14 juillet 2018, 16:26

LES TAMBOURS DU BRONX

• Interview Dom et Stéphane Buriez

Les TAMBOURS DU BRONX proposent une version metal de leur spectacle agrémenté des douces voix de Stéphane Buriez (LOUDBLAST, SINSAENUM) et de Reno (LOFOFORA) accompagné de Franky Costanza (BLAZING WAR MACHINE, ex-DAGOBA) à la batterie. Le projet s’appelle WEAPONS OF MASS PERCUSSION. Un agréable moment avec Dom des TAMBOURS et Stéphane aka "le premier ministre du metal".



L’histoire des TAMBOURS, c’est quoi ?
Dom : C’est une blague ! De jeunes loubards qui avaient envie de s’amuser. Une blague. Ils voulaient faire de la musique mais ils ne savaient pas en faire et surtout, ils n’avaient pas les moyens de s’acheter des instruments. Ils ont vu les tambours du Burundi, ils ont trouvé ça génial et ils se sont dit : « On va faire ça, avec les affaires de papa ». C’étaient tous des fils de cheminots, ils avaient accès à des bidons. C’était le Burundi avec les bidons de la SNCF. C’est parti comme ça. Tout le monde a dit : « C’est super ! ». On a continué, ça s’est professionnalisé.

Les TAMBOURS DU BRONX en cinq mots en 2018, comment on peut les décrire ? Attention, c’est un exercice mental !
La vache !
Stéphane Buriez : Je donne le premier. Metal déjà. Le nouveau spectacle.
Dom : Vous êtes durs. Je dirai puissance, énergie
SB : Couillu dans le sens challenge
Dom : Challenge, ça me plaît comme mot !

Il en reste un dernier...
SB : Chauve.
Dom : Oui, c’est vrai (rires)

Vous êtes tous chauves ?
Non, il y a des chevelus ! (rires)

Plus de 30 ans de carrière, pourquoi un projet à thématique metal ?
Pour plusieurs raisons. Nous ne sommes pas des percussionnistes dans l’âme même si on fait de la percu. Nous venons tous du rock, rock indé, rock indus’, metal. Ça, c’est une chose. Je dirais qu’il y a eu un déclencheur avec SEPULTURA. On a toujours eu envie de le faire, on l'a fait mais on est un peu restés sur notre faim. Très lourd à gérer financièrement et au niveau production, on n’a pas pu tourner autant que l’on voulait. On avait envie de continuer dans le metal. Cela fait 31 ans que l’on existe. On avait envie de faire quelque chose de neuf. On était à mi-chemin entre le spectacle et le rock. On s’est dit, ça fait 31 ans, on s’en fout, on se fait plaisir et on fait un truc de metal.

Comment se sont faits les connexions avec Franky, Stéphane et Reno ?
Tout part de Franky au début. Il suivait l’actualité des TAMBOURS DU BRONX. Nous, on connaissait Franky en tant que batteur de DAGOBA. Il a commandé un DVD sur notre shop en ligne. On lui a glissé une petite blague avec sa commande en lui disant que s’il s’emmerdait avec DAGOBA, il pouvait venir chez nous. C’est tombé pas trop mal puisqu’il partait de DAGOBA à ce moment, on ne le savait pas. Ça l’a fait rire. Il est venu nous voir à Marseille, on a jammé ensemble. On s’est dit ce projet, on le fait ensemble. On s’entendait bien musicalement, humainement.

Et Stéphane et Reno ?
Une fois que l’on a eu construit le projet. On voulait des textes, on ne voulait pas que de l’instru. On s’est dit alors qui, en France, pouvait coller ? On a pensé à Reno. Il a répondu présent tout de suite. Il nous a proposé Stéphane en binôme pour assurer des dates où il ne serait pas là. On connaissait Stéphane aussi. Je le connaissais dans LOUDBLAST. Je ne pensais pas qu’il chantait aussi en français, pas que guttural

Arco Trauma, c’est qui ?
C’est quelqu’un qui fait de la musique électronique. Il joue dans plusieurs groupes comme CHRYSALIDE qui est un peu violent. Il a fait la première partie des TAMBOURS DU BRONX il y a quelques années à Strasbourg. On s’est bien entendus avec lui, c’était super musicalement et humainement. Quand il a fallu changer de claviers, on l’a appelé et il a répondu présent.
 

