29 janvier 2018, 18:30

La dernière tournée de SLAYER

• L'avis des musiciens et des fans


© Martin Häussler | Nuclear Blast Records
 

Le 22 janvier, après trois décennies de règne (in blood) sans partage, SLAYER annonçait son intention de tirer sa révérence à l’issue d’une dernière tournée mondiale. Une déclaration brutale (mais pouvait-il en être autrement de la part du groupe ?) quoique pas vraiment surprenante compte tenu des propos de Tom Araya qui, depuis quelques années, laissait entendre en interview que la motivation commençait à lui manquer. Une mauvaise nouvelle qui aura au moins l’avantage de voir le plus radical des membres du Big Four se retirer sans avoir signé “l’album de trop”. Qu’en pensent des musiciens disciples des Californiens, ceux dont l’éducation musicale et le parcours auraient été tout autres sans SLAYER ? Et les “fans” tout court ? Réponses…


Si, aux Etats-Unis, SLAYER sera accompagné cet été de LAMB OF GOD, ANTHRAX, TESTAMENT et BEHEMOTH pour sa tournée d'adieu, on ignore encore quel sera son plan de bataille sur le vieux continent et qui l’accompagnera pour sa dernière campagne. Sans trop s’avancer, on peut supposer que la machine de guerre sortira au moins un DVD live ainsi qu’un album en guise d’ultimes témoignages pour célébrer ses 35 années d’intégrité absolue. Mais de treizième album, il ne devrait point y avoir si l’on s’en tient aux très récents propos de Gary Holt, remplaçant de Jeff Hanneman depuis 2011. On espère bien entendu, même si rien n'est moins sûr, que les musiciens oublieront leurs différends suffisamment longtemps pour que Dave Lombardo refasse au moins une apparition à leurs côtés… N'en étant qu'au stade des spéculations, qu'en pensent des musiciens – Yann Heurtaux et Raphaël Mercier (MASS HYSTERIA), Hervé Coquerel (LOUDBLAST, BLACK BOMB A), Stéphane Buriez (LOUDBLAST, SINSAENUM, WEAPONS OF MASS PERCUSSION), Fred Leclercq (DRAGONFORCE, SINSAENUM) et Alex Colin-Tocquaine (AGRESSOR) – qui ont été durablement marqués par SLAYER, ainsi que quelques “simples fans” ?
 

Yann Heurtaux (MASS HYSTERIA)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Ça m’a beaucoup touché mais ça ne m’a pas vraiment surpris. Ça fait un petit moment que je sens qu’ils sont un peu au bout. Je suis un sur-fan de SLAYER, je les ai vus des dizaines de fois, j’ai assisté à des concerts monumentaux mais depuis un moment, j’ai beau attendre de reprendre ma claque, elle ne vient plus. Je ne suis pas trop fan de Paul Bostaph, je suis un inconditionnel de Dave Lombardo et ce n’est peut-être pas un mal qu’ils arrêtent au sommet.
Pour moi, c’est le meilleur groupe du monde et ils tirent leur révérence sans avoir sorti l’album de trop. Quand je vois la façon dont AC/DC part en fumée, c’est horrible. Je n’aurais pas envie que la même chose se produise avec SLAYER. Déjà qu’on a perdu Hanneman… Au Download l’an dernier, ils ont donné un très bon concert mais même si tout le monde a dit que c’était génial, moi, je sais que je les ai vus dix fois meilleurs en live.

Quand les as-tu découverts ?
A l’époque de « Reign In Blood » [1986]. Ça a changé ma vie. Je me rappelle encore du Hard-Rock Magazine, le n° 13 je crois, avec Kerry King et son bracelet à clous en couverture. Je devais avoir 12-13 ans et cette couv’ est restée sur ma pile de magazines pendant des années. Ça a vraiment été un changement radical pour moi d’écouter SLAYER. Leur carrière est un sans-faute. C’est vrai que j’ai eu du mal quand Bostaph a remplacé Lombardo mais avec du recul, il y a toujours quelque chose de bon dans les albums qu'il a enregistrés.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
En tant que musicien, j’aime leur jeu mais aussi leur intégrité. J’étais fan de leur côté malsain. Tous les gens qui aiment l’extrême ont écouté SLAYER, c’est un passage obligé. A l’époque où METALLICA a explosé avec le « Black Album » et où, comme l’expliquait Chuck Billy de TESTAMENT, tous les groupes de thrash se sont dit qu’il fallait qu’ils composent une ballade et fassent leur « Black Album », SLAYER n’a jamais courbé l’échine et essayé d’avoir du succès auprès d’un public plus vaste. Le succès commercial, ils ont toujours chié dessus ! Je respecte à fond, même si je respecte beaucoup le « Black Album » [sourire].

