer le musique metal sur les grandes ondes, mais ce n'est plus le cas" - Mr. Lordi


Le 1er novembre, LORDI a donné un concert à Helsinki pour célébrer la sortie de l'album « Scare Force One », on a pu voir l'apparition de quelques nouveaux effets scéniques comme des clowns sur « Hell Sent In The Clowns »…
Oui, et ils seront aussi là sur la tournée avec quelques autres surprises… A la base, ils devaient verser des seaux de sang sur le public, mais ces putains de seaux étaient trop petits, alors le sang s'est évaporé en cours de route, j'étais : « ET MEEEERDE ! » (rires) Donc oui les clowns seront là, ils ont tellement rencontré de succès que notre guitariste Amen a eu cette idée de faire des t-shirts à leur effigie, ainsi qu'à celle de tous les personnages qui interviennent durant le concert. L'autre LORDI quoi, celui qui ne joue pas, cette espèce de troupe de monstres qui nous accompagne ! (rires) On a plein d'idées, comme tu as pu le voir j'ai aussi ressorti la table d'autopsie de la tournée de l'album « Deadache » pour la chanson « How To Slice A Whore »…

J'ai été très étonné de lire qu'il s'agissait du premier concert de LORDI en Finlande depuis plusieurs années…
Hmm… Eh bien je peux te l'expliquer très facilement en fait ! La Finlande reste un tout petit pays avec seulement 5 millions d'habitants, bien qu'il soit géographiquement très grand. Il y a 300 000 habitants à Espoo, 600 000 à Helsinki, et tout le reste de la population est réparti dans le reste du pays. C'est pour ça que les groupes n'y passent que très rapidement en général, ils font un tour en haut, un tour en bas, et voilà ! Rajoutons à cela que tu fais de la musique "marginale", tu ne trouves pas beaucoup de fans dans un petit pays comme celui-ci. C'est pour cette raison que nous n'avions pas donné de concerts ici depuis des années, les promoteurs sont frileux car ils ont peur de ne pas attirer assez de monde. Nous ne sommes pas forcément le groupe le plus cher de Finlande, mais sûrement pas le moins cher non plus à cause de notre mise en scène et de tous les techniciens qui nous accompagnent. En plus nous ne jouons pas de hip hop, ni de rap, des styles qui sont très populaires en Finlande, comme partout dans le monde… Nous ne passons plus tant que çà à la radio comparé à avant, c'est tellement triste ! C'est vrai, car jusqu'à il y a quelques années, la Finlande était réputée pour passer de la musique metal sur les grandes ondes, mais ce n'est plus le cas, ça a changé… Aujourd'hui il n'y a plus que 2 stations de radio qui passent du rock et du metal, c'est extrêmement navrant. Donc tu vois, les temps changent. Mathématiquement, il y a assez de gens ici en Finlande pour que nous puissions remplir des salles, mais la population est dispersée. Pour que quelqu'un aille du nord de la Finlande à Helsinki pour voir un concert il faut qu'il fasse des milliers de kilomètres ! Ça lui prend un jour entier !

C'est apparu si radicalement que ça ce changement de mentalité ?
Tout se passe très vite en Finlande, c'est tellement petit que ça change d'un mois à l'autre, et l'industrie musicale ne fait pas exception. C'est la même chose à l'échelle mondiale de toute façon, tu le sais bien. Les maisons de disques sont en difficulté, ce qui fait que les groupes doivent faire comme ils peuvent, changer leurs stratégies… Le truc, c'est que la musique n'a jamais été aussi consommée qu'en ce moment dans l'histoire de l'humanité, mais les gens ne veulent pas l'acheter ! Et pour quelle raison ? Çà, ça me fait bien rire, pour la seule et unique raison qu'il est techniquement possible de l'obtenir gratuitement ! C'est dingue putain ! (rires) C'est vrai quoi, il est aussi techniquement possible de voler une voiture, de voler du pain, de la bière dans un magasin, mais çà tu vois, c'est mal ! C'est du vol ! C'est très dur de travailler dans la musique. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer à l'avenir, car tous les groupes n'ont pas les moyens de financer l'enregistrement de leurs albums. Si les gens ne changent pas leur vision des choses, inévitablement, beaucoup de bons groupes vont mourir. Ils seront tués dans l’œuf car ils ne pourront pas s'enregistrer.
 


