20 juin 2017, 10:57

FAITH NO MORE

• "The Real Thing" - 1989 (Slash Records / London)


Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.

Dans les années 80 et d’une façon moindre dans les 90’s, un groupe était souvent attendu au tournant de son troisième album. C’était un peu le test ultime, à tort ou à raison d’ailleurs, mais qu’importe c’était comme ça. Soit ce troisième disque confirmait les espoirs et attentes des fans ou bien il décevait et envoyait par le fond équipage et navire. Quelques exemples de ces troisièmes albums couronnés de succès ? ANTHRAX avec « Among The Living », IRON MAIDEN et « The Number Of The Beast », METALLICA pour « Master Of Puppets » ou encore QUEENSR¨YCHE et son concept-album « Operation : Mindcrime ». Le cas qui nous intéresse ici est « The Real Thing » de FAITH NO MORE, il paraît le 20 juin 1989 et fait passer le groupe de la catégorie espoirs à celle des favoris voire carrément champions par un doublé : l’album est une usine à hits sur lequel le quintet trouve enfin la recette parfaite et lui permet de présenter à la face du monde son nouveau chanteur surdoué, Mike Patton. Certes, les ingrédients sont présents depuis le premier album mais il manquait à FNM un peu d’expérience et surtout un ingrédient majeur, un exhausteur de goût, un truc qui lie la sauce et change tout. Patton est tout cela fait homme.

Enregistré à l’hiver 88 mais sous le soleil californien par Matt Wallace (fidèle allié de travail qui s’occupera aussi de l’album du retour, « Sol Invictus ») qui va tirer le meilleur parti de ce nouveau vocaliste chien fou, du guitariste Jim Martin, du claviériste Roddy Bottum, du bassiste Bill Gould et du batteur Mike "Puffy" Bordin. En 11 titres, FAITH NO MORE va atomiser la sphère rock et metal en proposant un mix de titres savamment orchestré, très varié tout en restant homogène.
Le bal s’ouvre avec "From Out Of Nowhere", chanson choisie comme premier single, et on est saisi par la différence entre la voix de Mike et celle de son prédécesseur, Chuck Mosley. Patton module à volonté au gré des titres et ambiances. Des chanteurs comme lui, il y en a peu et pour réussir ce qu’il fait, il n’y en a qu’un. Les cinq titres suivants sont autant de bombes. "Epic", "Falling To Pieces", "Surprise! You’re Dead!", "Zombie Eaters" et l’éponyme "The Real Thing" (qui fait durer le plaisir sur plus de 8 mns), s’enchaînent comme à la parade. Des titres que FNM intègre encore régulièrement à ses set-lists. Un petit coup de mou intervient avec "Underwater Love" et "The Morning After" mais ces deux titres pâtissent surtout du fait que les précédents morceaux sont tout simplement énormes. Choix surprenants mais pas incongrus pour une telle formation, un instrumental et une reprise suivent : "Woodpecker From Mars" est une très bonne composition pleine de violence sans avoir recours à un chant vindicatif. Puis une revisite du "War Pigs" de BLACK SABBATH, qui permet à Mike Bordin de taper encore un peu plus fort qu’il ne le fait déjà. Quiconque l’a vu martyriser ses fûts (c’est le mot approprié) confirmera ces dires. Les velléités de crooner de Patton sont entendues et prennent vie grâce à "Edge Of The World" offrant au groupe de refermer avec douceur cette gifle sonore.

« The Real Thing » fera une belle percée dans les charts US à la sortie du deuxième single "Epic" courant 90 et finira sa course certifié platine avec plus d’un million d’exemplaires vendus. FNM tournera avec des groupes aussi divers que METALLICA, SOUNDGARDEN ou POISON et l’un des concerts de cette tournée sera enregistré pour sortir sous la forme d’un album live, « Live At Brixton Academy ». En 1997, les membres de FNM mettent un terme à leur collaboration et ne se retrouveront en studio qu’en 2015 pour accoucher du très bon « Sol Invictus ».

Pour aller plus loin :
« Angel Dust » (1992)
« Sol Invictus » (2015)



Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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