Les héros ne meurent jamais. Michael Schenker, attendu par le public chauffé à blanc par les excellents Suisses du groupe MAXXWELL va le démontrer de belle manière. Supporté par les inaltérables Herman « The German » Rarebell et Francis Buchholz, à la rythmique, le groupe de cette tournée a de la gueule. La dream team qui avait participé à l’enregistrement des tubes « Another Piece Of Meat », « Coast To Coast » et « Lovedrive », tirés de l’album "Lovedrive" (1979), est là sous nos yeux ébahis.
Pour commercer les débats sur toute la tournée (dont plusieurs dates sont sold-out), Michael Schenker a choisi les Suisses MAXXWELL. Bonne pioche. Le hard rock musclé quoique mélodique (dans le style de SHAKRA), des Helvètes est une mise en bouche idéale. Le groupe, mené par son nouveau chanteur Gilbi Melendez, alterne les titres anciens à ceux de son nouvel album "Tabula Rasa", fraîchement dans les bacs.
Mais le public n’est venu que pour lui : Michael Schenker, le guitar-hero de notre jeunesse. En tous les cas, de ceux qui frôlent la cinquantaine (avant ou après d’ailleurs). La dernière fois que j’avais vu le père Schenker, c’était sur la date caennaise du G3, en juin 1998. À l’époque, rongé par l’alcool, il n’était que l’ombre de lui-même. Ce soir, c’est un homme de 59 ans, mince et avec le sourire, qui tape dans la main de fans du premier rang (dont moi...), qui est sur scène.
Côté musique, c’est la totale. Le groupe interprètera des tubes et encore des tubes. De UFO, de SCORPIONS et bien sûr de MSG. Les banderilles écrites par Schenker pour "Temple Of Rock" égrènent la set-list. Les spectateurs de La Traverse chantent, frappent dans leurs mains. Ceux, confortablement installés dans les gradins, s’y mettent aussi. C’est dire...
Pas un seul temps mort, les titres s’enchaînent. Le groupe privilégie les tempos enlevés. Herman « The German » Rarebell et Francis Buchholz sont comme des gosses. Ils s’éclatent. Herman, dont c’était l’anniversaire, soufflera sans problème les bougies d’un gâteau préparé en son honneur. Doogie White assure comme un chef sur la majorité des titres avec toutefois un peu de difficultés sur les morceaux de SCORPIONS (Meine est haut perché !).
J’ai été surpris par Wayne Findlay. Ce guitariste américain, censé jouer les faire-valoir du maître, est balèze. Armé de sa Dean Trident 7 cordes, le gaillard s’en sort avec les honneurs. Il joue également du clavier sur certains titres et assure les chœurs. Schenker, beau joueur, ira jusqu’à lui offrir le privilège d’envoyer les soli des tubes « Rock You Like A Hurricane » et « Blackout ». La classe !
Celui vers lequel se tourne tous les regards sera l’homme de la soirée. Michael Schenker est une légende et ce soir il prouvera l’étendu de son immense talent. Chaque intervention sera millimétrée. Il donne le ton, attaque les titres et balance ses soli comme à 20 ans. Les standards, on peut parler de standards, font mouches. La triplette « Armed And Ready », « Natural Thing » et « Victim Of Illusion » sera un moment fort du concert. Sur « Coast To Coast » on touche même au sublime. L’enchaînement « Before The Devil Knows You're Dead » et « Lord Of The Lost And Lonely », deux titres de "Temple Of Rock", fonctionne bien. Si le public connaît bien moins ces morceaux, il adhère, surfant sur la dynamique impulsée par les titres précédents. Que de bons moments.
Comme pour les autres dates, nous aurons droit à l’inédit « Vigilante Man ». Très bon titre aussi.
Le rappel constitué des bombes « Lights Out » et « Blackout » sera la cerise sur le gâteau. Les nombreux fans (venus de loin pour certains...) exultent et reprennent en chœur les refrains. Je rêve debout. En observant le visage souriant des spectateurs, je ne suis pas le seul. Quel pied !
MSG, Paris, novembre 1983 en 1ere partie de Iron Maiden c’était juste enoOOorme !! Et avec Gary Barden et Ted McKenna... ;)