Né Tracy Grijalva en 1959, le bientôt sexagénaire guitariste a scié du riff chez DIO entre 93 et 99 ou chez LOVE/HATE entre autres et il a enregistré pléthore d’albums sous diverses entités « Tracy G-isé » (Tracy G & The B.M.B., Tracy G & Michael Beatty, etc...) mais c’est le TRACY G GROUP lancé en 2000 et qui a enregistré quatre albums à ce jour, « Tramp » y compris, qui nous intéresse ici. Doté d’une pochette du meilleur goût, qu’en est-il du contenu ? L’auditeur reçoit-il une déculottée ou bien ?
Que peut-on entendre sur ce disque, vous qui comme une grande majorité venez d’apprendre l’existence de ce groupe de deuxième zone (sans connotation négative mais en termes d’exposition médiatique, il en fait partie) ? Réponse simple : du heavy bien gras avec de gros riffs rouleaux-compresseurs, eu égard au statut de "guitar-hero" de Tracy G. L’homme étale son savoir-faire sur le monstrueux riff du premier morceau, ''The Revolution'' ou l’instrumental ''The Erector'' qui lorgne peut-être un peu trop sur Dimebag Darrell et PANTERA, époque « Cowboys From Hell ». C’est un des reproches que l’on pourrait adresser à l’encontre du guitariste qui s’approprie des plans et techniques déjà vues et entendues ailleurs et qui ne sont pas originales pour un sou, quand bien même elles sont efficaces sur ce disque. On pense au réussi ''The California Country Jamboree'', autre morceau instrumental qui est une sorte de croisement hybride entre Steve Vai et Satriani, et même constat sur un troisième instrumental, ''P.C.H.''. Rassurez-vous, il y a bien un chanteur en la personne de Michael Beatty qui assure des parties vocales très masculines et pleines de testostérone, sur ''Liar'' ou le premier titre notamment. La touche de douceur dans ce monde de brutes n’intervient qu’en toute fin de track-list sur ''Me, Myself And The Rain'', un… instrumental à nouveau (oui, Tracy G est assez égocentrique comme garçon).
On notera quelques frappes bien senties dues en partie à la présence du batteur de KORN, Ray Luzier sur quelques titres de ce disque de treize chansons, réservé en priorité aux amateurs de riffs heavy US bien couillus et à ceux adeptes de cavalcades guitaristiques en solo. Les autres passeront leur chemin sans y prêter plus d’attention. Mais bon, « Faut de tout pour faire un monde, oui c’est vrai ! ».