« Les TAMBOURS DU BRONX, c’est quand même une putain d’institution, tu ne peux pas refuser une offre comme celle-là. » - Stéphane Buriez



© Anthéa Bouquet


Stéphane, ça te fait quoi de joue avec les TAMBOURS DU BRONX car c’est un registre différent de ce que tu as l’habitude de faire avec LOUDBLAST ou SINSAENUM ?
Oui, c’est opposé. C’est une nouvelle expérience. J’allais voir METALLICA en Belgique. J’étais en voiture. Reno de LOFOFORA m’appelle etme dit : « Il y a un nouveau spectacle avec les TAMBOURS DU BRONX, est-ce que ça te brancherait de rejoindre l’aventure quand je ne serai pas là ? » Je n’ai pas attendu 2 secondes. J’ai dit oui de suite. Les TAMBOURS DU BRONX, c’est quand même une putain d’institution, tu ne peux pas refuser une offre comme celle-là. Tu sais que tu vas découvrir un aspect de la musique que tu ne connais pas. Jouer avec ces gars derrière moi, c’est quelque chose de radicalement différent de ce que j'ai fait avant. J’ai appris du peu de concerts que l’on a fait. J’ai appris à changer ma méthode de travail, sà m’adapter à l’environnement, à ce qui est martelé derrière en cercle. Il faut les avoir bien accrochées quand même. Ça m’a permis de découvrir une autre facette de mon travail que je ne connaissais pas. J’apprends toujours.

Le public est différent de LOUDBLAST aussi ?
Oui (rires). Dom m’avait prévenu. Après les répétitions à Auxerre, puis le premier concert à la Machine du Moulin Rouge à Paris, Reno n’était pas là. Je l’ai fait seul, je me suis jeté dans l’arène, à poil. J’ai eu le trac, ça faisait longtemps. Dom m’avait dit : « Tu vas voir, dans les concerts des TAMBOURS DU BRONX, il y a des rockers, des familles, un public mélangé ». J’ai flippé, je ne savais pas comment j’allais faire. Sur ce concert, il n’y avait pas beaucoup de metalleux, mais plus de famille (rires). Jeté dans le bain directement, j’ai joué mon rôle de frontman en présentant un spectacle de metal que tout le monde n’attendait pas forcément. Ça a été une première pour tout le monde. On était tendus avant mais ça a été super !

Comment se sont passées les répétitions ?
Dom : Facilement. Rapidement. Humainement, tout le monde a collé tout de suite ensemble. Artistiquement aussi. Techniquement, c’était plus compliqué. Stéphane, Reno, Franky, Arnaud, on avait l’impression de les connaître depuis toujours. Après, il fallait que tout le monde s’entende sur scène et que l’on respecte la nouvelle loi avec les décibels. Nous, avec les bidons, on est déjà à 110 dB sur scène.

Plus fort que MOTÖRHEAD, quoi ?
Oui ! (rires)
SB : On avait commencé les répétitions sans ear monitors. C’est fou. Le son est tellement énorme que cela passait au-dessus de la batterie de Franky. C’est pourtant un putain de frappeur. Pendant les répétitions, on se demandait comment on allait tous s’entendre. Les ear monitors, ça a été une première pour mois. Je vais me protéger les oreilles car je ne l’ai pas toujours fait dans ma carrière. Ça va me permettre de distinguer tous les instruments plus finement aussi.

Vous avez une bonne mutuelle pour les ORL ?
Tu en sais quelque chose (rires) ! J’ai rendez-vous demain pour des ear monitors en l’occurrence.

