26 décembre 2024, 16:43

TOP ALBUMS 2024

Par Jérôme Sérignac


L’année 2024 touche à sa fin et avec elle, arrive mon "Top albums", le mien, à moi, mon précieux... mes précieux même ! Comme à chaque fois, un classement par ordre alphabétique sans considération de place sur un podium ou de date de sortie. Et puis, du ressenti, rien que du ressenti, le mien à moi tout seul ! "Likez" (ou pas), débattez, faites le vôtre, partagez vos impressions car « du choc des idées jaillit la lumière » selon l’expression consacrée par Nicolas Boileau, homme de lettres ayant headbangué (ou pas - bis repetita) au 18e siècle. Une seule règle : la joie et la bonne humeur ! Et selon la formule consacrée également par l’aristocrate sujet de Sa Majesté Brett Sinclair et le self-made man américain Danny Wilde dans la série britannique du même nom : « Amicalement vôtre... »
 

ALDEBERT - « Helldebert Enfantillages 666 »
Un disque sérieux à prendre à la légère. A moins que ce ne soit l’inverse ? Tout ça pour dire que l’idole des jeunes, amateur de metal depuis toujours, a en quelque sorte traversé le Styx et fait appel à un large éventail d’invités (la liste est impressionnante et très éclectique) afin de donner encore plus de corps à des chansons matures mais dont le propos peut être compris des plus jeunes. Que ce soit en forme d’hommages sur "Rock N’ Roll" et "Guitar-hero", pour le fun avec "Super Momie" ou de façon poignante ("Le Cartel Des Cartables" évoquant le harcèlement scolaire sur un texte en forme de gifle) quand le titre "La Sorcière" lui, évoque le droit à la différence, « Helldebert Enfantillages 666 » est un disque hyper solide – musicalement, ça envoie du lourd. Abouti jusque dans les moindres détails et donc réussi en tous points, il mérite d’être écouté et, surtout, entendu. Merci de souligner la nuance.
A écouter en priorité : "Le Cartel Des Cartables", "La Marche Du Monde", "L’apprentie Sorcière", "La Sorcière"


Bruce Dickinson - « The Mandrake Project »
Pour les confidences intimes, merci de vous référer directement à la chronique complète mais, magnanime que je suis et pour vous en faire ici un court résumé en mode saliva, un disque que l’on attendait (plus !) depuis 19 ans et qui fait un bien fou car quand bien même, on aime/adore/vénère (rayez la/les mention(s) inutile(s)) IRON MAIDEN, ici on est plutôt en train de naviguer sur les mers du soleil.
A écouter en priorité : "Resurrection Men", "Fingers In The Wounds", "Shadow Of The Gods", "Sonata (Immortal Beloved) "


CAVALERA - « Schizophrenia »
Jamais deux sans trois. Suite (et fin ?) de la réappropriation par les frangins Cavalera de leurs premiers forfaits avec la formation culte de Belo Horizonte, « Schizophrenia » continue de raviver la flamme de ceux ne jurant que par le line-up dit classique de SEPULTURA avec Max et Iggor (à l’époque, avec un seul « g »). Si la pertinence de l’entreprise – le réenregistrement de chansons existantes – se pose, le résultat ne laisse aucun doute sur le plaisir « régressif » que l’on éprouve à son écoute. Ou comment aurait pu sonner le gang s’il avait eu à l’époque d’autres moyens mis à sa disposition. Et m’est d’ailleurs avis que le Big 4 n’aurait pas la configuration qu’il a aujourd’hui bien que cet avis n’engage que moi. L’instrumentale "Inquisition Symphony" notamment, se voit magnifiée par la production et os irmãos Cavalera de retrouver leurs 20 ans sur le culte "Escape To The Void". En prime, la conexão CAVALERA place un nouveau morceau (histoire de se donner bonne conscience ?), "Nightmares Of Delirium", mais que l’on aurait pu aisément retrouver sur la version originale de 1987.
A écouter en priorité : "Escape To The Void", "Inquisition Symphony", "Nightmares Of Delirium"


DARK TRANQUILLITY - « Endtime Signals »
J’aurais pu vouloir la faire à l’envers et raconter des craques mais à quoi bon ? Il y a peu donc, je ne connaissais DARK TRANQUILLITY que de nom. Eh oui je le confesse – non, ce n’est pas un gros mot – et depuis, en guise de pénitence, je me suis flagellé pendant trois jours en place publique de mon village. Il aura ainsi suffi que mon fils lance sur sa console le jeu Hellsinger auquel le chanteur a participé pour que je me familiarise avec la voix caractéristique de Mikael Stanne. BIM ! Ajoutez à cela leur prestation au Hellfest 2024 qui m’a introduit totalement à l’univers du groupe. BAM ! L’ensemble m’a ainsi foutrement donné envie de découvrir sur album ce que vaut la formation suédoise. Et ma foi, il faut avouer que « Endtime Signals » est une bien belle introduction dans une discographie déjà féconde que je vais m’empresser d’aller explorer plus avant. On n’a jamais fini d’apprendre…
A écouter en priorité : "Unforgivable", "Drowned Out Voices", "One Of Us Is Gone", "Enforced Perspective"


