22 octobre 2016, 7:11

ELECTRIC MARY

+ LUMBERJACKS @ Paris (Petit Bain)

En ce samedi soir, un choix est à faire. Soit je vais voir la date unique en France des classieux et respectables Y&T ou bien j’opte pour la sueur et le rock énervé des ELECTRIC MARY. Deux styles différents, deux groupes très bons et que je n’ai jamais vus. La ferveur des personnes dans mon entourage ayant déjà assisté à un concert d’ELECTRIC MARY m’incite à choisir cette option. Direction les quais de Seine près de Bercy où se situe la péniche abritant la salle Petit Bain pour une soirée qui va être, en effet, électrique.

Le groupe en première partie est assurée par LUMBERJACKS, des locaux comme l’indique leur chanteur lors de présentations. Bénéficiant d’un temps de jeu plus que correct pour une ouverture, le public a droit à 9 titres. Le style joué est assez heavy même s’il est difficile de le caractériser ainsi car c’est un mix de diverses influences. La prestation de LUMBERJACKS, si elle n’est pas désagréable, est parasitée par plusieurs facteurs : la voix du chanteur, pas assez puissante déjà mais aussi par ses interventions pas vraiment opportunes, du moins pas toutes assurées, même si le public réagit bien. Comme quoi, cet avis est subjectif. La sympathie qu’il dégage est néanmoins à mettre à son crédit. L’unique guitariste peine également à se faire entendre et c’est dommage car le gaillard semble tricoter correctement sur quelques plans. La raison à cela ? Un son de basse über alles ! Surmixée et au-dessus de de tout le reste, on n’entend qu’elle (même la batterie est lointaine, un comble !). Au premier titre, on se dit que c’est une question de temps avant que cela rentre dans l’ordre mais au quatrième, on en conclut soit que l’ingénieur son a reçu un dessous-de-table ou bien qu’il fait partie de la famille du bassiste. Si tel n’est pas le cas… changez-en ! Au final, un son… mauvais. Dommage car le bassiste lui, ne l’est pas et les lignes par moments, imposantes. Même dans les concerts reggae, où la basse est prépondérante, on ne l’entend pas autant (et j’en ai fait des gigs dans le genre et joué par ailleurs moi-même ce style pendant un paquet d’années, c’est dire…). Pour les amateurs, à revoir dans de meilleures conditions sonores.
 

La prestation d’ouverture est vite oubliée lors de l’arrivée sur scène des cinq excellentissimes musiciens du groupe ELECTRIC MARY emmenés par le chanteur Rusty. Le groupe a fait une halte de quatre dates en France et dont la dernière a lieu à Paris. La salle, modeste certes, est bien garnie et le public leur fait une véritable ovation lorsqu’ils montent sur scène. C’est avec le furieux "Let Me Out" que démarrent les festivités. Rusty est un frontman qui maîtrise totalement son sujet et la carrure imposante du bonhomme font de lui un performer hors pair. Les guitaristes Pete Robinson et Brett Wood décochent des riffs plus rock que le rock et plus blues que le blues et dont les soli sont à l’avenant. Nous aurons droit par ailleurs sur "Already Gone" à une longue jam particulièrement inspirée qui rappelle les grandes heures de LED ZEPPELIN dans les 70’s. La bombe humaine Alex Raunjak, bassiste du quintet, est extatique, ne tient pas en place et vient par moment mitrailler le public avec sa basse (Steve Harris, sors de ce corps !) et forme avec le massif batteur, Davey Porter, une section rythmique imparable et écrasante.

La cohésion et la bonne humeur qu’ils affichent fait plaisir à voir, certains groupes étant plus souvent parés d’un masque de scène un peu factice et pas vraiment sincère. Là, c’est du 100 % authentique et brut de décoffrage ! Les titres s’enchaînent comme à la parade et nous avons droit à des brûlots quasi-ininterrompus. "No One Does It Better Than Me", "Gasoline & Guns", "Nicotine", un trop court "Sweet Mary C" et son intro à l’harmonica assurée par Alex, un fulgurant mais égalerment trop court "OIC", "One Foot In The Grave" qui permet au public de participer aux injonctions de Rusty ou encore "My Best Friend", pour ne citer que celles-ci, sont autant de flèches décochées et qui atteignent leur cible. Le final se fera sur une reprise d’AC/DC, "Live Wire", chantée par le bassiste et que Rusty présentera comme la façon d’emporter avec nous ce soir un petit bout d’Australie. La version jouée alors est explosive comme de la T.N.T. et nous laisse tous pantelants, un peu hébétés et hagards par cette gifle rock'n’roll d’1h30 comme on en fait plus que si peu de nos jours. Le seul reproche que l’on peut leur faire est la similarité de la set-list du soir avec celle de leur dernier passage dans la capitale en 2014. En conclusion, une soirée énorme, sans regret et conquis. A très vite les gars, besoin de reprendre une dose rapidement ! Merci par avance, docteur !


Photos © Stéphanie Delisée - Nantes le 2& octobre 2016


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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