12 janvier 2018, 12:58

Joe Satriani

• "What Happens Next"

Album : What Happens Next

"Le Professeur" Joe Satriani revient en ce début d’année avec un nouvel album intitulé « What Happens Next ». Et quel album ! Enregistré à Los Angeles aux Sunset Sound Recording Studios (une fois n’est pas coutume, lui qui s’attelle généralement à cette tâche à San Francisco), sous la houlette désormais classique de Mike Fraser, la surprise vient du line-up (r)assemblé pour ce disque : le power-trio qui tue. Joe aux guitares bien sûr ainsi que son compagnon au sein de CHICKENFOOT, Chad Smith à la batterie (et qui joue principalement dans les RED HOT CHILI PEPPERS bien sûr) et la légende qu’est Glenn Hughes (ex-DEEP PURPLE, BLACK COUNTRY COMMUNION) à la basse. L’annonce a fait grand bruit et tient-elle toutes ses promesses ? Oui, trois fois OUI !

Le premier extrait, ''Energy'', a été révélé il y a déjà quelque temps et on a pu constater d’emblée que la formule fonctionnait parfaitement. Le reste suit-il ? Oui encore une fois. ''Catbot'' est dans une veine expérimentale light (c’est surtout le son qui y contribue) et ''Thunder High On The Mountain'' nous écrase de sa lourdeur par le riff et nous fait nous évader sur des soli planants. La frappe de Chad Smith est classieuse, forte mais nuancée et Glenn Hughes plaque des lignes de basses magiques. Et le plus beau, c’est que cela continue pendant toute la durée du disque !
Les délicates ''Cherry Blossoms'' et ''Righteous'' (un titre initialement écrit pour Bryan Adams et complètement remaniée par son compositeur pour ce nouveau disque), permettent de poursuivre l’écoute avant que la bien nommée ''Smooth Soul'' vienne de son groove nous faire taper du pied.
Les BPM s’accélèrent pour introduire ''Headrush'', titre plus classique (on l’aurait bien vu à l’époque sur un « Flying In A Blue Dream » par exemple), sur lequel Glenn Hughes se fend d’une ligne de basse juste parfaite et d’un mini-solo qui ne l’est pas moins. Un confrère l’a d’ailleurs judicieusement fait remarquer, Glenn n’est pas que "The Voice Of Rock" mais un bassiste exceptionnel, ce qu’il prouve une nouvelle fois en compagnie du Satch.
Si ''Looper'' est construite sur une trame déjà entendue par le passé sur d’autres disques, l’adjonction de deux musiciens hors normes redonne un souffle et un groove bienvenus à l’entreprise. Le morceau-titre ''What Happens Next'' est assez convenu mais quand bien même, Joe nous ressort quelques plans déjà entendus, on y adhère. Le titre suivant lui, peut servir de qualificatif à cet album tant il restitue bien le sentiment que l’on se fait à son écoute. ''Super Funky Badass'', c’est pas un titre qui claque ça ? Fait inhabituel, sa durée : près de 8 mns alors que Joe tend généralement à être plus concis. On ne s’en plaindra pas, ça joue trop bien pour ça. C’est d’ailleurs ici une grosse valeur ajoutée car on a plutôt eu tendance par le passé à n’écouter que Joe sur ses disques précédents, en dépit du fait que des musiciens de très haut niveau l’ont toujours entouré. Mais là, on tend mieux l’oreille et l’on s’aperçoit que Glenn Hughes est pour beaucoup dans la réussite de ''Invisible'' par exemple et que Chad Smith insuffle plus que le rythme à l’ensemble général mais qu’il y instaure aussi véritablement une ambiance. Le voyage se conclut au bout de 57 minutes par ''Forever And Ever'' sans tambours ni trompettes (ce n’est pas vraiment le style de la maison non plus vous me direz…), mais avec classe et sobriété, à l’image de ce trio chic et choc qui vient de nous choquer en nous chiquant.

Ne bavez pas, une tournée de promotion avec les trois gaillards n’est certainement pas prête de se concrétiser vu leurs plannings respectifs mais il n’est pas interdit de rêver, de rêvasser, ce que « What Happens Next » permet de faire pleinement. Et si ce ne devait être qu’un "one shot", alors on dit merci Mr Satriani

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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