23 novembre 2016, 10:25

ARMAGEDDON

"Crossing The Rubicon - Revisited"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Crossing The Rubicon (Revisited)

Au départ simple récréation du guitariste virtuose Christopher Amott entre deux albums d’ARCH ENEMY pour subitement prendre une tournure plus sérieuse avec un « Crossing The Rubicon » titanesque, ARMAGEDDON célèbre aujourd’hui son anniversaire du haut de ses (presque) 20 ans ! Quasi deux siècles ! Et dire qu’en ce laps de temps les concurrents de ce monstre de technicité et de feeling se comptent toujours sur les doigts d’une mimine, voilà un groupe qui se doit de bénéficier enfin de l’exposition qui lui est due. C’est maintenant chose faite avec le réenregistrement de son tout premier méfait très bien fait qui réaffirme son statut d’incontournable du melodeath, gorgé de mélodies fascinantes et d’embardées instrumentales de haut niveau. Rien de moins…

D’ailleurs lorsque l’on compare cette relecture à l’original sorti sur le label confidentiel Wrong Again Records en 1997, plusieurs différences sautent aux quinquets et aux esgourdes. Tout d’abord, le line-up. De l’original ne subsiste aujourd’hui que ce bon vieux Christopher, âgé de seulement 19 ans lors de l’enregistrement de la version initiale ! Le bougre est épaulé aujourd’hui par une équipe soudée et qui a de nombreux arguments à faire valoir, en commençant par un batteur superbe de puissance et de feeling, Marton Veress (échappé de la formation historique power/speed POKOLGEP) et un second guitariste, Joey Concepcion, qui maîtrise son sujet sur le bout du médiator. Et la production me direz-vous ? La version originale s’appuyait sur un son solide et massif typique des Fredman Studios, alors refuge de la majorité des groupes de death nordique de la fin des années 90 (IN FLAMES, AT THE GATES, GARDENIAN, OPETH…).
En 2016, le groupe a choisi de remettre les cartes sur la table dans sa nouvelle base New-Yorkaise et le résultat est éloquent. Le son y est plus vif et percutant, certes moins chaleureux et rondouillard mais il fait ressortir à merveille chaque note de cette nouvelle version et apporte un côté plus sauvage, urgent, fort appréciable. Quant à la musique, ne vous attendez pas à une quelconque révolution aidée en cela par un orchestre philarmonique (suivez mon regard, hin, hin), ARMAGEDDON n’a pas besoin de recourir à ce genre d’artifices pour en coller plein la vue. Les soli sont repris ici avec la même virtuosité et un touché parfois encore plus speed que sur l’original, c’est dire ! Les vocalises sont plus féroces, Antony Hamalaïnen (ex-frontman de NIGHTRAGE) n’a pas son larynx dans sa poche et sort ici l’artillerie lourde avec un chant éraillé parfaitement à propos et qui sert l’ensemble sans faillir. Côté section rythmique, c’est une nouvelle fois carré, mélodique et l’exécution est juste parfaite et donnera des sueurs froides aux zicos les plus aguerris. Du melodeath de haute volée, oui… mais pas que !

Et surtout, au-delà de l’intérêt de proposer cette merveille au public qui est passé à côté à l’époque du fait de sa distribution confidentielle, cette réinterprétation fidèle redonne de la saveur à l’ensemble avec sa production vigoureuse et quelques petites surprises rythmiques de bon aloi. J’avais adoré l’original, qui tranchait alors de ce que proposait ses petits camarades par un côté plus énergique et technique qui évoquait les œuvres du grand Chuck, et bien j’adore tout autant cette relecture. Avec juste ce qu’il faut de nouveautés pour en faire une version complémentaire que chaque amateur de metal se doit de posséder dans sa collection, « Crossing The Rubicon – Revisited » est un must à mettre entre toutes les paluches.

ARMAGEDDON… now !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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