29 avril 2019, 19:00

Le HeavyPsychoDivan

• Mouss (MASS HYSTERIA)


Mouss, poète chanteur de MASS HYSTERIA, positif à bloc, s'est allongé sur mon divan virtuel...


Peux-tu me parler d’un souvenir marquant de ton enfance. Explique-nous ce choix ?
Je me souviens de la première fois, où, pré-adolescent, j'ai enfin franchi le cap d'aller sur la piste de danse ! C'était en été lors du bal du 14 juillet a Kerlouan, un bled en bord de mer a 30 bornes de Brest. Il y avait tous mes cousins, cousines et potes du camping. Bref, j'étais hyper timide et un peu "larchouma" (honte) de danser devant tout le monde et, surtout, devant une fille pour qui j'avais le béguin. Faut dire que la musique ne m'emballait pas trop mais tant pis, j'attendais la bonne vibration. Je me disais à la prochaine chanson, j'y vais, une fois... dix fois ! Quand tout a coup résonne l'intro de "Could You Be Loved" de Bob Marley et sans réfléchir, je fonce sur la piste et, possédé par les démons du reggae, j'étais en transe !
Un lâcher-prise que je vivais à chaque seconde du morceau. Je connaisais un peu la chanson via mes grands frères, je devais avoir entre 9 et 11 ans. Je me rappelle même d'un rasta qui était venu danser vers moi dont j'imitais allègrement les pas de danse caractéristiques du reggaeman. Il me faisait des clins d'œil du genre : « T'assures, p'tit gars », bref, j'étais aux anges. Et la frime quand il m'a checké la main à la fin du morceau ! Tous mes potes étaient verts et une de mes sœurs en a meme profité pour taper la discut' avec lui. Puis j'ai dansé tout le bal. Même sur toute la daube qui passait, j'avais le diable ! J'ai un souvenir intact de ce moment car ça m'a décoincé socialement, j'avais passé un cap ! Dans ma tête de pré-ado, c'était énorme. Mes potes m'avaient dit qu'ils étaient contents de me voir comme ça, j'étais le centre des attentions pendant un instant et j'ai aimé ça. Tout ça pour dire que mon premier frisson et ma première vibration avec la musique, la danse et se mettre en spectacle aura été sur du Bob Marley. Ensuite, j'ai tout écouté de lui et du reggae, en général, jusqu'à me faire des dreads pendant 20 ans !
 

« Si des millions d'euros me tombaient dessus, je prendrais un pied de folie à organiser mon festival privé. Dans un coin paradisiaque de la planète bien sûr ! »


Qu'est-ce qui te passionne en dehors de la musique ?
Ma plus grande passion est sans aucun doute de voyager. En famille, entre potes et suivant la destination, je me fais systématiquement une sortie en plongée, j'adore ça ! Sinon, je suis quelqu'un de simple en fait. Je ne collectionne rien, aucune passion pour la vitesse et les voitures, car je n'ai pas le permis. Je cherche... c'est bateau mais à part la lecture et un peu le cinéma… Ah oui, quand même, j'ai une passion pour la gnôle (à consommer avec modération : message de prévention). L'eau de vie des anciens ! Partout où je passe avec MASS, je demande s'il y a quelqu'un qui connaît quelqu'un qui vend de la gnôle. Mais j'aime aussi les single malts et sans faire de publicité, c'est dans le Finistère que l'on fait l'un des meilleurs single malts au joli nom d'Armorik.

Quel est ton fantasme le plus fou ?
Mon fantasme le plus fou est très simple. Si des millions d'euros me tombaient dessus, je prendrais un pied de folie à organiser mon festival privé. Dans un coin paradisiaque de la planète bien sûr ! Deux grosses scènes face à face avec une programmation à moi... Paul McCartney, The POLICE, MADNESS, Eminem, BAD BRAINS, DIE ANTWOORD, Björk et je reformerais RAGE AGAINST THE MACHINE, PANTERA, et AL KAPOTT! – c'est LE groupe punk brestois de la grande époque punk des années 80 dont le guitariste, Erwan, fut le fondateur de MASS HYSTERIA. J'inviterai tous mes potes et mes potes de potes. Derrière les scènes, des dizaines de tour bus pour loger les proches et les potes. Un pur kiff j'te dis !



​Tu as une icône ? Pourquoi ce choix ?
Dans les icônes culturelles, je citerai bien sûr Monsieur Bob Marley. Parce qu'il représente le chanteur noir que toutes les grands-mères blanches pouvaient aimer. Il faisait l'unanimité par son engagement, sa sagesse et sa musique envoûtante, à la fois cool et puissante. Il avait le fond et la forme. Un artiste complet sans se prendre pour une star bien au contraire. Respect total. Sinon je voue un certain culte à Gérard Depardieu. C'est une légende vivante. Je crève de le rencontrer ! Avec Yann (le guitariste), on adore ce gars ! On lit tout ce qu'il écrit ou quasiment. Il représente le cinéma francais qu'on adore, surtout les comédies. Il a tout fait au cinema et avec les plus grands. C'est un Gaulois, un vrai, c'est Obélix ! Latin décadent par-dessus tout mais bosseur bon vivant. Il a succédé à Gabin, Ventura et autre Blier. En icône politique, je dirai Jean Jaurès. Il incarnait le vrai socialisme. Il a été assassiné la veille de la Première Guerre mondiale car il était farouchement contre. Il était issu du petit peuple. Homme brillant et politicien de haut rang d'une intelligence rare et du bon sens et pour une politique servant le peuple. C'est notre Kennedy avant Kennedy. Le vrai socialisme est mort avec lui.

Tu as carte blanche pour diriger la France pendant 24 heures. Quelles seraient tes décisions, tes mesures ? 
Très simple. Je refais un référendum pour savoir si la France veut, comme en 2005, toujours dire non au traité européen. Moi, j'avais voté non comme la majorité des Français. Sarkozy a bafoué notre droit souverain et dit en gros : « Ce sera oui, bande de cons ». J'ai l'impression d'avoir été cocu et en plus, j'ai payé la chambre ! Je ne crois plus à la politique depuis ça puisque la gauche avait approuvé Sarko. Bonnet blanc, blanc bonnet. La messe est dite.

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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