Quel est ton album préféré ?
« Reign In Blood ». C’est non seulement peut-être le meilleur du groupe mais c’est aussi un des disques cultes du metal. Je suis fan des cinq premiers albums qui, pour moi, sont des sans-faute, mais la trilogie « Reign In Blood »-« South Of Heaven »-« Seasons In The Abyss », c’est un truc de fou ! Pour moi, « Repentless » est lui aussi un classique.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Le premier, au “Clash Of The Titans” à Paris au Zénith [le 2 octobre 1990]. J’étais tout gamin, c’était la première fois qu’ils se produisaient en France. Ils ont mis beaucoup de temps à venir jouer chez nous, à cause de problèmes de passeports je crois. J’étais paralysé. Quand les lumières se sont éteintes, je me suis dirigé vers la fosse. La lumière rouge est arrivée sur Tom Araya et je suis retourné dans les gradins. J’ai regardé tout le concert assis et j’ai pris une claque monumentale. Par la suite, j’ai fait d’autres concerts dans la fosse. Mais là, c’était juste fou !

Les as-tu déjà rencontrés ?
Avec MASS, on les a croisés pas mal de fois. Quand on a joué au “Tatoo The Planet” [à Bercy en 2001] avec eux, j’ai fait une séance photos avec Kerry King pour un magazine de tatouages mais on n’a pas échangé un seul mot, tout simplement parce qu’il ne parlait pas. King est assez difficile d’accès. Et puis en 1998, quand on a enregistré notre premier album avec Colin Richardson [« Contraddictions », 1999], sa femme qui s’occupait de Paul Bostaph nous a invités au Dour Festival, Raphaël [Mercier] et moi, pour qu’on les rencontre. Après le concert, on a regardé la coupe du monde assis à côté d’eux. C’était assez énorme pour moi, j’avais même fait des photos avec Jeff Hanneman. Hanneman et King ne sont pas les mecs les plus sympas du monde, ils sont – enfin, “était” pour Jeff – quand même très froids, contrairement à Tom Araya, Gary Holt et Lombardo qui restent très faciles d’accès.

(Photo © Anthéa Bouquet/HARD FORCE)
 

Hervé Coquerel (LOUDBLAST, BLACK BOMB A)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Ça ne m’a que moyennement surpris. En fait, ça faisait un petit moment que je me demandais si le groupe allait encore continuer longtemps. Je suis un fan de la première heure et je les ai toujours suivis. Le décès d’Hanneman leur avait déjà porté un grand coup. SLAYER, on a l’impression qu’ils vont être toujours là, qu’ils ne vont jamais s’arrêter et toujours sortir des albums… Je ne sais pas si leur arrêt est motivé par une certaine lassitude et un peu de fatigue. Je trouve ça un peu désagréable quand même mais je peux comprendre. Après des années de tournée, je pense qu’ils veulent un peu profiter de la vie.

Quand les as-tu découverts ?
A l’époque de « Show No Mercy » [1983], leur premier album. Stéphane [Buriez] et moi, on ne se connaissait pas trop à l’époque mais on achetait des vinyls dans le même magasin de disques en Belgique, souvent un peu selon la pochette. On a découvert SLAYER chacun de notre côté et ça a été la grosse claque. J’en avais déjà pris une bonne avec « Kill ‘Em All » de METALLICA, quelques mois plus tôt, et puis est arrivé « Show No Mercy ». Je ne comprenais pas trop, la vitesse à laquelle ils jouaient, la brutalité. Moi qui venais du hard rock – WHITESNAKE, RAINBOW… – c’est passé un cran au-dessus.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
Dave Lombardo a été une très grosse influence. Il a créé des patterns qui resteront les siens à vie. Ça n’est pas pour rien que l’on a repris “Mandatory Suicide” en hommage à SLAYER [sur le EP « Cross The Threshold » sorti en 1993], mais il aurait pu y avoir des dizaines d'autres titres. Je pense qu’il n’existe pas un batteur de metal extrême, même chez les jeunes, qui ne reconnaisse pas son rôle fondamental. C’est LE batteur de SLAYER et je pense que sans lui, le groupe n’aurait pas été le SLAYER que l’on connaît.

Quel est ton album préféré ?
Mon cœur balance entre « Reign In Blood » et « South Of Heaven ». Deux albums très différents mais indispensables, le premier pour sa brutalité, le second parce qu’ils sont arrivés là où on ne les attendait pas, avec beaucoup de mélodies. Quel album, quel talent ! Je suis un grand fan des quatre premiers albums et je reconnais que j’ai un peu décroché sur leurs réalisations plus récentes. Ces albums ne nous ont pas laissés indemnes, ils nous ont transformés complètement.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je les ai vus à de nombreuses reprises, entre autres en Belgique avec MALICE [et CYCLONE, en mai 1987] quand Lombardo est revenu une première fois dans le groupe. Egalement avec SEPULTURA et SYSTEM OF A DOWN [en novembre 1998] à Paris, au “Clash Of The Titans” en Belgique… Mais le concert qui m’a le plus marqué, comme Stéphane qui y était aussi, mais pas avec moi, c’est celui du Heavy Sound Festival à Poperinge en mai 1985. Voir SLAYER en vrai, c’était incroyable ! Jamais à l’époque on n'aurait pensé qu’ils deviendraient des “stars”, si je peux employer ce terme.

