11 avril 2018, 12:46

IRON MAIDEN

• "Seventh Son Of A Seventh Son" - 1988 (EMI)


Nous sommes (déjà) en 2018 et cet album fête ses 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.

En 1988, IRON MAIDEN est intouchable. A cette époque, METALLICA n’a pas encore effectué le hold-up du « Black Album », AC/DC ressort à peine la tête de l’eau avec « Blow Up Your Video » et les GUNS N’ ROSES viennent tout juste de sortir « Appetite For Destruction » et ne sont en Europe qu’un – sérieux – espoir en devenir. C’est cette même année que Rod Smallwood, manager du groupe, accepte enfin que ses poulains soient programmés aux Monsters Of Rock (la première d’une série de cinq à Donington, un record jamais égalé par aucun autre groupe à ce jour), festival alors légendaire, en les propulsant direct en tête d’affiche  devant KISS notamment, pour qui les anglais ouvraient huit ans plus tôt. Depuis ses débuts, IRON MAIDEN enchaîne le cycle album-tournée année après année, un rythme effréné qui laisse le chanteur Bruce Dickinson complètement rincé fin 1985 et qui ne participe pas à la composition de l’album « Somewhere In Time » qui parait l’année suivante. Ce break salvateur le voit revenir dans les meilleures conditions pour aborder le processus de création de ce qui deviendra « Seventh Son Of A Seventh Son » en cosignant la moitié des titres.

Sorti le 11 avril, le disque démarre sur une intro acoustique déclamée avant que "Moonchild" prenne son envol. Le son – énorme – est à des kilomètres de ce que l’on a connu jusque lors mais moins « synthétisé » que sur le précédent bien que les claviers y occupent pour la première fois une place importante et ils ne les réemploieront à ce niveau que bien plus tard (sur « Somewhere In Time », le groupe avait utilisé des guitares-synthés, un truc bien 80’s que l’on peut voir dans les clips de GOLD entre autres). Ce morceau efficace, qui puise sa source dans une nouvelle du même nom écrite par le chantre de l’occulte Aleister Crowley, est d’ailleurs choisi pour ouvrir les concerts de la tournée et c’est le seul titre qui ne voit pas le nom du bassiste Steve Harris apparaître dans les crédits (il est de Dickinson et du guitariste Adrian Smith, un binôme qui a déjà fait et fera encore preuve d’efficacité). La qualité des compositions et le succès du groupe est alors tel que quatre singles sont publiés dont deux en versions live pour "Infinite Dreams" et "The Clairvoyant" (que vous retrouvez en fin de chronique avec le clip filmé lors de leur prestation à Donington en 88 justement). Epique, majestueux, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le morceau-titre fleuve "Seventh Son Of A Seventh Son" (l’échange final des guitares est d’ailleurs à l’avenant de ses qualificatifs) qui fait partie du fil conducteur de ce concept-album basé sur l’occulte, le concept de voyance et de magie noire. Plus joyeuse que les autres chansons, "Can I Play With Madness" bénéficie d’un clip conçu comme un mini-film avec des parties animées et la présence exceptionnelle de Graham Chapman, membre de la célèbre troupe de comique anglo-saxonne des MONTY PYTHON, alors très malade lors du tournage et qui mourut l’année d’après. Pas un seul des huit morceaux n’est mauvais et l’album se referme à la fin de "Only The Good Die Young" comme il a commencé, avec la même intro acoustique et les quelques vers, cette fois légèrement modifiés. La boucle est bouclée.

Enorme succès, il atterrit directement à la première place des charts anglais et finlandais, truste les trois premières places des classements dans de nombreux autres pays européens et se hisse jusqu’à une très honorable 12ème place du Billboard 200 US. Produit une nouvelle fois par Martin Birch (qui affiche là une sixième collaboration en studio), cet album marque le début de la « première fin » pour IRON MAIDEN. Adrian Smith quitte le groupe début 1990 avant Dickinson en 1993 (tous deux reprendront la place qu’ils n’auraient jamais dû quitter en 1999) et Derek Riggs, l’illustrateur depuis les débuts en 1980, commence à en avoir assez du rythme insensé qu’on lui impose, devant à lui seul assumer les visuels des albums, singles, programmes de tournée et merchandising. La longue tournée qui suit culmine comme dit plus haut à Donington devant 107 000 personnes et elle sera immortalisée sur la VHS « Maiden England » et rééditée en DVD en 2013. MAIDEN fera d’ailleurs revivre cette tournée entre 2012 et 2014 sur le « Maiden England Tour ». N’oublions pas de signaler pour terminer que « Seventh Son Of A Seventh Son » est encore à ce jour, pour la quasi-totalité des fans du groupe, considéré comme leur meilleur album. Et à l’écoute, on comprend pourquoi…

Pour aller plus loin :

« Killers » (1981)
« The Number Of The Beast » (1982)
« Live After Death » (1985)
« Somewhere In Time » (1986)

La carrière du groupe est si longue et fournie que nous avons basé cette sélection uniquement sur les albums antérieurs à « Seventh Son Of A Seventh Son ».



Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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