 

"Quand nous avons découvert le résultat final du documentaire, je suis tombé des nues, car il ne raconte pas la vérité." - Mr. Lordi


Le 26 septembre est sorti au cinéma en Finlande le documentaire « Monsterman », réalisé par un de tes amis d'enfance, et retraçant la carrière de LORDI. Le même jour, tu as posté un message en finnois sur le site officiel de LORDI disant que tu n'en étais pas du tout satisfait…
Eh bien… Ce n'est pas si simple que çà. En réalité, nous avions déjà essayé par deux fois de réaliser un documentaire sur LORDI. La première fois c'était en 2005, mais à cause de notre victoire à l'Eurovision, nous n'avions pas eu le temps de le terminer. La deuxième fois, c'était en 2009, mais notre maison de disques n'avait pas assez d'argent pour le financer. Le film qui est sorti a été réalisé avec une approche un peu différente, nous avions décidé de ne pas faire un documentaire musical traditionnel, mais de partir d'un angle beaucoup plus personnel. Nous avons donc filmé pendant 3 ans, et n'avons rien laissé de côté : ma vie civile, absolument tout ! Il n'y a aucun secret. Les problèmes ont commencé à se profiler au milieu du tournage, quand est survenu le décès de notre ancien batteur Otus. A partir de ce moment là, le réalisateur a changé son fusil d'épaule et a décidé d'en faire une "histoire humaine" comme ils disent dans le métier. Quand nous avons découvert le résultat final du documentaire, je suis tombé des nues, car il ne raconte pas la vérité. Le film en lui-même est bon, il est excellent même, mais il ne montre qu'une partie de la réalité, c'est pour çà que j'en suis très déçu. On n'y voit que le négatif, ce documentaire donne l'impression que le groupe a été monté de toute pièce pour l'Eurovision, que rien ne s'est passé après notre victoire ! Rien du tout ! J'étais : « Mais c'est quoi ce bordel ? C'est pas vrai ! Tout le monde peut aller sur youtube et voir que ce n'est pas vrai ! ». Le réalisateur m'a répondu : « Mais ça donne une meilleure histoire comme çà ! », je lui ai fait : « Mais putain ça s'appelle un documentaire ! What the fuck ?! ». Donc voilà comment ça s'est passé. Sur les 90 minutes du film, on ne doit voir le groupe que 5 minutes ! Tu imagines ? On voit plus ma mère et mon meilleur ami qui n'ont absolument rien à voir avec le groupe, que les musiciens ! C'est n'importe quoi. Tout ce qu'on voit est vrai, et s'est vraiment passé, mais ce n'est même pas la moitié de la réalité ! On ne nous voit pas enregistrer en studio, on ne nous voit pas sur la route, on ne voit rien de tout çà ! En plus, il est question uniquement de notre vie en Finlande. C'est pourquoi j'ai dû expliquer aux fans que ce documentaire n'était pas ce qu'ils attendaient, ce que nous leur avions promis. Ce message n'était pas destiné aux médias, mais ils s'en sont emparé et en ont fait tout un plat. On s'est retrouvé sur la une des journaux avec écrit : « LORDI est furieux », « Mon film craint ! », et je n'ai jamais dit çà putain ! J'ai même dit que le film était bien ! C'est le contenu qui ne raconte pas la réalité. Tu sais… Je vais dire çà comme çà. Je ne serai plus jamais ami avec le réalisateur, même si on se connaît depuis notre enfance. Personne ne lui avait donné la permission de montrer le visage d'Awa, notre ancienne claviériste. J'ai lutté très longuement pour qu'il soit retiré, car il était écrit dans le contrat qu'on ne devait pas voir nos visages, je voulais même inclure dans les bonus du DVD tout ce que les fans voulaient voir, mais ils ont refusé ! Enfin bon... Tu vois, la presse finlandaise peut raconter ce qu'elle veut, je suis très heureux de t'annoncer que dans une semaine nous allons faire LE documentaire définitif sur LORDI.

Allez-vous filmer à nouveau ou allez-vous simplement totalement repenser le montage ?
Oh non ! Nous avons des vidéos qui datent du début des années 90, nous avons énormément de trucs qui n'ont pas été utilisés dans le documentaire. Évidemment, la société de production détient tout ce qui a été filmé ces 3 dernières années, mais selon le contrat je reste le propriétaire de toutes ces images. Nous sommes encore en discussion donc je ne peux pas m'avancer, mais nous aurons toujours la capacité de le faire sans eux.