Les as-tu déjà rencontrés ?
A l’occasion de la tournée “Divine Intervention” [1994], il y avait eu une soirée à La Locomotive pour des remises de prix. On s’était retrouvés en petit comité à l’étage avec SLAYER, CRADLE OF FILTH, LOUDBLAST et d’autres groupes et on avait bu un verre ensemble sans discuter. Je les ai recroisés à l’occasion du Big Four à Amnéville [en 2011] avec LOUDBLAST, on avait mangé à la même table, mais sans vraiment échanger avec eux. Je leur ai dit bonjour et je leur ai témoigné mon admiration mais c’est tout, je suis trop timide. Ça fait toujours bizarre de rencontrer les gens que l’on idolâtre. En tout cas, j’ai eu la chance de ne jamais être déçu par les grands groupes que j’ai rencontrés.

(Photo © Anthéa Bouquet/HARD FORCE)
 

Raphaël Mercier (MASS HYSTERIA)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Ça m’a fait chier, ils représentent beaucoup pour moi. Mais j’espère que comme ils n’ont jamais fait les choses comme tout le monde, s’ils annoncent que c’est leur dernière tournée, ce sera vraiment le cas. Ils feront sans doute un show de temps en temps mais je n’ai pas envie de voir SLAYER se lancer dans une tournée d’adieu “scorpionesque”. Après, je comprends que les musiciens ont tous la cinquantaine, que la musique qu’ils font est hyper exigeante, notamment pour le batteur, et que Tom Araya a certains problèmes physiques [il a subi une opération aux cervicales en 2010 et ne pouvait plus headbanger, NDD]. Je préfère qu’ils finissent tout en haut sans faire l’album de trop.

Quand les as-tu découverts ?
A l’époque de « Show No Mercy ». J’avais lu un article dans Enfer Magazine où l’on voyait une photo de Jeff Hanneman avec une Les Paul noire et une autre du groupe avec une nana sur un autel et des croix renversées. Mais c'est « Hell Awaits » que je préfère au niveau des compos. J’ai aussitôt aimé la puissance, la vitesse et le jeu de batterie de Lombardo, c’était au-dessus des autres groupes.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
C’est un groupe qui m’a beaucoup marqué parce que quand ils ont déboulé peu de temps après METALLICA, qui était déjà énorme et révolutionnaire, ça allait encore plus loin. Les groupes les plus violents qu’on avait jusque-là, c’était MOTÖRHEAD ou VENOM, pour ceux qui connaissaient déjà, mais ça n’était pas le même niveau de jeu. Visuellement, je trouvais Lombardo ultra impressionnant. Musicalement, j’ai tellement d’influences que c’est difficile pour moi d’en ressortir une en particulier. SLAYER m’a évidemment influencé sur les morceaux rapides, les breaks. C’est vrai que j’ai passé du temps à jouer sur les trois premiers albums et à m’arracher les cheveux pour essayer de jouer de la double comme Lombardo. Sans jamais y arriver [sourire].

Quel est ton album préféré ?
« Hell Awaits » pour des raisons sentimentales, parce que je l’avais commandé et longuement attendu. Dans les cinq premiers albums, j’aime aussi beaucoup « Seasons In The Abyss ». Il résume SLAYER à lui tout seul : à la fois lourd, rapide, malsain, avec des hymnes. Une vraie réussite.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Avec METALLICA, c’est certainement le groupe que j’ai le plus vu en live. Soit une bonne vingtaine de fois, entre les têtes d’affiche, les festivals mais aussi en première partie de MAIDEN, au Zénith avec SUICIDAL, TESTAMENT et MEGADETH, avec MACHINE HEAD, à l’Elysée-Montmartre quand ils ont sorti leur album de reprises punk [« Undisputed Attitude » en 1996], à Montréal, en Allemagne… Celui que j’ai préféré, c’est leur première venue en France au “Clash Of The Titans”. C’était énormissime ! Je devais avoir une vingtaine d’années et j’étais toujours dans les premiers rangs, pas trop loin de la scène. Et quand ça a commencé, c’était tellement énorme, tellement puissant que je suis allé m’asseoir dans les gradins, la bouche grande ouverte, genre : « Qu’est-ce que c’est que ce truc ??! »

Yann m’a exactement dit la même chose…
Ben voilà ! [rires]

Les as-tu déjà rencontrés ?
Au Dour Festival, le soir de la finale de la coupe du monde de foot en 1998, on a rencontré la femme de Colin Richardson, avec qui on partait enregistrer « Contraddiction ». Elle nous a invités backstage et nous a présentés à SLAYER. On a regardé la finale de foot ensemble et quand on a gagné, à la fin, Tom Araya, qui avait plein de tickets boisson, nous les a donnés en nous disant : « Vous êtes champions du monde, faites la bringue ! » On les a revus à Bercy au “Tatoo The Planet” en 2001 où MASS jouait aussi et j’ai bu quelques vodka en parlant de BLACK SABBATH et JUDAS PRIEST avec Kerry King, une chose qui se produit apparemment assez rarement. C’était plutôt sympa. Une autre fois, j’ai discuté cinq minutes avec Jeff Hanneman qui était carrément cool.

