19 juin 2016, 17:18

THE JELLY JAM

"Profit"

Album : Profit

On ne compte plus les projets et albums solo de Ty Tabor, guitariste originel de la formation texane KING’S X dans laquelle il officie depuis ses débuts. Trio ayant sorti des albums essentiels à toute discographie rock qui se respecte, on a pu l’entendre sur certains titres en tant que chanteur principal, cette formation étant à géométrie variable en ce qui concerne le micro. Guitariste talentueux, sous-estimé et doté d’un toucher et d’un son qui lui sont propres, Ty Tabor est un artiste, un virtuose dans son genre.

THE JELLY JAM en est à son quatrième album (l’éponyme « The Jelly Jam » en 2002, « The Jelly Jam 2 » en 2004 et « Shall We Descend » en 2011) et Ty est entouré ici de John Myung (DREAM THEATER) à la basse et Rod Morgenstein (WINGER, DIXIE DREGS) à la batterie. Point trop n’en faut et à eux trois seuls ont composé un album raffiné. Délicat, aérien, reposant, planant, tels sont les premiers adjectifs dont on peut qualifier ce « Prophet Profit ». Les mélodies sont douces, les lignes de guitares complexes mais déconcertantes de facilité d’écoute, la basse est très présente sans jamais être prépondérante et la batterie est jouée par un musicien plus qu’expérimenté qui sait taper mais aussi retenir sa frappe pour se faire soutien rythmique. Bref, on est dans la haute voltige d’instrumentistes sans qu’aucune démonstration exagérée n’ait lieu à aucun moment.

Les deux premiers morceaux, "Care" et "Stain On The Sun" placent le décor en faisant doucement décoller l’album et l’auditeur quand le troisième, "Water", dévoile un riff bien rock – et est au demeurant le seul morceau un peu énervé de ce disque. "Stop" est un titre assez court et entraînant et "Perfect Lines (Flyin’)" nous ramènent dans les eaux du début de l’album et qui offre un break percutant pour se terminer sur une mélodie jouée au piano. "Mr. Man" ensuite aurait pu être présente sur un album de KING’S X, la basse légèrement distordue et le riff qui part ensuite ayant des airs de déjà entendu chez les Texans. Pour les aficionados de Dug Pinnick et associés, cela n’a rien de très original bien que le titre soit de qualité et que le solo de Ty soit à l’avenant. "Memphis" qui arrive ensuite est un poil plus anecdotique mais avec moins de 3 minutes au compteur, c’est un moindre mal. "Ghost Town" et "Heaven" ramènent (encore une fois) à l’ambiance du début et c’est un peu dommage car on a l’impression que ces titres en particulier ont un peu tendance à être (trop) similaires. La chanson suivante, "Permanent Hold" est instrumentale et typiquement KING’S X-ienne, la batterie à la fin étant calquée sur des plans de Jerry Gaskill. Hommage inconscient ou calculé ? Les deux dernières compositions, "Fallen" et "Strong Belief" particulièrement permettent à l’auditeur de clore son voyage comme il l’a commencé, en douceur.

Au final, on retiendra de ce « Prophet Profit » un voyage tout en douceur dans le monde de Ty Tabor tout en regrettant la trop grande similarité avec les recettes goûtées chez KING’S X, une tendance à la linéarité trop poussée et qui font que tous les titres se ressemblent un peu au final. Le groupe a dans une interview indiqué qu’il souhaitait promouvoir au maximum ce disque et qu’une incursion européenne était même envisageable. En live, il est certain que le style de THE JELLY JAM est prenant, un peu dans un esprit proche d'un groupe comme ANATHEMA par exemple et que les amoureux du genre y trouveront leur compte. 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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