8 octobre 2017, 16:31

EUROPE

• "Walk The Earth"

Album : Walk The Earth

« Nous parcourons la Terre comme des champions », c’est l’une des phrases du premier titre éponyme du nouvel album du groupe EUROPE. On ne peut qu’abonder dans leur sens tant les Suédois sont revenus en force début 2010 et que chacun de leurs albums est auréolé de succès. Le chanteur Joey Tempest et ses compagnons sont allés cette fois s’enfermer dans les mythiques Abbey Road Studios londoniens pour donner naissance à « Walk The Earth » (THE BEATLES et PINK FLOYD notamment y ont enregistré des classiques intemporels) et le groupe a fait appel un nouvelle fois à Dave Cobb, producteur de RIVAL SONS entre autres, pour diriger les manœuvres depuis sa console.

Le mélancolique ''Walk The Earth'' ouvre la marche, empreint d’une sensibilité que l’on n’a guère vue jusque-là, comme si le groupe dévoilait une facette plus intime de sa personnalité. Le plus immédiat ''The Siege'' suit et redonne du peps instantanément à l’écoute. ''Kingdom United'', court morceau s’il en est (moins de 3 minutes au chrono), aurait eu mérite à être développé plus avant. 'Pictures'', a un côté planant, un peu prog’ british et l’ombre du Flamand Rose apparait en filigrane sur ce morceau avec sa mélodie au piano et ses violons en arrière-plan. ''Wolves'' et son riff entêtant doublé aux claviers développe là encore une ambiance différente du reste de l’album, et même du reste de ce que l’on a été habitué d'entendre de la part d’EUROPE. Ajoutons-lui un bon solo comme le guitariste John Norum sait si bien les faire et on a là l’un des meilleurs titres de cet album.
La chanson suivante, ''GTO'' démarre comme un GTI : à fond la caisse (oh oui, je reconnais le caractère légèrement pourri de la vanne et l’assume pleinement puisque le titre parle de voiture, d'amour de les conduire et de liberté), et se veut un rock direct et sans fioritures se rapprochant des sonorités que l’on a eu sur les deux précédents disques. Menaçant, le riff de ''Haze'' et sa construction assez dark est une grosse et bonne surprise car si le groupe sort un peu de son pré carré, c’est pour aller piétiner méchamment le champ du voisin. Du jamais entendu à ce point tout simplement. Poignée dans les coins et c’est reparti pour un ride rock'n’roll sur ''Whenever You’re Ready''. Ce n’est pas très original mais fait sans chichis et on l’accueille à bras ouverts. Des cendres aux cendres, de la poussière à la poussière et on retourne à la Terre. ''Turn To Dust'' referme « Walk The Earth » sur près de 7 minutes, permettant d’installer le propos en une semi-ballade un peu triste et qui forme une boucle avec le mélancolique titre d’ouverture.

Difficile d’approche (moins immédiat en tout cas que ses prédécesseurs), il faut accorder à « Walk The Earth » plusieurs écoutes afin qu’il révèle ses secrets et que l’on puisse l’apprivoiser. S’il n’a plus le côté bluesy de « War Of Kings » et sa ribambelle de hits (le groupe l’a interprété en intégralité et on le retrouve sur un live), il n’en demeure pas moins un album très bien amené et qui en à peine 41 minutes, montre ô combien EUROPE est un groupe sur qui l’on doit compter fermement aujourd’hui et demain et ce, tout en haut de l’affiche.
« Nous parcourons la Terre comme des champions », on ne pouvait trouver ici meilleure définition.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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