EXHORDER - « Defectum Omnium »
La vie est un long fleuve tranquille nous suggère le film. Mais comme aucun membre d’EXHORDER ne fait partie des familles Le Quesnoy ou Groseille, rien d’étonnant à ce que la leur ait été, musicalement parlant, mouvementée (pour le moins…). Faisons fi de tout cela et concentrons-nous sur l’important : le gras ! L’ultime membre originel, le teigneux chanteur-guitariste Kyle Thomas saute à la gorge de ses fans avec la hargne toute légitime d’un survivant, d’un second couteau – encore bien affûté ma foi – garant de son « groove » metal, si tant est que l’on est à poser une étiquette sur ce groupe originaire de NOLA et ayant été comparé à PANTERA. 4 albums seulement en plus de 35 ans de carrière, faute à un silence de 27 ( ! ) ans. C’est bien pour cela que « Defectum Omnium » est un événement en soi et, ce qui ne gâche rien, un disque certifié Afnor NF-BETON PRÊT-À-L’EMPLOI (NF 033), à l’image de son line-up au sein duquel on retrouve notamment le guitariste Pat O’ Brien, ex-CANNIBAL CORPSE ou bien le bassiste Jason VieBrooks, ex-GRIP INC., excusez du peu. Dévoilant ses subtilités au fil des écoutes, un – très – grand album qui sera, j’en suis sûr, passé sous le radar de la majorité des lecteurs de ces lignes. Enfin, plus maintenant je l’espère.
A écouter en priorité : "Wrath Of Prophecies", "Forever And Beyond Despair", "Defectum Omnium/Stolen Hope", "Your Six"


Kerry King - « From Hell I Rise »
En filigrane du nom du guitariste/patron de la formation se profile bien évidemment celui de son ancienne formation, SLAYER. Et à l’écoute des treize morceaux de cet album du « groupe » Kerry King, on ne peut nier cette filiation. Le morceau "From Hell I Rise" avait justement été écrit pour SLAYER il y a dix ans et devait clore l’album « Repentless ». Epaulé par un groupe qui n’a rien à envier aux Musclés, un petit air de nostalgie flotte donc sur ce disque, nous remémorant le bonheur que nous ont procuré les quatre z’amis ». Le petit cadeau Bonux™, c’est la hargne du chanteur Mark Osegueda, un brin plus enragé que dans sa formation régulière, apportant donc un plus non négligeable. Le bémol est de savoir si l’on attend autre chose de Tonton Kerry qu’une resucée de SLAYER et de savoir si l’on validerait un propos plus « original » disons. La question est posée, à suivre.
A écouter en priorité : "Residue", "Toxic", "From Hell I Rise"


LOUDBLAST - « Altering Fates And Destinies »
L’année 2024 aura notamment été celle de groupes sortant des albums majeurs dans une discographie déjà fournie et dont la longévité dans le circuit approche pour certains les quatre décennies. LOUDBLAST, fierté de notre metal français, fait justement partie de ces formations. Réfléchi et maturé depuis la sortie de « Manifesto » en 2020, le neuvième album des LOUDS est – n’ayons pas peur des mots – l’un des meilleurs (le meilleur ?) qu’ils aient sortis. Diversifié, s’autorisant tout et étant pertinent à chaque instant, il n’y a aucun défaut/reproche à lui faire ni bémol à porter à son discrédit. Production, mise en son, textes et musique, interprétation, c’est un tel sans-faute sur toute la ligne que Mr Buriez frise l’insolence. Et vous savez quoi, on en redemande !
A écouter en priorité : "Putrid Age Of Decay", "Miserable Failure", "Son Of Nameless Mist", "Inhale The Void"