(Photo © Christian Ballard/HARD FORCE)
 

Stéphane BURIEZ (LOUDBLAST, SINSAENUM, WEAPONS OF MASS PERCUSSION)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
C’était un peu la mauvaise nouvelle de début de semaine. Je peux comprendre qu’ils arrêtent pour rester au top mais je suis quand même surpris de la brutalité de l’annonce. Après, ça fait quand même trente ans qu’ils tournent, ils ont perdu un des membres fondateurs du groupe, qui composait beaucoup… Je ne pense pas qu’ils se lancent dans un farewell tour à la SCORPIONS, d’après moi, il y aura une tournée et ce sera terminé. Après, comme tous les grands groupes, on peut imaginer qu’il y aura un DVD live, des inédits ressortis des tiroirs…

Quand les as-tu découverts ?
A la sortie de « Show No Mercy ». C’était plus crade que VENOM et je ne comprenais rien, ça allait trop vite… Mais c’est « Hell Awaits » qui est devenu mon disque de chevet. Je me suis toujours senti beaucoup plus proche de l'univers malsain et bizarre de SLAYER que de celui de METALLICA.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
Au moment où ils sont arrivés, METALLICA et SLAYER ont changé complètement ma façon de percevoir la musique. Leurs cinq premiers albums sont des chefs-d’œuvre, tout est dit là-dedans. Que veux-tu faire de plus que « Show No Mercy », « Hell Awaits » et « Reign In Blood » ? Tu as là l’essence même de ce qu’est le thrash speed metal et ce qui est devenu le death ensuite. Pas de death metal sans SLAYER, c’est évident. Après BLACK SABBATH, ce sont eux qui ont amené l’image sataniste et hyper malsaine dans ce style et ils ont vraiment enfoncé le clou. A l’époque du premier concert de LOUDBLAST, on était grimé comme SLAYER sur « Show No Mercy ». C’était une de nos références. On a tous voulu des BC Rich parce que le groupe en avait. Sans SLAYER et METALLICA, j’aurais joué du heavy metal, mais moins extrême.

Quel est ton album préféré ?
« Hell Awaits » pour plein de raisons. Parce que j’ai appris à le jouer par cœur et parce qu’il y a tout dedans. Pour moi, c’est l’un des albums les plus sombres de leur carrière, l’ambiance est extrêmement malsaine du premier au dernier titre. En guise d’intro des tout premiers concerts de LOUDBLAST, c’est nous qui faisions l’intro de “Hell Awaits”. « Reign In Blood » est lui aussi un chef-d’œuvre. Comme pour de nombreux grands groupes, il y a plusieurs albums cultes selon ta génération et un plus important que les autres à cause de ce que tu as vécu à ce moment-là.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je pense les avoir vus une bonne vingtaine de fois, entre leurs concerts en tête d’affiche et tous les festivals, y compris en Belgique. Un seul concert ? C’est dur… En fait, il y en a deux : le premier en Europe à Poperinge, en Belgique. Les fans étaient venus de tout le nord de l’Europe et même s’il y avait une belle affiche, avec UFO entre autres, on n’en avait rien à foutre des autres groupes ! Quand on voit les images de mauvaise qualité sur YouTube, les musiciens avaient la hargne, c’était fantastique. Un gros poing dans la gueule. Et puis le “Clash Of The Titans” à Paris que j’avais vu avec Hervé [Coquerel]. Il y avait une espèce de mirador sur scène qui balayait le public et des lasers… Un concert fou furieux avec un public dingue. Ça suintait du plafond. Une baffe monumentale, ils ont balayé tous les autres groupes.

Les as-tu déjà rencontrés ?
J’ai le vague souvenir d’une soirée organisée par Hard-Rock Magazine à La Locomotive où j’ai discuté très brièvement avec un des musiciens, mais j’étais un peu bourré [rires]. En 2013 par contre, j’étais assis à côté de Tom Araya pendant la conférence de presse du Sonisphère à Paris. Il m’a montré des photos sur son téléphone de son opération et de la plaque qu’il a dans la colonne vertébrale.

(Photo © Ludovic Fabre/HARD FORCE)
 

Fred Leclercq (DRAGONFORCE, SINSAENUM)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Cela ne m’a pas étonné. Depuis quelques années, ça bougeait un peu moins sur scène et ça n’était plus aussi magique qu’avant. J’avais aussi lu des interviews qui laissaient penser que ça allait arriver et que Tom Araya n’était plus trop motivé. Ça ne m’a pas empêché de dormir non plus [rires], même si c’est un groupe qui fait partie du Big Four et avec lequel j’ai grandi. Tu as l’impression que ça va toujours continuer mais non, les musiciens vieillissent eux aussi. Des quatre groupes du Big Four, ce sont eux les plus extrêmes, avec la musique la plus violente et c’est sans doute normal qu’ils arrêtent en premier. J’irai les voir sur leur dernière tournée.

