24 avril 2022, 14:44

ANTECHAOS

Interview Laurent Fabisz


Le nouveau groupe de hard rock français ANTECHAOS vient de sortir son premier album, déjà chaleureusement accueilli, « Apocalypse ». Le formation lorraine, composée de cinq membres déjà reconnus dans leurs groupes précédents, propose des chansons à la fois pleines de punch et d’idées où l’esthétisme compte autant que les mélodies. Il en résulte un album de grande qualité et des concerts qui s’annoncent dynamiques. C’est Laurent Fabisz, chanteur d’ANTECHAOS qui nous en parle avec enthousiasme...
 

Salut Laurent, tout d’abord, peux-tu te présenter et en même temps nous parler des autres membres d’ANTECHAOS ?
Salut Aude, je suis Laurent Fabisz et je suis le chanteur d’ANTECHAOS. Je chante depuis plus de 20 ans. J’étais auparavant le chanteur du groupe de heavy metal KRYZEES, et j’ai eu l’honneur de partager la scène avec SABATON au Hellfest 2017 en remplaçant leur chanteur sur la chanson "Swedish Pagans" après avoir remporté un concours de chant organisé par le magazine METALLIAN. Dans ANTECHAOS, j’écris également les paroles des chansons. Nicolas Pelissier est guitariste dans le groupe et compose toute la musique. Christophe Billon Laroute complète la formation à la basse. Puis vient Julien Truttman à la batterie. Tous les trois sont d'anciens membres du groupe SEYMINHOL qui a connu de belles heures de gloire. Enfin, Maxime Boriolo, ex-FOURTH CIRCLE, occupe également le poste de guitariste au sein du groupe.

ANTECHAOS a été créé pendant le confinement en 2020. Qu’est-ce qui a motivé cette formation ?
Déjà durant leur parcours avec SEYMINHOL, Nico et Chris avaient pour projet de former un groupe de hard rock davantage tourné vers les concerts et de plus, chanté en français. Ils ont toujours souhaité conserver un esprit familial au sein du groupe. Ils se sont naturellement tournés vers des amis de longue date pour compléter le reste du groupe. Nous avons mis à profit le temps imposé par nos chères autorités pour être créatifs et essayer de proposer une musique originale et une passerelle entre différents mondes musicaux. 

Quel est le concept derrière le nom ANTECHAOS mais aussi derrière la musique que vous jouez avec brio ?
ANTECHAOS est un mot à double sens. Être le contraire du CHAOS (l’anti Chaos), c’est-à-dire être bénéfique à un auditoire à travers des mélodies positives et des chansons puissantes et efficaces, et également se faire observateur de notre époque tout en ne portant pas de jugement, et laisser entrevoir un avenir meilleur.

ANTECHAOS évolue dans un hard rock mélodique et hautement accrocheur avec des titres fédérateurs mais aussi puissants. Est-ce pour vous une façon de vous adresser à un large public ?
Notre musique s’adresse effectivement à tout le monde mais n’est pas construite dans un but commercial. Lorsque nous écrivons des chansons, nous prêtons avant tout attention à ce qu’elles plaisent à l’ensemble des membres du groupe pour que nous puissions les jouer avec plaisir et authenticité. Le fait qu’elles soient aussi bien accueillies par un public large est bien sûr une excellente surprise pour nous.Nous pensons que le public a besoin de positivité dans un contexte difficile… Le parti pris mélodique va dans ce sens.

Avant de sortir votre premier album, « Apocalypse », vous avez collaboré à un jeu de société "Ragnarok Star". Peux-tu nous en dire plus sur ce qui vous a poussé à y mettre votre patte ?
Les qualités de compositeur de Nico étaient appréciées par les concepteurs du jeu qui lui ont demandé de prendre en main toutes les chansons de l’application compagnon (composition, enregistrement, mixage). Ce sont des chansons d’une durée de 1 minute chacune qui forment un panel incroyablement varié (21 morceaux au final). De nombreux chanteurs venant de tous les horizons du rock et du metal ont également contribué en posant leur voix dessus.