Tu me disais plus tôt que ce documentaire ne renfermait "pas de secrets", on voit dans la bande annonce que le groupe rencontre par exemple de gros problèmes financiers. Est-ce facile d'exposer un sujet si sensible à tous ses fans ?
Eh bien, ça dépend de ce que tu appelles un "sujet sensible" ! Tu sais, je vais te le dire franchement, je suis quelqu'un de très ouvert, si tu me demandes quelque chose, je te le dis ! Je pense que le problème principal, dans n'importe quel pays, ce sont les médias. Ils racontent toujours n'importe quoi ! Tiens je vais te donner un bon exemple. Quelques jours après l'Eurovision, nous avons donné un concert en Finlande, on était sur toutes les unes des journaux et tu pouvais lire : « Un groupe de hard rock devient millionnaire », sauf que quand tu gagnes l'Eurovision tu ne gagnes pas un putain de centime ! Rien ! Donc ils ont fait çà, et avant ce concert quelques mecs de notre équipe sont venus nous voir et nous ont dit : « Bon maintenant que vous êtes millionnaires, il serait peut-être temps de partager ! ». Et nous on était : « Mais qu'est ce que vous racontez ? On est aussi fauchés qu'avant putain ! », enfin, on arrivait à vivre, mais millionnaires ?! Ces gars étaient convaincus que la presse disait vrai ! Résultat, après ce concert, on a viré 3 mecs de notre équipe parce qu'ils ne comprenaient toujours rien. Donc tu vois, tu racontes l'histoire que tu veux, les gens vont te croire ! De toute façon, je vais te dire, ces fameux problèmes d'argent que l'on peut voir dans la bande annonce du film n'existent plus aujourd'hui ! (rires) Mais il est vrai que nous avons traversé une très mauvaise passe financière… C'était très dur !
 


 

 "Je me souviens qu'une des premières fois où j'ai vu quelqu'un avec un tatouage LORDI, c'était en France !" - Mr. Lordi


​Pour finir, les festivals européens commencent à révéler leurs affiches, pouvons-nous envisager croiser LORDI sur la route cet été ?
Oh oui ! On fait toujours quelques festivals l'été. Mais je n'ai encore aucune idée d'où nous allons jouer car notre tourneur est… disons que c'est un petit rigolo ! Il ne nous dit jamais, jamais, JAMAIS ce qui est en négociations, il attend que ce soit confirmé à 100%. C'est quelque chose qui nous handicape un peu d'ailleurs dans notre vie de tous les jours, on ne peut rien prévoir ! Tu ne peux pas savoir si tu peux partir en vacances, si tu peux aller au mariage de ton pote… Il est toujours : « Hmm, je ne vous dirai rien avant que ce soit confirmé ! », IL M'ÉNERVE !! Bon, c'est le meilleur, vraiment, mais parfois t'as envie de le secouer et de lui dire : « ALLEEEEZ !! DONNE NOUS CES PUTAIN DE DATES !! ». Donc voilà, je peux te confirmer que nous allons jouer en festivals cet été, mais c'est tout, parce que je n'en sais pas plus ! (rires)

D'ailleurs votre concert au Hellfest 2013 était un grand moment pour vous, il s'agissait de votre premier festival sous ce line-up, vous étiez assez bien placés sur l'affiche en plus…
C'était géant ! Putain, avec KISS et TWISTED SISTER sur la même affiche j'y serais même allé en civil ! (rires) C'était un putain d'honneur pour nous de jouer là-bas. Tu sais, pour une raison très bizarre qui m'échappe totalement, la France est un pays qui nous est très cher. Je ne sais pas pourquoi ! Je me souviens qu'en 2004 ou 2005, notre maison de disques m'avait dit que la France était un pays très difficile à conquérir, et que là-bas tout le monde écoutait soit de la pop soit de la variété française. Puis est arrivé le jour où nous avons donné notre premier concert là-bas et on s'est dit : « What the fuck ?! Ils sont complètement dingues ici ! ». D'ailleurs, je me souviens qu'une des premières fois où j'ai vu quelqu'un avec un tatouage LORDI, c'était en France ! Nous passons un bon moment à chaque fois que nous y jouons, nous avons beaucoup de fans là-bas ! Notre tournée va commencer au mois de janvier, et il serait improbable de ne pas passer par la France, mais bon je ne m'avance pas, car je n'ai pas encore les dates, bien entendu… (rires)
 

"Scare Force One" de LORDI est sorti le 3 novembre chez AFM Records.


Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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