15 avril 2017, 15:41

W.A.S.P.

"The Headless Children" – 1989 (Capitol Records)


Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.

S’il est deux albums qui se tirent la bourre dans la discographie de W.A.S.P., c’est bien « The Headless Children » et « The Crimson Idol ». Nous nous arrêterons ici sur le premier paru le 15 avril 1989, premier grand cru bourgeois mis en bouteilles par Blackie Lawless & Cie., à savoir Chris Holmes aux guitares, Johnny Rod à la basse, Frankie Banali à la batterie et Ken Hensley (URIAH HEEP) aux claviers. Sa pochette permet d’apercevoir sortant d’un crâne (l’Enfer ?) de sinistres personnages et des figures historiques à l’instar d’Hitler, Mussolini, Khomeiny mais aussi une représentation de Jack Ruby lorsqu’il assassina Lee Harvey Oswald.

S’ouvrant sur l’épique "The Heretic (The Lost Child)", la barre que l’on prend en pleine face est placée très haute. Le morceau tranche d’entrée avec ce que l’on a déjà pu entendre auparavant. D’un rock taillé pour faire la fête, on passe à du metal lourd comme du plomb et tranchant comme un rasoir. L’admiration de Lawless pour THE WHO et Pete Townshend n’étant plus à faire, il est presque normal de trouver un de leurs titres, "The Real Me" mais ce qui est plus surprenant est de le trouver en deuxième place dans la track-list alors qu’il aurait été plus logique de l’y trouver en fin d’album voire en bonus. Qu’importe, la reprise qui en est faite est excellente et Blackie n’a pas à rougir du résultat et ce morceau trouve sa place de façon indéboulonnable dans les set-lists du groupe encore actuellement. "The Headless Children", l’un des meilleurs morceaux de toute la discographie de W.A.S.P. (qui osera dire le contraire ?) est un manifeste politico-social à légère tendance religieuse et qui creuse le fossé avec des titres anciens tels que "Blind In Texas" ou "L.O.V.E. Machine" (très bons au demeurant) pour n’en citer que deux.
Les nombreux invités aux chœurs sur le long "Thunderhead" (dont Lita Ford) contribuent à la dimension épique du morceau qui bénéficie d’un break anthologique et d’un solo énorme. Gloire à Chris Holmes ! C’est le sujet de "Mean Man" avec des paroles sans équivoques « Une tempête arrive et c’est moi / Voilà les problèmes avec un P majuscule / Mon père était le vent et ma mère le feu / J’ai grandi comme un sauvage au milieu des loups ».
Retour aux choses sérieuses avec "The Neutron Bomber", autre morceau bénéficiant d’un riff abrutissant et d’un refrain digne d’une chorale et dont le résultat est à l’image de son nom. Le court et magnifique "Mephisto Waltz" sert d’intro à la ballade "Forever Free". Si Blackie balancait à une époque des morceaux de barbaque dans le public et a écrit une chanson comme "Animal (Fuck Like A Beast)", il est aussi capable de composer de très beaux morceaux parlant d’amour et ce titre en témoigne. "Maneater" et "Rebel In The F.D.G." (F.D.G. pour Fucking Decadent Generation) referment ce disque de façon efficace, brutale et rock 'n' roll.

Ce fut la dernière apparition avant un retour en 1997 pour Chris Holmes et une montée dans les charts US jusqu’à la 48ème place (8ème même en Angleterre), avec pas moins de 4 singles extraits (c’était la norme à l’époque). « The Headless Children » de par la qualité de ses compositions et le fait qu’il soit le dernier du line-up dit "classique" font de lui un album angulaire de toute discographie metal qui se respecte. Définitif et indispensable.
 


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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