Quand les as-tu découverts ?
J’étais parti en vacances avec mes parents et j’ai écouté une compil, « Metal Decade », qui avait été faite par Metal Hammer Allemagne, avec “Hell Awaits” et “Evil Has No Boundaries” dessus. Ça doit être à peu près l’époque où j’ai acheté « Reign In Blood » en cassette, au début des années 90 je pense. J’ai trouvé ça génial, c’était super méchant. Je découvrais, je ne connaissais pas encore le death metal.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
En fait, je suis passé très rapidement au death et avec du recul, je m’aperçois à quel point SLAYER est à la base de ce que je fais maintenant avec SINSAENUM [groupe qu'il a cofondé avec l'ex-SLIPKNOT Joey Jordison, NDJ]. Ils ont joué un rôle primordial dans ma façon d’appréhender la musique. Au départ, j’avais juste effleuré le côté sataniste de « The Number Of The Beast » et là, tout d’un coup, est arrivé « Reign In Blood », avec sa pochette, le diable dessus, les riffs, le speed, les solos hors de la tonalité. Tout ça était nouveau pour moi.

Quel est ton album préféré du groupe ?
« Reign In Blood » mais j’aime aussi beaucoup « Divine Intervention » que beaucoup n’aiment pas parce que c’est Bostaph à la batterie.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je les ai vus une bonne dizaine de fois. Mon concert préféré, c’est celui du Graspop en 1996. A l’époque, il n’y avait pas Internet et on n’avait pas eu les bonnes informations dans les magazines. On est partis le soir, on nous avait dit que c’était à Mons et on a fait toute la Belgique en demandant aux gens : « Vous savez où c’est le Graspop ? » [rires]. On est finalement arrivés à Anvers, super contents, mais on n’avait pas dormi. Les quatre têtes d’affiche, c’était TYPE O NEGATIVE, MORBID ANGEL, SLAYER et MAIDEN sur la tournée “X-Factor”. J’ai adoré tout ce que j’ai vu mais j’étais crevé et dans un état second. Je retiens quand même ce concert même si je ne me souviens pas de grand-chose parce que j’étais super heureux de les voir.

Les as-tu déjà rencontrés ?
J’ai rencontré Araya, croisé Lombardo une ou deux fois. Pareil pour Kerry King qui était venu à un concert de DRAGONFORCE à Anaheim à la fin des années 2000. Je m’étais retrouvé aux chiottes avec Matt, le guitariste de CHIMAIRA, en train de pisser à côté de Kerry King. J’ai dit à mon pote : « Wah, je suis en train de pisser à côté de Kerry King ! » mais lui, apparemment, ça ne l’a pas faire rire alors que moi, je trouvais ça super cool. On s’est aussi retrouvés sur un salon de la musique à Francfort sur un stand ESP à la même table mais on n’a pas discuté.

(Photo © Christian Ballard/HARD FORCE)
 

Alex Colin-Tocquaine (AGRESSOR)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Au début, je n’étais pas sûr que ça soit vrai, je pensais que c’était une blague… Je suis un peu surpris. Il y a des groupes qui ont joué beaucoup plus longtemps qu’eux avant de donner leur tournée d’adieu – ou une énième tournée d’adieu… Après, c’est vrai qu’ils ne font pas dans la dentelle au niveau musical et que c’est plus difficile pour eux que pour des musiciens qui jouent une musique moins intense. Je pense que s’ils font une tournée d’adieu, ils se reformeront un jour pour un concert exceptionnel.

Quand les as-tu découverts ?
C’était en 1983 mais je ne me souviens plus si c’était avec leur premier album ou la compilation « Metal Massacre III » avec “Aggressive Perfector”. J’ai pris une super claque. Je m’étais déjà engouffré dans la brèche ouverte par METALLICA et EXODUS et c’était encore plus puissant. C’était vraiment mon truc.

Quel impact SLAYER a-t-il eu sur toi ?
En 1984, j’ai commencé à vouloir monter un groupe et c’est clair qu’ils m’ont influencé, en particulier au niveau des guitares rythmiques avec leurs accords très crus. Il y avait une ambiance malsaine que l’on ne retrouvait pas ailleurs. Pour moi, « Hell Awaits » est quasiment death metal, même si ça n’en est pas musicalement, tout comme « Reign In Blood » qui est les prémices du death. Dedans, il y a tous les gimmicks de guitare que tu retrouveras dans le style par la suite.

Quel est ton album préféré du groupe ?
« Reign In Blood ». C’est l’album ultime pour moi.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je les ai vus quatre ou cinq fois. Les deux concerts qui m’ont le plus marqué, c’est le premier en Allemagne sur la tournée “Reign In Blood” justement, en 87 ou 88, avec DESTRUCTION en première partie. On était montés depuis le Sud de la France avec un groupe de potes et on avait fait deux dates, Stuttgart et Zurich. L’autre, c’était à Milan sur la tournée “South Of Heaven” et c’était le dernier concert de Dave Lombardo avec eux. Sa batterie était à 2 ou 3 mètres de hauteur et à la fin de “Raining Blood”, le dernier titre, il a tout balancé par-dessus bord. Un concert énorme dans une salle bondée [by blood, NDJ].