Qui a eu l’idée du nom Weapons Of Mass Percussion (Armes de percussion massive) ?
Dom : C'est Franky. On a bien aimé. C’est la guerre sur le plateau, c’est vrai !



© Anthéa Bouquet


C’est quoi la set-list des concerts ?
Il y a du neuf. Tout l’habillage, les guitares, le chant, c’est totalement inédit. Ceux qui nous suivent depuis longtemps vont reconnaître les morceaux.
SB : Il y a une réorchestration des choses.
Dom : Il y a du neuf avec de l’ancien. Une guitare qui n’existait pas sur un morceau mais les gens vont reconnaître le morceau d’origine. Il y aura aussi une partie “très TAMBOURS”, très courte pour notre public en manque. On y réfléchit.

Cette date à la Machine à Paris, c’était comment ?
Super.

Et la tournée qui s’annonce ?
Elle s’annonce bien. Il y a des dates et pas mal de demandes. La tournée se met en place pour 2019. Il y a des salles pour cet automne. On va faire des festivals. Il y a un bon retour du public. Il y a des fans old school des TAMBOURS DU BRONX qui ne comprennent pas forcément le virage que l’on a pris mais on a fait ce choix.

Vous allez jouer avec SEPULTURA mais ce n’est pas la première fois. Ce sera au festival Motocultor. Vous nous racontez ?
C’est marrant. On n’en sait rien comment ça va se passer. SEPULTURA a tellement l’habitude de faire des featurings avec tout le monde que tout se fait à la dernière minute. C’est le côté brésilien, détendu. On a l’habitude. Celui qui a programmé les TAMBOURS DU BRONX au Motocultor, c’est lui qui avait provoqué la première rencontre avec SEPULTURA. Ce sera des grands classiques du groupe en tout cas. On répétera sur place dans la journée.

Avec quel groupe, quel chanteur aimeriez-vous jouer un jour avec le format TAMBOURS DU BRONX ?
SB : Avec SINSAENUM. Regarde le clip qu’on vient de sortir ! Un chanteur : Rob Halford.
Dom : Tommy Victor de PRONG.
SB : Oui, ça collerait avec les TAMBOURS DU BRONX.
Dom : Sur scène avec nous ? J’adorerai le faire avec KILLING JOKE. Ce projet ne s’est jamais concrétisé mais on ne sait jamais.
 

« Il va y avoir un EP que l’on souhaite sortir le plus rapidement possible. » Dom – LES TAMBOURS DU BRONX



© Anthéa Bouquet


Les projets futurs pour les TAMBOURS DU BRONX ?
Il va avoir du merchandising tout neuf, un EP que l’on souhaite sortir le plus rapidement possible. Ce sera dans quelques semaines.
SB : Ce sera très prochainement.
Dom : Il sera en distribution numérique, sur notre shop, à définir avec le label. Il y aurait un album complet aussi prochainement. Des projets, on n’en manque pas. On tourne aussi avec l’ancien spectacles des TAMBOURS DU BRONX. On va faire le spectacle classique et le metal. Il y aura un autre projet plus ambitieux pour fin 2019.

Un DVD ?
Ce n’est pas prévu mais pas exclu.

Une question de metalhead : vos cinq albums préférés, toutes périodes confondues ?
SB : « Blessed Are The Sick » de MORBID ANGEL, « Unleashed In The East » de JUDAS PRIEST, « Strong Arm Of The Law » de SAXON, « Hell Awaits » de SLAYER et « Kill’em All » de METALLICA.
Dom : ce qui me vient à l’esprit tout de suite, « Horrorscope » d’OVERKILL, « Sound Of White Noise » d’ANTHRAX, « Chaos A.D. » de SEPULTURA, « The Cube » de SUPURATION et « Vulgar Display Of Power » de PANTERA.
SB : Très bons choix !

