25 mai 2018, 8:47

OVERKILL

• "Live in Overhausen"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Live In Overhausen

Trente et vingt-cinq ans. Voilà respectivement les âges de « Feel The Fire » et « Horrorscope » au moment de l’enregistrement de ce live, deux piliers du thrash incontournables pour tout amoureux de metal qui se respecte un tant soit peu. Non pas qu’OVERKILL ne soit qu’une simple référence ayant émergé dans les années 80 et continuant aujourd’hui avec une détermination qui force le respect une carrière déjà bien remplie : dix-neuf disques au compteur, tout de même. Mais il est surtout l’incarnation parfaite du thrash dans toute sa splendeur. Aux côtés de KREATOR et TESTAMENT, deux autres pionniers du genre qui mènent toujours leur barque avec succès comme en témoignent leurs dernières sorties en date, OVERKILL pose fièrement sur la photo de famille. Et pour célébrer ce double anniversaire en bonne et due forme, il se fend ici d’un live bien brûlant enregistré en avril 2016 à la Turbinenhalle de Oberhausen, en Allemagne, devant un parterre conquis d’avance. Ah ça, pour sûr, haranguer les foules et envoyer le bois, l’inoxydable duo D.D. Verni/Bobby Blitz sait de quoi il parle ! Et ça fait plus trente ans que ça dure. Il montre d’ailleurs toute l’étendue de son talent sur presque deux heures qui retracent l’intégralité des deux albums évoqués plus haut, avec en bonus un « Fuck You » bien vengeur en guise d’au revoir ! Pan, dans les dents.

Un programme qui s’avère alléchant, d’autant que les bougres affichent ici une forme olympique. Entre les boutades du père Blitz lâchées ci et là, un batteur à la cognée lourde et précise ainsi qu’une section rythmique aux abois, voilà de quoi régaler les fans les plus exigeants du clan New-Yorkais. Le tout est de plus mis en forme de la plus belle des manières avec un son puissant, racé, authentique. Aucun doute sur la marchandise, c’est de la bonne. Du genre à filer le frisson dès les premières notes de "Coma" lâchées au loin, augurant d’un spectacle qui s’annonce grandiose. Et il l’est, célébrant « Horrorscope » de la plus belle des manières. Son ambiance sombre, solennelle, menaçante est ici retranscrite à merveille…tout comme ces vocalises uniques de Blitz, modulant avec aisance son timbre aussi bien dans les aigus que dans les graves. L’orientation plus réfléchie, moins immédiate de l’album est restituée avec classe : la plus belle preuve est ce fameux "Coma" d'ouverture, rageur et mélodique, ciselé avec amour, tout en finesse, avec cette intro aux allures de calme avant la tempête. Tout comme les mélodies entêtantes de "Infectious" et surtout "Thanx For Nothin" ou ces notes de piano, inquiétantes, qui introduisent "Bare Bones" avant de laisser place à un enchaînement guitares/batterie des plus sauvages ! Quant au mid-tempo lâché sur "New machine" doté d’une efficacité des plus probantes, il fait des merveilles. Avant d’enchaîner sur le tiercé gagnant "Live Young Die Free" / "Nice Day... For a Funeral" / "Soulitude". Un trio à couper le souffle, brassant une puissance et une diversité rythmique bluffante, le tout agrémenté de solos héroïques… Une quinzaine de minutes dantesques qui concluent dignement cette première partie.

Le second disque est quant à lui consacré à l’exécution intégrale de « Feel The Fire » et rassurez-vous, celui-ci n’est pas en reste tant l’hommage rendu est ici à la hauteur de la légende ! Du thrash. Le thrash que dis-je. Ni plus, ni moins. La quintessence des années MegaForce (qui hébergea la crème de la crème dans les années 80-90, de METALLICA à TESTAMENT en passant par EXCITER ou VIO-LENCE) est ici palpable tout au long des neuf titres qui résonnent encore, plus de trois décennies après leur composition, comme des hymnes éternels.  Entre l’inusable "Rotten to the Core", l’épique "Feel The Fire" et ses sept minutes dantesques et l’ultime "Kill at Command", rien n’est à jeter, il n’ y a que du bon. Oh, j’allais oublier la cavalcade "Hammerhead" et son refrain à beugler le poing levé bien haut ! Le reste aussi, tant qu’on y est : rien n'est à jeter je vous dit ! Alors oui, l’ombre imposante des parrains SLAYER et METALLICA flotte tout au long de l’album. So what ? « Feel The Fire » n’en demeure pas moins culte et plus encore, hautement recommandable. Un brûlot qui prend toute sa dimension sur scène, doublé d’une stature historique que bien peu de ses contemporains peuvent d’ailleurs lui jalouser. OVERKILL les éclabousse ici de tout son talent !

Ces deux heures de thrash sous toutes ses formes constituent un hommage vibrant à un mouvement, une scène qui a connu ses plus grands moments quelque part entre le milieu des années 80 et le tout début des 90, pile-poil les années folles où tant de groupes en plus de ceux cités plus haut sortirent leur mètre-étalon. Se replonger dans cette épopée avec ce live qui suinte le metal par tous les pores, c’est un peu comme embarquer dans la DeLorean du Docteur Brown dans Retour Vers Le Futur : « Quitte à voyager dans le temps au volant d'une voiture, autant en prendre une qui ait de la gueule ! ».

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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