12 août 2015, 12:32

CARTES POSTALES DU WACKEN 2015

Episode 2


Wacken 2015, c’est avant tout une collection de souvenirs longue comme l’épaisseur de boue qu’il faut pour engloutir une paire de bottes en caoutchouc.
 

Jeudi, 21h45 : SAVATAGE et TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA – live

L’évènement du festival, qui a fait l’objet d’un reportage HARD FORCE à lui tout seul. Après 13 ans d’absence, SAVATAGE remonte sur la scène de Wacken, côté gauche. Puis pour la toute première fois, côté droit, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA (TSO) se produit dans le cadre d’un festival – et à plus forte raison en "Open Air". Si la troupe de Paul O’Neill a laissé aux Etats-Unis les plateformes articulées qui font partie de la légende des spectacles de TSO, ce passage à Wacken devait être exceptionnel et inoubliable : la dernière heure du set est ainsi assurée par les deux groupes, occupant à la fois les deux scènes, jouant ensemble des morceaux de SAVATAGE et de TSO. Une première qui fera date.



Vendredi, 00h10 : ARCHITECTS OF CHAOZ – live

Le sourire de Paul Di’Anno, la voix des deux premiers albums d’IRON MAIDEN, fait plaisir à voir. En Allemagne, il a trouvé des musiciens pour constituer un nouveau groupe, ARCHITECTS OF CHAOZ, qui a sorti son premier album, "The League of Shadows", au mois de juin dernier. Parler d’un retour aux sources du son de "Iron Maiden" et "Killers" serait excessif, mais les musiciens, qui se connaissent depuis longtemps, sont parvenus à composer une dizaine de morceaux parfois très enthousiasmants, qui constituent l’essentiel du set – avec "Prowler" et "Killers" pour les incontournables reprises. Seule ombre au tableau, Paul Di’Anno, en attente d’une opération, ne peut plus marcher depuis plusieurs mois. Il chante donc assis, au milieu de la scène. Dans la mesure où celui que beaucoup surnomment affectueusement Paulo ne fait pas partie du club des milliardaires du rock, malgré sa très longue carrière, il faut lui souhaiter que le redoutable système de santé britannique se soucie de son cas au plus vite.



Vendredi, 14h00 : un avion – dans le ciel

Profitant du retour de conditions climatiques plus clémentes, un aéroplane fait des ronds au-dessus de Wacken. Derrière lui, il traine une de ces larges banderoles que l’on a perdu l’habitude de voir au-dessus des plages du Finistère Sud, l’été. Il a pourtant fallu zoomer sur la photo ci-dessous pour pouvoir lire : « IRON MAIDEN – "The Book Of Souls" - 04/09/15 ». Une seule réflexion, sur toutes les lèvres : « Si Bruce avait été aux commandes du coucou, il aurait volé à une hauteur telle qu’on aurait directement pu lire la banderole… ».



Vendredi, 15h45 : Thomas Jensen – conférence de presse

Thomas Jensen est le fondateur du Wacken et qu’il soit permis de lui rendre hommage. Non seulement pour l’idée géniale qu’il a eue, voilà plus de 26 ans, d’inviter des groupes comme SKYLINE, WIZZARD et AX’N SEX à bœufer dans un champ du Schleswig-Holstein, non seulement pour la persévérance qu’il a manifestée depuis, mais surtout pour la bonne humeur, la gentillesse et la disponibilité dont il a fait preuve, pendant la durée du festival, à l’égard de tous ses interlocuteurs : musiciens célèbres ou anonymes, membres de l’organisation, journalistes, festivaliers. Cette conférence de presse est pour lui l’occasion de présenter un documentaire célébrant le quart de siècle de son bébé : "25 Years Louder Than Hell – The W:O:A Documentary". Archives, lives mythiques, coulisses : un must absolu pour tous les aficionados de la « Terre sainte » hanséatique.



