14 avril 2014, 11:02

NAPALM DEATH @ Paris (La Flèche d’Or)

2721ème concert de NAPALM DEATH, ça s'arrose ! On ne se lassera jamais de courir pour assister à un show de la redoutable formation. L’originalité ici ? Heu… la salle ? Elle est très agréable, mince scène mais lieu haut en plafond, murs sombres et imposantes baies vitrées laissant passer les rayons crépusculaires, on se croirait dans un vieux hall de gare. Bref, même si les applaudir à la Flèche d’Or ça change, tous les prétextes sont bons...

​L’intérêt est aussi de découvrir de nouveaux groupes proposés en première partie. Penchons-nous d’abord sur le cas MOMENTUM. C'est son second concert en France, il y a donc des chances pour que ce soit une découverte pour une majorité d’individus. Voix caverneuse, parfaitement ajustée à la lourdeur des riffs. L’ambiance pesante est amplement accentuée par la présence d’un clavier (tout en évitant d’être envahissant). Sans oublier de terrorisantes interventions vocales du guitariste et de ses arpèges un brin malsain. On retrouvera même des phrasés purement gothiques, avec utilisation d’un chant baroque. Face à cette complainte obscure et mystérieuse, le public est calme, ne fait transparaître quoi que ce soit, il faut admettre que cette écoute est parfois scotchante. Pas mal de sonorités rendant le "récital" des Islandais inclassable, un début tout en douceur, et appréciable.

​La soirée est décidément placée sous le signe de la diversité avec le thrash death d’HAMMERCULT, on quitte les contrés volcaniques pour atterrir au Moyen-Orient. Avec le combo Israélien, on va monter d'un cran dans le registre extrême et il était temps. Un ton aux accents heavy tirant vers l’aigu avec riffs soutenues et incessants, quelques solos viendront agrémenter le tout. Cette preuve de brutalité aura comme conséquence de remuer quelque peu le pit et d’échauffer, toujours un peu, les esprits. Ce qu'on pouvait espérer du groupe peut être perçu dans sa globalité en un morceau, peut-être deux, du coup il n’y aura très rapidement plus de surprise. Voilà quand même une mise en bouche, tel un apéritif avant un repas copieux.

​Durant l’intermède, les gens ne se pressent pas, aucun débordement, le calme plat, un petit MAIDEN pour patienter gentiment. Quand subitement une clameur, tel un coup de tonnerre venant de la scène déchire l’atmosphère. Grésillement sourd, le groupe balance "Multinational Corporations", on peut passer aux choses sérieuses…

Le titre "Everyday Pox" sonne comme une déflagration continue, un bulldozer écrasant tout sur son passage. Le jeu de batterie est haletant, le blast est acharné, le back-vocal efficace. Comme à son habitude Sir Barney de son short vêtu, agresse son micro tout en agitant furieusement sa mèche, il hurle une rage quasi-frénétique, sueur et colère sont visibles, et ne cesse de faire les cent pas. Avec son flegme légendaire, il nous sermonnera de temps à autres, notamment avant le crucial "Suffer the Children", mais ne manquera jamais non plus de nous balancer tranquillement une petite formule de politesse.

Les stage-diving ne trouveront que très peu d’acquéreurs, comme si les fans étaient disciplinés ce soir. L'avantage ici c'est la visibilité à 180°, et en plus sans se marcher dessus. La très large fosse est désormais sauvage. A noter que l'acoustique est meilleure au fond de la salle, c’est-à-dire au niveau du bar… Exécution dans les règles de l'art, la machine est bien huilée. Pas un pète, presque pas de temps mort, démonstration à l’appui avec le morceau "Protection Racket" qui pourrait réveiller un mort. NAPALM DEATH est vraiment un groupe atypique, fidèles à lui-même, reconnaissable parmi des centaines de milliers.

"Necessary Evil" enfoncera encore plus le clou déjà planté profondément. Niveau message, leur scepticisme envers la société ainsi que leur engagement ne fait toujours aucun doute. Le tant attendu "Scum" raisonnera dans tout l'arrondissement et fera hocher la tête à bon nombre de témoins. Suivi de l’interrogatif "Life ?", un peu plus tard le conceptuel et subliminal "You Suffer". Ils partent, c’est donc le moment du rappel et l'heure d’ajouter des morceaux historiques à la set-list.
​Annoncé comme une reprise "Nazy Punks Fuck Off" est l'hymne des DEAD KENNEDYS sauce grindo-punk, aussi expéditif que délictueux, suivi du désormais classique "Greed Killing". Un dernier et au lit ! Leur show sont imparablement millimétrés. Pour ceux qui avaient décidés de squatter un "chouia" les lieux, Barney se baladait furtivement et était accessible.

On a l'impression que plus le temps passe, plus les salles les accueillant rétrécissent inexorablement. Peu importe, les anglais n’ont peur de rien, ils seraient capables d’aller jouer dans un cagibi en pleine pampa. Quoi qu’il en soit NAPALM DEATH en live on connaît par cœur, mais bon sang ! C'est une vraie sinécure (et cela systématiquement). Pour ceux qui étaient absents et le regrettent aujourd'hui, on pourrait les consoler en leur rappelant ce vieil adage "un concert de NAPALM de perdu, 10 de retrouvés".

Toutes les photos de Naiko à découvrir dans le portfolio du concert !

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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