23 mars 2018, 23:05

DISCONNECTED

@ Troyes (La Chapelle Argence)

Se taper plus de 200 bornes pour aller à la release-party d’un jeune groupe français ? La mémère casanière tapie en moi n’a eu qu’à bien se tenir. Après tout,  quand on aime, on ne compte pas ! Et d’ailleurs, comment aurais-je pu refuser l’invitation d’un ami à venir soutenir son groupe au potentiel énorme ? Car du potentiel, DISCONNECTED en a plus qu’à revendre. De l’énergie, aussi. Alors, Troyes, deux, un, let’s go !

En effet, les bons plans ne se trouvent pas uniquement sur Paris, et c’est dans la très belle ville de Troyes et ses maisons à colombage qu’a eu lieu le tout premier concert du groupe, dans une salle superbe, la Chapelle Argence. Et ce pour la bonne raison que le créateur-compositeur de DISCONNECTED, Adrian Martinot, est originaire de l’Aube. « There’s no place like home » (nul endroit au monde ne ressemble à la maison), surtout lorsqu’il s’agit d’un baptême du feu. Et le feu transmis par les cinq musiciens a consumé nos corps et conquis nos cœurs.

La soirée commence à 20h55 pétante (on est ponctuel dans cette région !), avec un  premier groupe local, INSOLVENCY. Bonne prestation pour ce jeune groupe, malgré un public encore clairsemé et quelques problèmes vocaux. Ils n’ont pas ménagé leur énergie et ont même réussi à faire réagir les fans encore un peu léthargiques. Le temps de réchauffer l’ambiance, pour ainsi dire.

Lorsque DISCONNECTED fait son entrée sur scène, il n’est plus du tout question de somnolence. La salle est bien remplie et c’est une foule compacte qui réagit au quart de tour dès la première note. Certains connaissent déjà les paroles des chansons de l’album « White Colossus » sorti le jour-même. Il sera joué dans son intégralité ce soir, nous permettant de découvrir en live ce que vaut le groupe, et de donner vie à ses compositions qui, sur CD sont déjà excellentes.

Ivan Pavlakovic possède, sans aucun doute, l’une des plus belles voix de la scène metal française, sachant avec un professionnalisme exemplaire, une énergie de tous les diables et une maitrise vocale parfaite, alterner les chants mélodiques et saturés. Sa présence scénique et son charisme sont indéniables, il occupe la scène, en prend possession, pour nous restituer la puissance et la passion qui l’animent, tout comme ses compagnons d’aventure. Adrian Martinot est non seulement un petit génie de la guitare mais aussi un compositeur de talent qui a su mettre sur pied, à force de ténacité et de foi ce beau projet qu’est devenu DISCONNECTED. Le regarder jouer  avec une telle dextérité donnerait presque l’impression que c’est facile... Et tous les apprentis guitaristes savent bien que ça ne l’est pas.  Aurélien Ouzoulias n’est pas un batteur hautain et prétentieux, comme on peut en voir parfois. Il est là, concentré, derrière ses fûts, à nous balancer des rythmes d’une complexité technique qui m’ont laissée sans voix. Quel talent époustouflant !  Mais comment fait-il ? Florian Merindol  a rejoint DISCONNECTED depuis peu et a le mérite de s’être approprié ses parties de guitare rythmique en un minimum de temps, sans aucune fausse note. Et quel sourire ! Il semblait heureux d’être là et déjà bien intégré au groupe. Quant à Romain Laure, il forme un beau duo rythmique avec Aurélien, ses notes de basse puissantes et bien distinctes donnant de la tenue et de la profondeur aux compos.

Le spectacle démarre en trombe avec "Living Incomplete", ne nous laissant que peu de répit entre chaque morceau, Ivan prenant toutefois le temps de remercier chaleureusement le public, de rendre également hommage à ses compagnons de route, musiciens et techniciens. Les titres de l’album s’enchaînent dans l’ordre, et force est de constater que la puissance qu’ils dégagent sur scène est décuplée. Cela sera le cas notamment pour "White Colossus" et son excellent riff d’intro, "Blind Faith", "Living Incomplete",  la superbe "Feodora", mais aussi "For All Our Sakes" qui déploie ainsi son panel d’univers et d’influences de tous horizons, "Losing Yourself Again" qui déchire grave, "Armageddon" qui nous offre un final en apothéose. "Blame Shifter", malgré sa complexité rythmique, donne aussi l’occasion à un public averti et connaisseur d’admirer la technicité des musiciens.

Le show que les cinq artistes nous ont offert ce soir était extraordinaire. Peu de groupes peuvent se targuer d’avoir eu une release-party de cette qualité ! Soutenus par une mise en lumière fabuleuse due à Emmanuel Rousselle ainsi qu’un son énormissime peaufiné par Pierrot (Monsieur Barbichette rouge), ils ont offert  leur puissance, leur perfectionnisme et leur plaisir.
Ces gars-là sont taillés pour la scène, ils n’hésitent pas à mouiller la chemise pour se donner à fond, habités par un amour de la musique,  une rage de vivre leur passion et de la partager avec les spectateurs. Car la scène est un échange entre artistes et public, une communion intime entre les êtres humains. Et lorsque cette magie opère, on en ressort ébloui, presque en transe, on se sent pousser des ailes comme seul l’amour peut irradier l’âme.

La dernière partie de soirée sera assurée par MELTED SPACE. Je dois avouer que j’ai été déçue par le son que j’ai trouvé un peu brouillon et les voix presque inaudibles. Cependant, ayant appris qu’ils ont rencontré des problèmes de techniciens de dernière minute, je ne me permettrai pas de juger leur prestation. Une écoute attentive de leurs albums me donnera l’occasion d’apprécier les compositions sous un meilleur angle.

Cela dit, cette soirée méritait plus que largement le déplacement (Purée, 200 bornes !!!), et c’est avec un immense plaisir que j’irai les revoir très prochainement. N’hésitez pas à en faire de même, si DISCONNECTED passe près de chez vous. Vous en ressortirez heureux ! Je terminerai sur cette citation, valable pour tout un chacun : « hold on to your dreams » (accrochez-vous à vos rêves). Parfois, ils deviennent réalité…

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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