« Apocalypse » est donc votre premier album et les douze chansons qui le composent se veulent profondes et sensées, avec des thèmes aussi variés que les gangsters ou la confiance en le milieu médical. Comment se passe le processus d’écriture au sein d’ANTECHAOS et qu’est-ce qui vous inspire ?
Généralement, Nico écrit la totalité de la musique et sa structure qu’il soumet à l’ensemble du groupe. Une fois le tout validé et modifié par tout le monde,  je m’en imprègne pour écrire. Il arrive que Nico ait déjà le nom du morceau en tête. A ce moment-là, j’écris en partant du titre de la chanson, de ce qu’il m’évoque. La plupart du temps l’inspiration me vient juste en écoutant, ainsi que les émotions ou le thème que je vais développer.

Toutes les paroles sont en français. Est-ce important de garder votre langue natale pour véhiculer un message important ?
Nous avons tous privilégié dans nos projets précédents les paroles en anglais, assez faciles à intégrer dans les morceaux de part la prononciation ou les habitudes tenaces d’écoute. Il était temps pour nous de nous mettre un challenge supplémentaire, de pouvoir pleinement transmettre nos messages, et de profiter de notre belle langue française qui offre des nuances illimitées et un vocabulaire des plus riches pour traduire des idées.

L’artwork est également très travaillé, un logo hyper visuel et une pochette des plus soignées, évoquant un monde post-apocalyptique, virtuel mais qui semble tellement palpable en même temps. Qui s’est occupé de ce joli travail ? Et qui est ce jeune homme songeur sur l’image ?
Nico a transmis le thème général de l’illustration et du logo à Jérôme Brack qui a parfaitement interprété ce que nous souhaitions. Tout est parti du logo et de cette volonté de mettre la science sous contrôle afin d’éviter le chaos... les barbelés juxtaposant les atomes et enfermant le crâne, donc la mort. Concernant la pochette, il s’agissait de sensibiliser les nouvelles générations sur le caractère fragile et éphémère des ressources naturelles et de la vie en général. L’idée était de mettre cette nature luxuriante sous cloche pour la préserver. Nous sommes très fiers que ce soit lui qui ait pu travailler sur cet album. C’est un membre important de l’entourage du groupe et un ami de longue date.
William Aubert, co-auteur du jeu Ragnarok Star, nous a aussi fait profiter de son talent en signant le superbe dessin du groupe que l’on retrouve à la fois dans le livret et sur nos tee-shirts.

Revenons un peu à la musique. Vous avez sorti trois singles, extraits vidéos de « Apocalypse ». Comment se sont effectués vos choix et de quelle façon avez-vous tourné les vidéos ?
Le choix de sortir "Secret Médical" en premier s’est imposé de lui-même du fait du contexte sanitaire que nous traversons malheureusement toujours sans solution durable à long terme. Cette période a été relativement traumatisante pour pas mal de monde et il nous est apparu évident de mettre de la musique et des images sur ce mal être. Ensuite "Gangster" est un titre plus léger et retrace l’histoire des grands malfrats de l’histoire vue par des enfants. Cela a permis d’aborder un sujet moins engagé. On notera toutefois un petit hommage au film Point Break et à notre brillante classe politique. Enfin, "Le Bord du Monde" a été choisi comme clip accompagnant la sortie de l’album pour l’émotion qu’il véhicule, pour ses nombreux niveaux de lecture mais aussi pour présenter la variété musicale et lexicale de l’album.


​Un des titres vraiment marquants de « Apocalypse » est justement ce dernier extrait en date que vous avez sorti : "Le Bord du Monde". C’est sans aucun doute un tube en puissance tant le refrain est accrocheur. Pourtant, c’est une chanson particulièrement riche de sens et intimiste. C’est un peu paradoxal non ?
Effectivement, "Le Bord du Monde" revêt une dimension toute personnelle. Lorsque j’ai entendu la musique, j’ai tout de suite écrit les paroles en pensant à la perte de ma grand-mère vue par les yeux de ma propre mère.  Cette chanson me traverse de part en part à chaque fois que nous l’interprétons.  Au-delà de cet aspect biographique, on peut noter d’autres niveaux d’analyse, comme le fil du rasoir qui sépare le monde des vivants à l’au-delà ou également de la mélancolie qui s’empare de deux êtres qui doivent se séparer de façon brutale et imprévue.

