BON JOVI a de tout temps été pour moi synonyme de bonne humeur et d’entrain. C’est un groupe qui donne la pêche, même avec leurs titres plus sombres. « This House Is Not For Sale » ne déroge pas à la règle et jongle entre morceaux rock et ballades envoûtantes, le tout enrobé de mélodies qui restent en tête, facilement reconnaissables et mémorisables. BON JOVI reste inimitable et inégalable dans le style, même après 35 ans de carrière et les déboires de ces dernières années.
En effet, après le départ du légendaire guitariste Richie Sambora, on pouvait s’attendre à un petit coup de mou dans les albums à venir. Mais BON JOVI, c’est quand même beaucoup, et à partir de maintenant exclusivement, la demeure de Jon Bon Jovi. Donc pas de place pour l’éventuel laisser-aller, même si la douleur est réelle. « This House Is Not For Sale » est fidèle à ce qu’est capable de donner le groupe, à la fois pêchu et accrocheur, avec des tubes en puissance comme l’éponyme "This House Is Not For Sale" ou "Roller Coaster". La patte Richie Sambora manque, c’est incontestable et c’était inévitable. Le son bluesy de la guitare est toutefois bien entretenu par son remplaçant Phil X qui ne démérite pas. Même si peu de soli permettent de le juger sur la technique, il semble partie intégrante du groupe, sans réserve.
BON JOVI, sans se bonifier avec le nombre d’années, reste un groupe de qualité, qui arrive à suivre un modèle musical qui plaît au plus grand nombre sans tomber dans le déjà-vu ni la monotonie. La voix puissante et suave de Jon Bon Jovi, les riffs accrocheurs, les claviers mélodiques, les rythmes mid-tempo et les chœurs enveloppants forment une alchimie dont seul le groupe à la clé. La preuve en est avec "The Devil’s In The Temple", titre tout en puissance et progressivité qui capte une attention qu’on aura du mal à relâcher. Et puis les ballades, peu nombreuses mais efficaces, tel un "Labor Of Love" proche d’un "Living In Sin" de la grande époque « New Jersey ». Tout concorde à faire de ce treizième album un tremplin à la nouvelle vie post-Sambora. C’est loin d’être la fin. L’énergie que le groupe dégage dans ses vidéos et sur scène prouve que la maison BON JOVI ne s’est pas effondrée mais a simplement été réaménagée, avec quelques modifications dans les plans de départ. Mais le résultat est cohérent, rassurant et inspirant.
Avec des fondations solides, un gros-œuvre sans faille et des finitions à la fois créatives et de qualité, on regrette que la maison ne soit pas à vendre. L’album lui est bien disponible et j’espère qu’il fera renaître l’engouement du public français pour BON JOVI qui mérite vraiment sinon la ferveur, au moins l’attention des fans de la première heure et des nouveaux. N’hésitez pas à entrer dans « This House Is Not For Sale », vous en sortirez rempli d’énergie positive.