Ils sont durs à faire bouger, parfois, les Sudistes. Malgré la notoriété grandissante de STICKY BOYS, ça ne se bousculait pas au Korigan en ce dimanche soir. Faut dire que le lendemain, c'était lundi (oui, je connais le calendrier sur le bout des doigts) et son cortège de « Je me lève tôt… », « Il faut emmener les enfants à l'école… », etc. Et puis il y avait aussi l'ennemi numéro un des concerts en PACA : un match de l'OM (marche aussi très bien avec le RCT)… Qu'à cela ne tienne, les groupes présents mouilleront le T-shirt avec le même enthousiasme que si la salle affichait complet. Quand on aime (ce que l'on fait), on ne compte pas (le nombre de spectateurs présents).
Après les Marseillais de PRIVATE HELL, c'est au tour de FLAYED de monter sur scène. Récemment signé chez Klonosphere, le sextette n'a musicalement aucun rapport avec ses collègues de label. Eux, c'est dans le hard-rock seventies qu'ils évoluent, quelque part entre le côté bluesy d'AC/DC et les WHO (“Sweet Coverage”), avec un orgue Hammond qui enrichit leurs morceaux et leur apporte un petit supplément d'âme (cet indéniable charme, etc.). Le point fort du groupe, avec Renato, excellent chanteur et frontman au charisme évident. Mention très bien à “Novel”, un blues bien gras qui devrait figurer sur leur deuxième album. Une demi-heure suffira pour prouver que les Viennois tiennent déjà très bien la route. A suivre.
Viennent ensuite les quasi-locaux de HEAVY DUTY. Nettement plus metal mais toujours mélodiques, les Varois sont heureux de renouer avec la scène après un break de quelques mois. Break qui n'a fait que renforcer leur envie de jouer en live car c'est bien là que leur musique s'exprime le mieux. Témoins “Wearing A Smile”, “I Want More”, “Get Out” ou “Sixty Nine”, quelques-uns des titres phare de leur répertoire que l'on pourrait situer quelque part, dans l'esprit, entre FIVE FINGER DEATH PUNCH et un STONE SOUR de mauvais poil. Survolté mais toujours juste, entre gueulantes et mélodies, Ivan, le chanteur, se révèle une fois de plus un vrai frontman. Le set s'achève en beauté avec le pesant “All I've Got” et ses envolées de guitare qui résume à lui seul le style particulier de HD.
STICKY BOYS, c'est un peu l'éloge de la simplicité. Un trio qui ne s'embarrasse pas de fioritures, direct, énergique et hautement sympathique. L'essence même du rock'n'roll, quoi. Et tant pis si Alex, le chanteur/guitariste, n'a qu'un filet de voix après avoir chanté du Magic System toute la nuit précédente [faut-il y voir une espèce de “justice immanente” ? ;-)]. Il en faudrait plus pour entamer l'enthousiasme très communicatif du trio et son évident plaisir de jouer. JB, Tom et Alex, chemise en jeans, cravate noir et bermuda, se déchaînent avec “Mary Christmas”, “Fat Boy Charlie”, “Miss Saturday Night”, un “Surfin' USA” dynamité des BEACH BOYS, et, en guise de rappel exigé par le public, “I Fought The Law” des CLASH. Qui rappelle au passage que leurs racines sont tout autant le hard-rock que le punk-rock. Les Parisiens seront à l'affiche de la 10e édition du Hellfest mais en attendant, s'ils passent dans votre coin du monde, ne les ratez pas. STICKY BOYS ? C'est bon pour le moral…
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