24 mars 2018, 23:49

NO ONE IS INNOCENT + FULL THROTTLE BABY

@ Achères (Le Sax)

Rendez-vous en banlieue parisienne dans les Yvelines pour découvrir sur scène, on peut même dire en avant-première, les morceaux de « Frankenstein », nouvel album de NO ONE IS INNOCENT sorti le 30 mars. La bande à Kemar Gulbenkian donne à Achères le deuxième concert seulement d’une tournée qui s’annonce marathonienne. En première partie, des voisins du Val d’Oise avec FULL THROTTLE BABY, groupe dont le leader, Julien Dottel, officie à la basse au sein de BUKOWSKI. Ce soir, on est presque en famille car un certain Fred Duquesne – aujourd’hui guitariste avec MASS HYSTERIA – a officié chez BUKOWSKI et c'est lui qui a produit le nouvel album de NO ONE. On ne va pas se mentir, bien souvent les premières parties n’ont rien de transcendant et on trouve plus de monde au bar que dans la salle. Ou bien on arrive un peu tard pour bouffer direct le plat principal. Coup de chance ce soir pour le public arrivé à temps afin de voir le set de FULL THROTTLE BABY.



Car le moins que l’on puisse dire, c’est que ça envoie dur et sévère. Ça tabasse, ça avoine, ça tape méchamment. « Du rock dur pour la baston » peut-on lire sur la page de leur réseau social (distorsion). FULL THROTTLE BABY attrape le public à la gorge, balance des titres qui puent le punk, ça glaviotte presque. On arrive presque à sentir l’odeur de caoutchouc brûlé venant de la semelle des Doc quand on s’en sert pour faire freiner sa meule sans les freins mais aussi des relents de Kro tiédasse qui dégouline sur le menton et le T-shirt un peu crade (avec un bon rot mousseux en prime). Côté prise en main, Julien Dottel maîtrise le sujet. Son nom est écrit sous la définition du mot "authentique" dans le dico. Brut de décoffrage, le chanteur au tatouage BUKO qui lui barre le cou m’évoque un cousin de Barney Greenway, paie ta référence…

Le groupe a sorti un album fin 2017, « Rock N’ Brawl » (« Rock et baston » in french in ze text) après deux EP en 2013 et 2014, et nous distribue quelques-uns des pains qu’ils contiennent dans les gencives, bien que les cinq lascars n’aient rien de très catholique… ''Gipsy Queen'', ''Snap It'', ''Beer Hunt'' avant laquelle Julien explique que si c’est bientôt la chasse aux œufs de Pâques, cette chasse à la bière est réservée aux parents et que les enfants sont invités à s’éloigner, ou encore ''Coughin’ To Death'' où il s’arrache la voix. Toutes d’excellents uppercuts assenés par des musiciens qui se donnent, en veulent, bref de l’altruisme couplé à de la dévotion. Des groupes comme eux sont trop rares pour se permettre de passer à côté. Alors si vous voyez leur nom sur une affiche, vous ne vous posez pas de questions et vous foncez direct !

L’entracte permet d’apprécier la sympathie de l’équipe bénévole au bar qui sert entre autres breuvages désaltérants une bière locale au miel, du Vexin précisément, et pour votre serviteur d’aller ensuite se trouver une place bien calé dans un siège des gradins afin d’être en condition optimum pour ne rien louper de ce qu’il va se passer sur scène. Et pour ça, la salle du Sax est construite en arc de cercle et ressemble à une sorte d’amphithéâtre pour groupes de rock (et autres si affinités). Vêtus de kaki, les guitaristes Bertrand "Popy" et François "Shanka" Maigret arborant des vestes de même couleur à l’effigie du groupe ainsi que les autres membres investissent la scène sur un coup de gueule, ''Djihad Propaganda'' suivi sans tarder par ''A la Gloire du marché'', premier extrait et premier titre du nouvel album « Frankenstein ». Si la machine se rode et avance plutôt calmement car on sent que Kemar n’est pas encore à bloc, il n’en reste pas moins que ça joue très bien et que la voix est là aussi. On sent le chanteur un peu agacé par certaines interjections du public, ce qui se répercute par un humour pince-sans-rire de sa part et de fait, une ambiance un peu froide entre les titres et c’est un brin dommage.

Ce nouveau disque est bien représenté car cinq morceaux sont joués (les cinq premières pistes de l’album d’ailleurs, le reste étant malheureusement occulté car un titre comme ''Madking'' aurait largement sa place) et même nombre pour le précédent « Propaganda ». On ne va pas s’en plaindre car tous s’agencent bien dans la setlist. Les "hits" de NO ONE sont bien sûr présents comme ''Drugs'' ou ''La Peau'', qui déboule plus tôt dans le set qu’on ne l’attendait et crée la surprise (un peu comme METALLICA qui avait dégainé à Paris l’an dernier son ''Seek And Destroy'' dès le début du set au lieu de le cantonner à la toute fin comme il l’a fait pendant tant d’années). Kemar rappelle également que cela fait partie de l’ADN du groupe et balance une reprise du ''Bullet In The Head'' de RAGE AGAINST THE MACHINE, parfaitement bien interprétée mais qu’on aurait bien échangée contre celle de ''Paranoid'' de BLACK SAB’ qui clôt le nouveau disque.

Bilan des courses : Shanka a assuré encore une fois aux côtés d’un Popy bondissant et virevoltant (« Tigrou, sors de ce corps ! »), la section rythmique de Bertrand Dessoliers (basse) et Gaël Chosson (batterie) a tapé dans le plexus de chaque spectateur (dont les membres de FULL THROTTLE BABY patchés comme un gang de motards d’une célèbre série américaine, je « J’aime ») et Kemar ne s’est pas déparé de la vindicte qu’on lui connaît lorsqu’il a un micro dans les mains. Malgré tout, un ensemble minoré du fait que le groupe semblait être un peu "gauche" et pas encore complètement familiarisé avec l’agencement de sa liste (avec en prime un Kemar un peu grognon, semble-t-il). Qu’ils soient rassurés dans le choix des titres, ça passe très bien messieurs. Et c’est d’ailleurs passé trop vite, ce qui nous donne comme un goût de reviens-y très rapidement… 

Setlist


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications

2 commentaires

User
Julien Buko Dottel
le 04 avr. 2018 à 16:42
Merci beaucoup!!! Barney Greenway!!! ça c'est du compliment!!! See you.
User
Jérôme Sérignac
le 05 avr. 2018 à 10:30
Ah ben c'est mérité ! Longtemps que je ne m'étais pas fait tartiner la couenne en live comme ça ! A très vite ! (Pst, le dites pas à No One mais vous avez mis ça très haut... ;-) )
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