
Ce n'est pas évident de chroniquer un nouvel album de MOTÖRHEAD. Le groupe existe depuis quarante ans, il a accédé au niveau de légende et tout a été dit. Pourtant à l'heure où d'autres auraient raccroché depuis longtemps, profitant d'une retraite dorée bien méritée et ressassant leurs exploits de jeunesse au coin du feu, Lemmy et sa bande semblent bien décidés à continuer. Rock n' roll or die, m'voyez ?
Nous voilà donc en présence de leur nouvelle livraison : « Bad Magic ». C'est le genre d'album que l'on aime écouter en taillant la route... ou en descendant une bouteille de bourbon (mais pas les deux en même temps, c'est mal !), le bouton du volume réglé sur 11. Du rock 'n' roll poisseux, un peu punk, un peu blues, un peu crade, un peu old school mais tellement bon.
Autrement dit, s'il n'est pas question pour MOTÖRHEAD de s'arrêter, il n'est pas non plus question de lever le pied et de ramollir. C'est évident dès le premier titre, « Victory Or Die », entrée en matière pêchue et cela se confirme tout au long des treize titres.
Certains morceaux sont des hymnes en puissance comme « Shout Out All Of Your Light » ou « The Devil » dont le solo est assuré par Brian May (QUEEN). La voix si reconnaissable de Lemmy Kilmister devient simplement monstrueuse sur « Evil Eye » ou le machiavélique « Choking On Your Screams ». La batterie de Mikkey Dee ne connaît pas de répit et après un « Teach Them How To Bleed » endiablé, la ballade « Till The End », aux paroles sous forme de confession, permet de reprendre un peu son souffle. C'est nécessaire car « Bad Magic » est un panzer qui ravage tout sur son passage .
Pour clore ce vingt-deuxième opus, MOTÖRHEAD nous gratifie d'une reprise musclée de « Sympathy For The Devil » des ROLLING STONES, d'autres increvables. Dernière preuve s'il en fallait, que le groupe a bien raison de continuer puisqu'il assure toujours. Profitons-en tant que ça dure.