Les as-tu déjà rencontrés ?
En 1992, me semble-t-il, j’ai rencontré Tom Araya qui était en vacances dans le Sud de la France. C'était chez Hit Import à Nice à la fermeture du magasin et on a un peu discuté et pris des photos. La deuxième fois, c'était sur une conférence de presse à Marseille en 1998 quand ils tournaient avec SEPULTURA mais il y avait beaucoup de monde et c’était un peu compliqué pour parler.

(Photo © Naiko J. Franklin/HARD FORCE)
 

Manu Héliot (South Of Heaven France - 13)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Bien évidemment, l'annonce m'a dévastée (ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie [sourire]). Une fois le choc passé, d'une façon complètement égoïste, je me dis que je préfère garder ces beaux souvenirs d'eux plutôt que de les voir vieillir d'année en année et n'être plus que l'ombre d'eux-mêmes sur scène. J'avais été peinée et bouleversée de voir Lemmy épuisé au Hellfest quelques mois avant sa mort. Tom Araya n'a pas caché qu'il était fatigué de 30 ans de tournées à travers le monde, si le groupe souhaite raccrocher, c'est sage et respectable.

Quand les as-tu découverts ?
Comme souvent grâce à un pote. Il m'a mis un casque sur les oreilles et m'a ordonné d'écouter “ça” : le titre était “Raining Blood”. Mais le vrai choc a été en 1990 à Paris, je crois que c'était la tournée “Clash Of The Titans”. J'ai eu la mâchoire et les os broyés par la puissance de SLAYER. Je suis restée tétanisée, hypnotisée et agrippée aux crash barriers après le set. Les copains ont mis une heure à me faire sortir de la salle [rires]

Quel est ton album préféré ?
Il y en a deux : « Hell Awaits » et « Reign In Blood ».

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je les ai vus une quinzaine de fois mais ça n’est jamais assez. En 2014, quand l'ombre de Jeff Hanneman planait toujours sur le groupe, j'ai fait un triplé gagnant : à Nîmes deux jours avant le Hellfest, puis au Hellfest et hop, à Paris La Villette deux semaines après ! Aucune overdose slayeresque n'est à déplorer. S’il fallait ne choisir qu’un seul concert, ce serait leur set démentiel au Hellfest 2014. Plusieurs raisons à ça : 1. Moi aussi je vieillis et mes souvenirs et priorités évoluent avec le temps [rires] ! 2. Le set était exceptionnel à tous les niveaux : la prestation du groupe, la setlist, le son, l'aura qui émanait de la Mainstage, tout ça après des années de carrière, et ben merde il faut le dire : R-E-S-P-E-C-T ! 3. Un côté affectif très important pour moi puisqu'on était avec notre petite bande d'amis fidèles, et même ceux dont SLAYER n'était pas la came ont été scotchés et admiratifs. Pour les fans comme moi et certains, nous étions comme des enfants, les yeux plein d'étoiles, un sourire béat.
4. Je voulais vivre ce concert “au calme” [rires] sagement posée au-delà de toute brutalité et des slammers. Dès que le set a commencé, je suis devenue folle ! Je me suis jetée dans le pit, j'ai chanté [hurlé], sauté partout, fait une danse des bras endiablée [clin d'œil] en distribuant bien malgré moi quelques petits pains au passage à tous ceux qui avaient le malheur d'être trop près. 5. Araya a été monstrueux de voix, de présence et de charisme. Nous étions tous d'accord : Tom Araya est LE Grand Sage du Metal. Et ce soir-là, SLAYER a retourné le Hellfest. #BonsoirJai15ans [rires]

Les as-tu déjà rencontrés ?
Jamais. Mais je me souviens avoir furtivement croisé le regard de Kerry King à la fin d'un set en 2012 à La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand. J'étais à 1 mètre de lui espérant choper un médiator, Tonton Kerry nous en jetait en tirant une gueule de six pieds de long [rires] ! L'air de penser : « J'en ai marre, vivement qu'on rentre ». Je n'ai pas eu de médiator. Mais j'ai bien rigolé en voyant sa tête 
 

NicoTheSpur, Longjumeau (91)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
De la tristesse et du soulagement. De la tristesse, parce que SLAYER fait partie de ces groupes qui m’ont accompagné dès que j’ai accroché avec le metal lourd. Alors forcément, les voir s’arrêter (s’ils s’arrêtent vraiment à l’issue de leur tournée), c’est quand même une sacrée page qui se tourne. Et du soulagement, parce qu’à l’image d’un sportif qui sait s’arrêter avant de faire l’année de trop, c’est bien de savoir dire « stop ». D’autant que SLAYER a, à mon sens, déjà sorti le ou les albums de trop. Avant même la tragique disparition de Jeff Hanneman, ils auraient dû arrêter sur « Christ Illusion » [2006]. Depuis quelques années, notamment sur disque, ils ont tendance à tourner en rond. Disons que « Repentless » [2015] était une façon de montrer que SLAYER pouvait survivre à Hanneman.Chri

