9 octobre 2016, 8:36

SLAYER

"Seasons In The Abyss" – 1990 (Def American)

Seasons In The Abyss – 1990 (Def American)

Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.

Lorsque SLAYER entre en studio en mars 1990, il ne sait pas encore qu’il va achever un nouveau classique dans sa discographie. Peut-être même d’ailleurs le premier considéré en tant que tel en ce début de décennie (« Reign In Blood » sorti en 1986 le deviendra bel et bien mais quelques années plus tard). Et il ne sait pas encore que ce sera le dernier en compagnie du batteur Dave Lombardo, qui ne reviendra dans le groupe qu’en 2006 sur l’album « Christ Illusion ». Classé 40e au Billboard 200 US, certifié disque d'or aux Etats-Unis et au Canada et doté de morceaux inamovibles de leur set-list plus d’un quart de siècle après leur création, « Seasons In The Abyss » est l’album qui les assiéra définitivement sur l’un des quatre trônes réservés au Big 4. Aux manettes, on retrouve le gourou Rick Rubin mais aussi et surtout le très talentueux Andy Wallace. Le visuel de la pochette, superbe et délicieusement dérangeant est signé quant à lui par Robert Fisher pour le graphisme et le desgn, et Larry Carroll pour l'artwork et les illustrations.

Les purs et durs ont considéré l’album précédent, « South Of Heaven », comme une petite trahison étant donné que celui-ci levait le pied sur quelques titres, pourtant bien sentis et dans le plus pur esprit SLAYER. Et alors qu’allait se poser en ce 9 octobre 1990 le saphir sur leur vinyl et qu’allait débuter la première chanson, beaucoup ont retenu leur souffle, pour se le voir couper dès les premières secondes. "War Ensemble" est d’une telle violence que peu de morceaux dans leur discographie peuvent rivaliser avec lui. A tel point que lorsque démarre "Blood Red", morceau plus lent, l’auditeur a l’occasion de retrouver un peu ses esprits. "Spirit In Black" reprend un peu de vitesse, notamment sur ses couplets et le solo. Enchaînement ensuite de deux mid-tempo avec "Expendable Youth" (excellent morceau qui ne sera joué que très rarement sur scène et que l’on peut entendre en version live sur l’album « Decade Of Aggression » paru en 1991) et "Dead Skin Mask", titre parlant de l’abominable tueur en série Ed Gein.
Comme pour mieux contrebalancer, le groupe balance un "Hallowed Point" – ressorti récemment dans les set-lists – qui avoine pied au plancher. "Skeletons Of Society" vient juste après et remet un coup de frein mais on a affaire-là à l’un des meilleurs morceaux du groupe à mon sens. Dommage qu’il n’ait pas été exploité à sa juste valeur en concert.

"Temptation" est digne d’intérêt pour une raison particulière : ses parties de chant. On entend distinctement Tom Araya sur plusieurs pistes et la raison en est que le chanteur a interprété le titre une première fois à sa façon et qu’ensuite Kerry King lui a demandé de refaire une prise, cette fois sous l’angle que souhaitait le guitariste. Une erreur de manipulation technique plus tard fit que Rubin entendit le morceau avec les deux pistes de chant superposées et qu’il suggéra de conserver le morceau tel quel. De fait, ça marche et cela donne l’impression d’entendre un question-réponse panné droite-gauche dans les enceintes. "Born Of Fire" affiche clairement la donne et dégomme tout. La frappe de Lombardo sur cette chanson est typique du groupe et le refrain est "vomi" par Araya (« Born Of Fireeeeeeee »). Titre ayant donné son nom à l’album et agrémenté d’un clip maginifique tourné en Egypte, Le Caire pour être précis, "Seasons In The Abyss" vient clôturer ce disque de façon sidérante, magistrale, légendaire aujourd’hui. D’une lourdeur et d’une noirceur inédites, le titre est plus qu’une réussite, il est un classique parmi les classiques, sa longue intro pesant sur l’auditeur de tout son poids et le reste du morceau agissant comme un rouleau-compresseur finissant d’écraser les victimes de cet attentat sonore. « Take No Prisoners » chantait Dave Mustaine la même année ? Et c’est exactement ce qu’a fait SLAYER avec ce disque.   


"Seasons In The Abyss"
 


 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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1 commentaire

User
Manu Héliot
le 09 oct. 2016 à 17:34
Thank you Jay ! :-)
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