Après toutes ces années de tournée, quelle est votre vision de l’industrie de la musique ?
Quelle industrie de la musique ? En fait, il faut savoir s’adapter. Le dématérialisé prend le pas sur l’objet physique. On le voit dans les ventes. Pour vendre du physique, il faut faire de beaux objets, des coffrets, des collectors, des éditions limitées. Quand tu vois ce que te rapporte un titre sur une plateforme comme Spotify par exemple, c’est scandaleux ! A un moment, il faut voir différemment et si tu veux faire parler de ton groupe et subvenir à tes besoins, il faut tourner et faire un maximum de concerts. Tu rencontres les gens, tu vends tes albums, du merch. C’est le nerf de la guerre, le merch. Moi, c’est mon métier, ça salarie aussi des gens à l’année, mon groupe comme les TAMBOURS DU BRONX. Il faut donc trouver des moyens de générer de l’argent. On s’adapte. Je ne sais faire que de la musique de toute façon.
Dom : Sur ce plan, nous n’avons jamais été de gros vendeurs. Cela ne change pas énormément en termes d’albums sauf aux débuts du groupe. On vit des tournées surtout. Un album pur des TAMBOURS DU BRONX, je me suicide commercialement, qu’avec des plong plong, ping ping, pam pam, c’est pas top pendant une heure dans l’autoradio et donc pas facile à vendre. Ce qui change avec Reno, Stephane et l’équipe, c’est tout autre chose et ça peut générer des ventes. On va voir comment on va le vendre !

Que faites-vous tous les deux lorsque vous ne tournez pas ou ne composez pas en studio ?
Je suis à plein temps au bureau pour les TAMBOURS DU BRONX. Je mixe, j’enregistre des groupes, je fais l’administratif des TAMBOURS. Je suis tout le temps dans la musique.
SB : Je fais de la musique et tout ce qui gravite autour : écouter des albums, aller en concert, rencontrer des musiciens. Il n’y a que ça qui m’intéresse.

Dernière question. Elle est psychologique. Comment vous décrivez-vous chacun émotionnellement en trois mots ?
Entier, perfectionniste, organisé.
Dom : Perfectionniste, obstiné, et…
SB : Chauve ! (rires)

Non ce n’est pas émotionnel.
Dom : (il réfléchit) passionné.


Retrouvez LES TAMBOURS DU BRONX en concert sur les dates suivantes :

21/07/2018 : Villenauxe-la-Grande - Festival Rockaldo's (Concert Weapons of Mass Percussion)
18/08/2018 : Saillat-sur-Vienne - Festival Les Cheminées Du Rock (Concert Weapons of Mass Percussion)
19/08/2018 : Saint-Nolff - Motocultor Festival (Concert Weapons of Mass Percussion avec SEPULTURA)
24/08/2018 : Saint Thelo - Festival Thélokalizé (Concert Weapons of Mass Percussion)
25/08/2018 : Ambès - Festival les Odyssées (Concert Weapons of Mass Percussion)
31/08/2018 : Varennes-Vauzelles - Festival Rock en Plaine (Concert Weapons of Mass Percussion)
14/09/2018 : Rexpoede - Festival Terra Incognita (Concert Weapons of Mass Percussion)
15/09/2018 : Meisenthal - Halle Verrière - Festival Euroclassic (Show Corros)
19/10/2018 : Selestat - Festival Rock Your Brain (Concert Weapons of Mass Percussion)
27/10/2018 : La Voulte-sur-Rhone - Crashmusette (Concert Weapons of Mass Percussion)
15/11/2018 : Marseille - Sounds Of Marseille - Le Silo (Concert Weapons of Mass Percussion)
30/11/2018 : Lyon - Ninkasi Kao (Concert Weapons of Mass Percussion)
07/12/2018 : Bruguières - Le Bascala (Concert Weapons of Mass Percussion)
14/12/2018 : Bordeaux - Rock School Barbey (Concert Weapons of Mass Percussion)
 

   

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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