Ce 14 avril 2015 restera certainement gravé dans les mémoires d’un bon nombre de néo-métallurgistes. Dans 16.000 mémoires, précisément. Non seulement parce que cette unique date Française de SYSTEM OF A DOWN était un évènement, mais surtout parce qu’elle a tenue toutes ses promesses. Malgré une longue absence musicale, la popularité du groupe reste infaillible et le fait que la Halle Tony Garnier soit sold-out en 48 heures promettait déjà une chaude ambiance…
C’est effectivement dans une salle comble que les Américains ont livré leur set. Intitulée "Wake Up The Souls", cette tournée marque les commémorations du centenaire du génocide arménien de 1915 et veut surtout éveiller les consciences. Rien d’étonnant de la part d’un combo que l’on sait très engagé…
Les quatre écrans géants disposés dans la salle commencent donc par diffuser une animation qui traite du sujet. Même si l’on comprend le sens du propos, j’aurais pour ma part, apprécié des sous titres : dommage. Cette animation fait office d’introduction à la part.1 d’un gig qui sera sous forme de triptyque. Mais c’est véritablement avec l’arrivée du groupe sur scène et le titre « Holy Mountains » que l’on passe aux choses sérieuses. Waouh, niveau sonore ça envoie le pâté même si ce premier titre est plutôt cool. Par contre, dès « Jet Pilot », la fosse immense de la Halle s’embrase instantanément !
D’emblée, Serj Tankian est souriant et parait vraiment à l’aise. Cette première partie du concert sera la plus longue comprenant seize titres dont cinq extraits de l’album « Toxicity » et quatre d’ « Hypnotize »… Autant dire que c’est du bonheur ! Je retiendrai par exemple « Prison Song », « B.Y.O.B », « Radio/Video » et « I-E-A-I-A-I-O » avec son côté scat déjanté.
Serj Tankian est juste hallucinant de dextérité vocale et d’aisance dans le débit de paroles, il passe d’un style extrême à un autre avec une facilité déconcertante en restant toujours dans la justesse. Cette maîtrise est aussi parfaitement mise en relief par le timbre vocal de Daron Malakian qui, pour sa part, est aussi loin d’être manchot…

Le show reste cependant assez classique, côté lights pas d’extravagances pyrotechniques, c’est sobre mais efficace. Après la diffusion d’une deuxième animation, la seconde partie (de douze titres) sera plus équilibrée contenant 2 à 3 extraits de chaque album, exception faite du « Steal This Album » de 2002. Parmi les plus mémorables : « Chop Suey ! » pour son ambiance de folie, « Lonely Day » sur lequel Daron Malakian assure, « Question ! » où les deux vocalistes sont en parfaite osmose sur les refrains… Pour ne citer qu’eux !
Si je ne vous ai pas encore parlé de la section rythmique faut-il vous préciser qu’elle assure ? A l’instar de Serj Tankian qui semble dans son trip, Shavo Odadjian vit également sa musique : à les regarder, ils suent la musicalité. Le dernier tableau du triptyque sera composé de huit morceaux dont une petite reprise bien délirante de « Sultans Of Swing » des DIRE STRAITS. Le mot de la fin sera réservé à deux bombes : l’incontournable « Toxicity » puis le frénétique « Sugar ».
Déjà, sur disque, un petit S.O.A.D. de temps en temps c’est jubilatoire, mais en live pendant deux heures, c’est juste phénoménal !