Quand les as-tu découverts ?
Au début des années 90 grâce à un voisin gros fan de metal qui m’a initié à plein de trucs – JUDAS, CORONER, ANNIHILATOR... Avant, je ne connaissais que METALLICA et IRON MAIDEN. Le thrash battait son plein et comme je voyais des photos et des interviews de SLAYER partout dans les magazines, je lui ai demandé de me prêter un skeud du groupe. Ce fut « Seasons In The Abyss ». Et là, la baffe !
SLAYER est resté très longtemps mon groupe favori. Ils avaient forgé leur propre thrash metal, personne ne sonnait comme eux et aujourd’hui encore, ils n’ont pas d’égal. Quand tu t’inities à SLAYER, ça te fait franchir un palier : ils incarnent tout ce que les non-initiés détestent dans le metal. Et j’adorais la provocation, l’ultraviolence, les controverses, l’approche satanique, l’absence de compromis, la fascination pour les tueurs en série, etc. Ta vie n’est plus pareille une fois que tu es fan. Une fois que tu les as bien assimilés, tu peux te lancer dans le death, et même dans le black que j’adore. Quand tu entends DARK FUNERAL reprendre “Dead Skin Mask”, tu piges à quel point SLAYER est un des fondateurs incontournables du metal extrême.

Quel est ton album préféré ?
« Seasons In The Abyss ». Parce que je les ai découverts avec cet album et qu’il symbolise la parfaite synthèse de SLAYER : brutalité (“War Ensemble”), heavy/thrash qui groove (“Skeletons Of Society”), ambiance malsaine (“Dead Skin Mask”), riffs d’enfer (“Spirit In Black” ou “Seasons In The Abyss”). Les solos sont prodigieux et je pense que Dave Lombardo livre ici sa prestation la plus époustouflante. Quel batteur ! « Seasons … », c’est « Reign In Blood » et « South Of Heaven » réunis. Ils n’ont jamais fait mieux depuis.

De tous les concerts de SLAYER que tu as vus, lequel as-tu préféré ?
Je les ai vus au moins trois fois. En 1994, au Zénith de Paris, pour la tournée “Divine Intervention”. C’est d’ailleurs le premier groupe metal que j’ai vu sur scène, avec un jeune groupe nommé MACHINE HEAD en première partie :) A l’époque, le batteur, c’était Paul Bostaph, il avait bien assuré. C’était monstrueux et, grand naïf que j’étais pour mon dépucelage metal, j’ai été tellement impressionné que je n’ai plus jamais ressenti ça après. La fois suivante, en 1998, ils étaient accompagnés de SEPULTURA. Ils avaient dû faire la paix car ils se sont souvent insultés par voie de presse interposée. Surtout qu’un mec comme Kerry King n’a pas la langue dans sa poche… et on l’aime pour ça.
En 2008, je les ai revus lors du “Unholy Alliance Chapter III” avec Dave Lombardo et bon sang, que ce batteur est impressionnant ! SLAYER avait joué « Reign In Blood » en intégralité mais c’est la première fois que leur suprématie scénique a été remise en cause à mes yeux. Les mecs d’AMON AMARTH avaient balancé un super show d’à peine 30 minutes. Du coup tous les groupes suivants – TRIVIUM, MASTODON ou SLAYER – avaient paru bien fades après ça.

Les as-tu déjà rencontrés ?
Non, jamais. J’ai rencontré plein de mecs comme Rob Halford, André Matos, Patrick Rondat, etc. mais les mecs de SLAYER, jamais. Et c’est mieux ainsi : j’aime les savoir inaccessibles. Ça contribue au côté mythique de la chose, je trouve.
 

Bénédicte Delory – Nurlu (80)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
J'ai été un peu déçue, forcément, mais pas plus étonnée que ça. C'est qu'ils commencent à avoir de la bouteille quand même, et puis je vois de plus en plus de gens déçus ces dernières années... Comme moi je l’avais été par la séparation avec Dave Lombardo. Et puis malgré la qualité de « World Painted Blood » [2009] et de « Repentless » qui montrent bien qu'ils ont encore la niaque, il faut bien avouer que le groupe a perdu une grosse partie de son âme à la mort de Jeff Hanneman.