Rudeboy Plays URBAN DANCE SQUAD Featuring DJ DNA - « Sons Of The Culture Clash »
On parle maintenant entre initiés avec cette édition parue à 500 exemplaires et en vinyle silver uniquement, qui plus est seulement vendue en ligne. Ici, Rudeboy Remington – Patrick Tilon à la ville –, chanteur, rappeur et musicien néerlandais d’origine surinamienne et DJ DNA, préposé es-platines de feu-URBAN DANCE SQUAD sont secondés par une formation n’ayant que peu à envier aux membres originaux du groupe et rendent justice à des chansons qui ont fait les belles heures de la fusion (principalement entre 1989 et 1994). Capté dans une petite salle néerlandaise en octobre 2023, voilà un investissement que l’on ne regrette pas, vous mettant qui plus est au défi de ne pas sauter partout chez vous lors de son écoute. Perso, à réception j’ai poussé les meubles et une secousse sismique de magnitude 6 a été enregistrée…
A écouter en priorité : "Grand Black Citizen", "Demagogue", "Bureaucrat Of Flacostreet"


THE SMASHING PUMPKINS - « Aghori Mhori Mei »
Trois sur quatre des membres du line-up originel, à savoir le chanteur-guitariste Billy Corgan, le guitariste James Iha et le batteur Jimmy Chamberlin sortent tout juste un an après un triple ( ! ) album ce « Aghori Mhori Mei » au nom cryptique, mais qui se veut cristallin dans son approche sonore, nous ramenant avec ce disque aux classiques du groupe, regorgeant de morceaux forts servis par une instrumentation nous évoquant autant de dandys musicaux (en cela, le spectre de JANE’S ADDICTION flotte non loin). Il se dégage en effet une certaine classe des chansons des SMASHING PUMPKINS et un côté vaporeux, la voix androgyne de Corgan n’y étant pas étrangère. Fort de bout en bout, difficile d’isoler de meilleurs morceaux par rapport à d’autres, l’album formant un tout cohérent. A l’instar de THE BLACK CROWES après 35 ans de carrière eux aussi, n’est pas donné à toutes les formations de se maintenir ou revenir à un tel niveau de qualité. C’est le cas ici, respect.
A écouter en priorité : "Edin", "Pentecost", "War Dreams Of Itself"


THE BLACK CROWES - « Happiness Bastards »
On va laisser aux frères Gallagher le soin de se reformer l’an prochain et se foutre probablement à nouveau sur la gueule en moins de 48h chrono (plus vite que La Redoute !) afin de se concentrer sur celle des Robinson bros., Rich et Chris. 16 ans depuis le dernier album studio et un hiatus de 14 ans depuis la précédente sortie discographique, ça commençait à être longuet. Sans s’embarrasser de fioritures mais avec un savoir-faire inégalé, les Corbeaux Noirs nous régalent de rock, de soul, de gospel, de groove, de funk et accouchent au travers des dix chansons composant « Happiness Bastards » d’un classique trente-cinq après leurs débuts sur bandes. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Sachons en profiter comme il se doit. Carpe diem baby!© James Hetfield
A écouter en priorité : "Bedside Manners", "Rats And Clowns", "Dirty Cold Sun", "Follow The Moon"


PARCE QU’ILS LE VALENT BIEN (AUSSI) :

Véritable crève-cœur de ne pas avoir pu les inclure dans ce top 10, voici (exceptionnellement) cinq autres albums qui méritent votre écoute attentive si ceux-ci étaient passés sous votre radar metal au cours de l’année écoulée :

BLACK COUNTRY COMMUNION - « V » : le plein de super, la super trempe, l’union sacrée, le club des V (albums), les Quatre Fantastiques ! « Bon ça va bien maintenant, t’arrête un peu tes conneries Jérôme, on a compris là ! »
FLOTSAM AND JETSAM - « I Am The Weapon » : et de 3 pour la bande du chanteur Eric « AK » Knutson qui signe donc pour la troisième fois consécutive et avec près de 40 ans de carrière au compteur un album qu’il est bon, très très très (la passe de 3 on a dit).
HELLBUTCHER - « Hellbutcher » : Autant black et speed que thrash et heavy (mazette, ces soli de haute volée !), un disque qui percute direct, usiné de main de maître à défaut d’être original ou de révolutionner le genre (on ne lui en demande pas tant, cela dit). Stop ou encore ? Encore bien sûr !


JASTA - « ...And Jasta For All » : « Patator » aurait également été un très bon nom pour le groupe et/ou l’album. Des invités à foison en mode 38 tonnes, un Jamey plus hardcore que jamais, un chouia plus que dans HATEBREED. Un slogan ? Il est tout trouvé : « J’ai huit’s’condes pour vous dire que la barre JASTA, c’est d’la dynamite ! »
Richie Kotzen - « Nomad » : on aura beau chercher, on ne trouvera pas ici à y redire. Le doigté du monsieur est toujours unique, procure des frissons et, en fin d’écoute, de constater que se faire éclabousser de classe, c’est quand même vachement plaisant. On dit merci qui ? Merci Richie et Kotzen...

  

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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