17 mai 2017, 18:23

ANTHRAX

"Sound Of White Noise" – 1993 (Elektra / Warner)


Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.


- Non, t’es gentil Joey là mais tu prends tes plumes et tu t’en vas !
   - Vas-y, entre John, t’inquiètes ça va aller.
- Joey, ça suffit maintenant ! Tu dégages, t’as compris !
   - Je r’viendrais  vous verrez ! Vous viendrez m’chercher même !
- Allez allez John, rentres et installes toi, n’aies pas peur, il aboit mais il mord pas l’autre.  JOEY, TU T’CASSES T’AS COMPRIS ! Tu prends tes indiens et ta méduse, on te fera parvenir ton solde de tout compte. Allez bon vent ! Mais donne des nouvelles quand même, on sait jamais !

Premier album enregistré à la suite du départ mouvementé de Joey Belladonna, « Sound Of White Noise » paru le 17 mai 1991 avec le chanteur John Bush (ARMORED SAINT) n’est rien moins qu’un séisme total dans le monde du metal et dans la discographie d’ANTHRAX. Enorme succès en termes de vente (500 000 exemplaires rien qu’aux States) et arrivée directe à la 7ème place du Billboard US, matraquage du clip "Only" sur MTV aidant.

Ce « Son Du Bruit Blanc » (traduction du titre de l’album) s’ouvre sur un morceau que l’on pourrait presque qualifier d’intro de par sa construction et le temps qu’il met à partir. "Potters Field" est quelque part une introduction en douceur. Suit le single immédiat qu’est "Only". C’est à ce moment que le fan d’ANTHRAX réalise l’ampleur du changement. Exit la voix de Joey et place à un Bush qui ne détonne pas (il est l’un des meilleurs chanteurs du circuit) mais c’est surtout le mid tempo qui surprend. On est loin d’un "Madhouse" c’est clair. Bien que le riff qui construit "Room For One More" soit du ANTHRAX pur jus, là encore on est en face d’un renouveau dans le genre. Si beaucoup ont été décontenancés par la sonorité de ce disque, il reste près de 25 ans plus tard très actuel. Ca déroule toujours avec "Packaged Rebellion", excellent titre qui dépote. Le sexe est au centre du sujet de "Hy Pro Glo" qui, en argot US, décrirait l’état psychique d’une nymphomane. Certains morceaux du disque sont étirés sur plus de 6 mns tels "Invisible" ou le final "This Is Not An Exit" et auraient gagné à être plus ramassés même s'ils sont bons. Un vieux pote de la bande s’invite aux scratchs sur "1000 Points Of Hate", j’ai nommé Terminator X (PUBLIC ENEMY) avec qui les moshers ont frayé quelques années auparavant avec le succès que l’on connait ("Bring The Noise" pour ceux qui viennent d’une autre planète). Le trémolo démarrant le lent et mélancolique "Black Lodge" prouve que les New-Yorkais savent être doux quand ils le veulent. Le résultat, une power-ballad sans surprise mais très convaincante. Le thipoental sodique (plus connu sous le nom commercial de Pentothal ou « sérum de vérité ») est aussi une des trois substances formant le « cocktail de la mort » et qui désigne ce qui est injecté aux personnes condamnées à mort par ce moyen. En voilà un sujet réjouissant ! Et c’est son nom d’élément "C₁₁ H₁₇ N₂ O₂ S Na" qui est employé pour cette chanson. Cela en réconciliera peut-être  certains avec la chimie. Ce titre bénéficie d’ailleurs d’un très bon solo – encore un – de Dan Spitz (qui quittera le groupe après ce disque). Ce n’est qu’avec "Burst" que l’on retrouve le style thrash que l’on a connu précédemment. C’est d’ailleurs un  ou deux autres titres comme celui-ci qu’il manque à ce disque. C’est peut-être pour cela que le bal se referme sur "This Is Not An Exit" et son groove rampant. Parfait pour prendre congé au bout d’une heure.

La réédition en 2001 compte trois reprises et un remix : "Auf Wiedersehen" (CHEAP TRICK), "Cowboy Song" (THIN LIZZY) et "London" (THE SMITHS) et "Black Lodge (Strings Mix)". ANTHRAX surprend avec ces reprises et continuera à le faire tout au long de sa carrière en reprenant du BOSTON, JOURNEY et AC/DC. En conclusion, il y a eu un avant et un après « Sound Of White Noise » avec plus ou moins de succès mais surtout une valse à dix mille temps concernant le poste de vocaliste jusqu’au retour permanent de Joey Belladonna.

Pour aller plus loin :
Among The Living (1987)
Persistence Of Time (1990)
For All Kings (2016)



Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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