5 juin 2017, 16:06

ART OF ANARCHY

• "The Madness"

Album : The Madness

ART OF ANARCHY, voilà un nom qui ne parle pas forcément au métalleux lambda. Et pourtant. Fondé en 2011 par le guitariste Ron "Bumblefoot" Thal (BUMBLEFOOT, GUNS N' ROSES) et les frères jumeaux Votta (Jon à la guitare et Vince à la batterie), ART OF ANARCHY est vite rejoint par John Moyer de DISTURBED à la basse. Avouez qu'on a vu pire niveau pédigrée ! Au terme d'un enregistrement ayant demandé de longs mois de travail (Thal ne pouvant s'y consacrer qu'entre deux tournées de GN'R) et suite à l'arrivée de Scott Weiland (STONE TEMPLE PILOTS, VELVET REVOLVER) au chant (le fantasque vocaliste enregistre ses parties entre 2012 et 2013), le premier album éponyme sort enfin en janvier 2015 et rencontre un certain succès...

Weiland, qui considérait sa participation à ART OF ANARCHY uniquement comme un job de commande, décédera quelques mois plus tard, et l'annonce de son remplacement par l'ex-CREED Scott Stapp, au chômage technique depuis le succès d'ALTER BRIDGE, sera faite en mai 2016. Au vu de la qualité de ce « The Madness », sorti en mars dernier, on peut dire que Ron et ses acolytes ont fait le bon choix ! 

Le premier morceau de l'album, “Echo Of A Scream”, ne laisse planer aucun doute sur les intentions d'ART OF ANARCHY : ces gens-là, mon bon monsieur, ont le sens de la mélodie, mais aussi le goût du détail ! On connaît le perfectionnisme de Bumblefoot, allié au haut niveau technique des musiciens qui l'entourent, vous pouvez imaginer les ravages ! Alors certes, c'est calibré radio US et guère metal, on navigue plutôt dans les eaux parfois agitées mais rarement tempétueuses d'un hard rock post-moderne ultra-léché, mais diantre, comme c'est efficace !

Une efficacité que l'on retrouve également dans le deuxième titre, “1000 Degres”... axé essentiellement autour du refrain ! “No Surrender”, plus lent, joue sur les ambiances, puis c'est au tour du hit single “The Madness”, qui avait été diffusé dès octobre 2016, de nous ravir les esgourdes par un joli contraste entre ses couplets softs et son refrain énervé. Suit “Won't Let You Down”, qui aurait pu figurer sur n'importe quel album de CREED tant la mélodie et les arrangements de guitare rappellent les ex-enfants chéris des ondes US... 

Alors bien sûr, à la lecture de ces quelques lignes, le profane pourrait facilement penser qu'ART OF ANARCHY (un petit coucou à tous les amateurs d'acronymes !) n'est que l'énième avatar d'une certaine scène ayant fait ses choux gras du succès de PEARL JAM, SOUNDGARDEN et consorts. Ce qui ne pourrait être plus faux ! En fait, la musique des cinq Américains est un subtil mélange de tout ce qui fait la force de leurs formations d'origine respectives. Un peu comme si le GN'R expérimental de « Chinese Democracy » s'était mis à copuler avec le CREED de « Full Circle » sous l'oeil attentif et salace de DISTURBED ! Nul besoin d'être féru de triolisme pour apprécier...

Soulignons au passage l'étonnante complémentarité de Bumblefoot et de Scott Stapp qui, après Mark Tremonti, a trouvé dans le guitariste barbichu un nouvel alter-ego capable de sublimer sa voix chaude et puissante. À croire que le Floridien est un aimant à guitar heroes ! Mais revenons à « The Madness » et à la ballade “Changed Man”, pas des plus originales mais encore une fois portée par la magnifique voix du sieur Stapp. “A Light In Me” vient à point réveiller les rockeurs qui se seraient assoupis avec ce trop-plein de douceur. “Somber” (tout est dans le titre !), morceau lent et plein d'émotion, relance définitivement la machine et on se dit alors que l'album ne nous réservera guère plus de surprises.

Raté ! “Dancing With The Devil”, titre énervé aux choeurs s'inspirant de chants indiens, puis le déjanté “Afterburn” qui conclue le disque achèvent de nous convaincre qu'on tient là bien plus qu'un banal projet réunissant des musiciens aux égos boursouflés. S'il est bel et bien un super-groupe, ART OF ANARCHY l'est dans tous les sens du terme ! Il ne nous reste plus maintenant qu'à espérer que Ron Thal et ses compères ne laissent pas leur création rejoindre la trop longue liste des side projects laissés en plan... 

Blogger : KillMunster
Au sujet de l'auteur
KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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1 commentaire

User
Crapulax
le 06 juin 2017 à 23:05
Avec Ron Thal aux guitares, je m'attendais à plus de folie et je suis quelque peu resté sur ma faim. Par contre, "Changed man" est une ballade magnifique que n'aurait pas renié le CREED de la grande époque !
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