Nous sommes (déjà) en 2018 et cet album fête ses 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.
Dave Mustaine, chanteur-guitariste, leader et créateur de MEGADETH, a déclaré très récemment que l’ambition première de son groupe était de détruire METALLICA. On ne va pas vous répéter une histoire que tout le monde connaît par cœur et en 1988, ce MEGADETH Mark II, s’il n’a pas atteint son but initial (loin de là en plus, METALLICA étant sur orbite et déjà intouchable avant même le tsunami du « Black Album »), connaît néanmoins un très beau succès et qui est loin d’avoir atteint son apogée.
Troisième disque d’un quartet qui a engagé le guitariste Jeff Young et le batteur Chuck Behler (qui ne feront pas long feu car c’est leur seule participation à l’aventure), il plie l’affaire en moins de 35 minutes et 8 titres dont une vindicative reprise des SEX PISTOLS, ''Anarchy In The U.K.'' ( MÖTLEY CRÜE donnera sa vision trois ans plus tard sur la compilation « Decade Of Decadence »). S’ouvrant sur l’instrumental ''Into The Lungs Of Hell '', le combat se poursuit avec ''Set The World A Fire '' (premier morceau écrit après son éviction de METALLICA et dont le titre en français signifie "mettre le monde à feu et à sang", tout un programme) avant d’en arriver à la reprise précitée. Si le morceau d’après peut prêter à confusion de par son titre et sachant que Dave Mustaine a toujours aimé s’enfumer le cornet, ''Mary Jane '' n’est pas l’ode à la marijuana que l’on pourrait penser de prime abord. Il s’agit en fait d’un texte qui se base sur l’histoire de Mary Jane Twilliger dont la légende raconte qu’elle a été une jeune sorcière enterrée vivante par son père et dont quiconque violerait la tombe serait maudit. Charmant… Cependant, la chanson dure 4:20 et on peut y voir là par contre une référence très évidente à la consommation d’herbe, « 4:20 » étant une expression américaine codée désignant son utilisation.
Décidément en froid avec la législation et l’autorité, MegaDave signe avec ''502'' une ode à la police américaine, ce chiffre étant l’ancien code utilisé par les forces de l’ordre pour désigner un conducteur conduisant en état d’ébriété, ce qui a dû lui arriver plus d’une fois, on n’en doute pas un seul instant. L’une des plus sombres, si ce n’est la plus sombre, des chansons de MEGADETH est ''In My Darkest Hour'' écrite en écho à l’annonce qu’on a fait à Dave du décès de Cliff Burton et qui le voit évoquer son état d’esprit du moment, se retrouvant seul et désemparé, désespéré et sans Diana, la femme qu’il a le plus aimé après son épouse actuelle, Pamela. Ce titre est encore joué dans les concerts actuels et est l’un des deux meilleurs morceaux de ce disque. ''Liar'', sans être mauvais, est plutôt anecdotique et son riff semble avoir été recyclé des années plus tard pour ''1,320'' sur l’album « Endgame » (2009). Un dernier crochet ("hook" en VO) avant de partir sur ''Hook In Mouth'', là aussi une chanson que l’on retrouve très fréquemment en concert et morceau… accrocheur (humour, quand tu t’y mets…).
Produit par Dave Mustaine et Paul Lani qui s’est déjà occupé de « Peace Sells… But Who’s Buying », trois singles seront tirés de cet album (''Mary Jane'', ''Liar'' et, plus surprenant, ''Anarchy In The U.K. ''), l’album se hisse à la 28e place du Billboard US et se verra certifié platine aux Etats-Unis (1 million d’exemplaires) par la RIAA, organisation qui comptabilise les ventes de disque sur le territoire américain.