Vendredi, 16h00 : SAVATAGE et TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA – conférence de presse

Ils sont venus à 10 : tout SAVATAGE et quelques « pièces rapportées » de TSO. Difficile de les faire tenir tous sur la même photo. Al Pitrelli, Johnny Lee Middleton, Paul O’Neill, Kayla Reeves, Robin Borneman, Zak Stevens, Chris Caffery, Jon Oliva, Jeff Plate et Bill Hudson ont reçu sous la tente presse un accueil délirant, à la mesure de leur prouesse de la veille. Grâce à Paul O’Neill, créateur d’exception, compositeur de génie et conteur compulsif, entre histoire (et avenir) de l’art, considérations de musicologie générale et analyses géopolitiques de haut vol, la conférence est encore plus baroque et ahurissante que le concert. Pour tous ceux qui n’étaient pas encore convaincus du fait que ce très grand Monsieur est un authentique et adorable fou furieux, entouré par des musiciens singulièrement doués, particulièrement soudés et prêts à le suivre jusqu’au bout du monde, dans tous ses délires, au nom – en vrac – de la beauté du geste, de l’amitié entre les peuples et de la solidarité entre les générations. Amen.



Vendredi, 17h30 : HIGH FIGHTER – live

Contrairement à la plupart des autres groupes qui ont pris possession, le temps d’un showcase, de la tente presse, interrompant brusquement toutes les interviews et même les discussions en cours par des riffs maladroits, agressifs et joués trop fort, HIGH FIGHTER, une jeune formation locale, a séduit immédiatement tous les journalistes présents. Chaude, pénétrante, précise et über-puissante, la voix de Mona Miluski n’y est certainement pas pour rien. HIGH FIGHTER livre un blues-stoner à la fois envoutant et stimulant, avec une attitude totalement punk. Le premier EP du groupe, « Goat Ritual », se retrouve facilement sur son bandcamp et il fait parfaitement honneur au potentiel scénique de HIGH FIGHTER, notamment sous l’angle vocal, même si le charisme de Mona rend l’expérience live unique. Vous allez d’ailleurs pouvoir facilement le vérifier par vous-mêmes, puisque les Allemands seront prochainement en tournée avec leurs compatriotes de AHAB. En France, ça se passera le 2 novembre 2015 à Glazart (Paris) et le 3 novembre au Ferrailleur (Nantes).



Vendredi, 18h00 : Ulrich Tausend, photographe – rencontre

Ulrich est bavarois et spécialisé dans le lightpainting, une forme de photographie qui la ramène à son essence étymologique : « écrire avec la lumière ». C’est un art participatif, également, puisque pour ses prises de vue, le photographe est tributaire de la bonne volonté et de l’imagination des sujets présents dans son cadre. Le principe est simple : les poses longues (plusieurs secondes) permettent d’enregistrer les mouvements d’une source lumineuse, qui peuvent ainsi décrire des formes reconnaissables. Ulrich a ainsi déjà pris une photo face à 2 500 personnes, plongées dans le noir, toutes équipées d’un téléphone portable à torche et décrivant chacune un cœur, un chat, un signe peace and love, un pentagramme, un pénis, etc. C’est un record du monde en bonne et due forme. Proche du groupe MEGABOSCH (un "concept band" qui mériterait déjà un roman à lui tout seul…), il l’a accompagné à Wacken dans l’espoir de battre ce record, à l’occasion de la traditionnelle « photo de fin », juste avant la sortie de scène des musiciens, avec le public du concert comme complice. Malheureusement, bien moins de 2 500 personnes se sont prêtées au jeu proposé par le photographe et les musiciens, mais le résultat du shooting n’en est pas moins assez somptueux. Ulrich nous a autorisés à le reproduire ici en exclusivité.

Photo : © Ulrich Tausend / www.1000lights.de

Facebook : www.facebook.com/1000lig



Restez avec nous pour la suite et la fin de cette série de cartes postales, très bientôt, avec des nouvelles de MOTÖRHEAD, ANNIHILATOR, BIOHAZARD, Dee Snider, SABATON, CRADLE OF FILTH…

Blogger : Naiko J. Franklin
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