Quand les as-tu découverts ?
Tardivement en fait. Contrairement à beaucoup de mes potes métalleux qui ont découvert ce genre de groupe quand ils étaient ados, je me suis malheureusement réveillée seulement il y a quelques années. Il m'a suffi d'aller voir METALLICA pour la première fois en concert il y a dix ans pour devenir une boulimique de metal. Ensuite, j'ai fait en sorte de rattraper le temps perdu. Et c'est comme ça que j'ai découvert SLAYER il y a un peu moins de dix ans.
Comme j'étais surtout branchée thrash metal des années 80-90, j'ai tout de suite accroché (d'autant plus qu'ils avaient vachement de bons albums à leur actif, du coup), et je me suis envoyée toute leur discographie en une semaine. Pas mal de gens ne comprennent pas mon goût pour SLAYER à cause de la violence de leur son et surtout à cause de leurs paroles controversées, mais pour moi, leur musique est très vite devenue un véritable exutoire.

Quel est ton album préféré ?
Je suis une inconditionnelle de « Seasons In The Abyss ». Je leur préfère ce thrash moins speed, probablement moins percutant qu'un « Reign In Blood », mais avec cette atmosphère plus malsaine, ces riffs plus lancinants. J'adore “Dead Skin Mask” en particulier, sans doute ma chanson préférée de SLAYER, mais il y a d'autres perles comme “Skeletons Of Society” ou “War Ensemble”. J'aime beaucoup « God Hates Us All » aussi, “Disciple” est la chanson que je vais typiquement écouter quand je suis en colère contre la Terre entière… Certains disent parfois du mal de SLAYER mais ce groupe a des vertus thérapeutiques !

Combien de fois les as-tu vus en live et quel concert as-tu préféré?
Je les ai vus trois fois, la première au Sonisphere à Amnéville en 2013 pour la tournée du Big Four, la dernière fois au Zénith de Paris en 2015. Malgré le côté plutôt grandiose du Sonisphere de 2013 avec les quatre groupes du Big Four et le fait que c'était la première fois que je les voyais, mon concert préféré reste le dernier, sur la tournée “Repentless”. ANTHRAX en première partie et puis du grand SLAYER. On m'a souvent dit avant 2013 qu'il ne fallait pas trop en attendre d'eux en live mais pour moi, l'alchimie a toujours fonctionné.

Les as-tu déjà rencontrés ?
Malheureusement non. Mais je ne suis pas défaitiste, un jour peut-être !
 

Cédric Rousseu (Toulouse)

Quelle a été ta réaction quand tu as appris que SLAYER annonçait ce qui apparaît comme sa fin programmée ?
Ça ne m'a pas vraiment surpris. Dans les interviews de Tom Araya après le départ de Dave Lombardo et surtout la mort de Jeff Hanneman, on sentait qu'il n’y était déjà plus, qu'il y allait à reculons... J'avais même la sale impression que c'était plus Kerry King, musicien énorme mais qui donne l'impression d'avoir un putain d'ego, qui était le seul à cravacher pour que ça continue.

Quand les as-tu découverts ?
En fait, SLAYER a été mon troisième groupe marquant. Je me suis mis au hard rock avec TRUST, j'avais 8 ans, après avoir navigué dans pas mal de trucs dont les débuts de la MANO NEGRA, je suis passé à mon groupe de référence, MAIDEN. Puis un pote m'a passé une K7 de SLAYER, c'était « Hell Awaits », j'avais 12 ou 13 ans. Ça a été comme un parpaing dans la gueule ! Le disque commence avec cette litanie lancinante... Puis la batterie part, la gratte rentre... Au début j'ai trouvé ça bizarre, dérangeant, mais j'avais envie de réécouter. Et après j'ai continué. Même si je suis moins fan du dernier skeud, pour moi SLAYER reste LE groupe de thrash.

Quel est ton album préféré ?
Il y en a plusieurs. « Seasons In The Abyss » parce que c'est le premier CD que j'ai acheté d'eux, « Decade Of Aggression » [1991] parce que... « Decade… » quoi, merde ! « Reign In Blood » parce que c’est un album fondateur. Mais s’il ne fallait en choisir qu'un, ce serait « Hell Awaits », parce que c'est par lui que j'ai découvert SLAYER.

Combien de fois les as-tu vus en live ?
Ben, en fait, j'ai grandi en Ariège où même si on ne manque pas de groupes de metal [pensée émue pour les potes de SIDILARSEN], ça manque de Zénith. Et la seule fois où ils sont passés à Toulouse, j'avais le choix entre aller les voir ou laisser la mère de mon fils enceinte de 6 mois dans l'appart’ dans lequel on venait d’emménager et où l’électricité n'était pas encore branchée. Donc je n'ai jamais vu SLAYER. Je le regrette, surtout que sur la tournée d'adieu, s’ils passent à Toulouse, je me tâterai mais je pense que j'irai. Disons que j'aurais fait le déplacement sans aucun doute s’il y avait encore Jeff et Dave. Là, je ne sais pas.
 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
Ses autres publications

2 commentaires

User
Manu Héliot
le 29 janv. 2018 à 20:03
Joli papier Laurence. C'est très touchant d'y lire tous ces avis différents et où beaucoup se rejoignent. Merci encore de m'avoir fait participer, j'aime beaucoup le "South Of France" ! :-)
User
Raoul
le 29 janv. 2018 à 21:33
Le choc. Un pilier s’effondre.
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