« Apocalypse » bénéficie d’une production particulièrement soignée. Es-tu fier du travail accompli et des moyens mis en œuvre pour y arriver ?
Le mérite de cette production revient en grande partie à Nicolas Pelissier qui a su au fil des années affiner ses connaissances en prise de son et en mixage dans son home-studio. Avec peu de moyens, nous sommes arrivés à un résultat apprécié et quasi unanime. Pour nous c’est déjà une victoire. Le mastering réalisé par le très bon Brett Caldas Lima (AYREON...) vient sublimer la qualité de ce projet.

Il semble que les premiers retours sur votre musique soient, sans surprise, très positifs. T’attendais-tu à un tel accueil ? Et du coup, est-ce que ça met un petit coup de pression avant la sortie de l’album ? On vous attendait au tournant non ?
Honnêtement, nous nous attendions à recevoir quelques chroniques positives, mais pas à ce point. Nous sommes très agréablement surpris par l’accueil qui a été réservé à « Apocalypse » par la presse spécialisée. Cela nous pousse évidemment à nous surpasser de plus belle. Nous avons hâte de défendre notre album en live et de partager ces moments de pur plaisir avec le public, car ANTECHAOS est avant tout un groupe destiné à faire des concerts, il a été créé en partie pour cela.


© Antechaos - DR


Les cinq membres d’ANTECHAOS sont aguerris à la scène et tu t’es toi-même montré auprès des immenses SABATON. Avez-vous hâte de présenter votre musique live à vos fans, nouveaux et anciens ?
Nous sommes tous les cinq des affamés de la scène. Chaque concert est important, à partir du moment où il y a un auditoire pour nous écouter. Peu importe si c’est au Hellfest ou ailleurs, nous nous donnerons toujours à fond pour notre public. Nous avons également pour objectif d’essayer à notre petit niveau de changer les mentalités sur les groupes de rock et hard rock de l’hexagone et surtout sur le chant en français. Les concerts sont un excellent moyen d’y parvenir.

D’ailleurs as-tu déjà une idée de ce dont seront composés vos concerts ?
Nos concerts seront puissants et énergiques, avec de la mise en scène et de l’interactivité avec le public. Là encore, le fait de chanter dans notre langue natale doit renforcer ce lien. J’aime toujours à penser que l’on a davantage envie de participer lorsque l’on comprend les paroles et que l’on se les approprie.

La communication semble importante pour vous et vous êtes bien présents sur les différents réseaux sociaux. C’est essentiel dans le monde de la musique moderne ?
Il est indispensable dans notre monde d’aujourd’hui de savoir maîtriser les différentes techniques de communication. Le monde avance, nous nous devons d’avancer avec lui si nous voulons continuer à être visibles. Nous avons fait le choix en accord avec notre label M&O Music, d’assumer la promo de notre premier album en privilégiant les contacts humains, en expliquant notre musique, nos textes, notre façon de penser et d’être. 

Que peut-on souhaiter à ANTECHAOS pour cette nouvelle aventure qui commence ?
De continuer à avancer petit à petit en accumulant les retours positifs et les concerts. De continuer à partager des bons moments avec notre public qui tout comme nous, est passionné de musique et de belles histoires.

Nos lecteurs vont découvrir avec engouement ce premier album paru le 15 avril et tout le potentiel d’ANTECHAOS qui a devant lui un très bel avenir...
J’espère que ces quelques lignes leurs donneront envie de découvrir notre univers et rejoindre notre horde. A très bientôt sur scène, ou sur nos différents réseaux sociaux pour découvrir notre album, nos clips vidéo et notre actualité ! Soutenez les groupes français !


Retrouvez le groupe ANTECHAOS le 14 mai à Longwy au Lemmy's et le 7 août à Champ le Duc au Tambouille Festival.
Facebook.com/Antechaos

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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