Nous sommes (déjà) en 2018 et cet album fête ses 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.
Quatre ans, il aura suffi de quatre ans seulement pour que HELLOWEEN, petit groupe de Hambourg en Allemagne, devienne l’un des plus gros espoirs de sa génération et sorte à un an d’intervalle deux albums « clefs » de sa carrière et du heavy / speed en général. Après le carton de la première partie, le « Gardien Des Sept Clefs » revient le 29 août 1988 avec les mêmes producteurs aux manettes, à savoir les deux Tommy (Hansen et Newton), le même studio, Horus Sound mais pas la même vibration dans les chansons, du moins pas tout à fait. Comme dit dans la chronique du premier chapitre, « Keeper Of The Seven Keys Part II » aurait dû sortir en 1987 avec le premier en tant que double album mais est simplement devenu le troisième album de ces quatre années (si vous n’êtes pas doué avec les chiffres, je viens de vous perdre...).
Si HELLOWEEN proposait l’année d’avant une "Initiation", c’est cette fois une "Invitation" à laquelle nous convie le groupe, nous faisant entrer dans ce second volet avec grandiloquence avant de nous propulser dans la stratosphère avec "Eagle Fly Free" et son refrain qui tutoie les cieux. Le propos se veut quelque part plus joyeux si l’on considère "Rise And Fall", "I Want Out" (vidéo en fin de chronique) et surtout "Dr. Stein", allégorie la plus flagrante ici. Ce n’est pas pour autant que l’ensemble est moins flamboyant car chaque musicien livre le meilleur de lui-même, depuis les batailles de guitare de Michael Weikath et Kai Hansen aux lignes de basse élaborées de Markus Großkopf (et ce tapping énorme sur "Eagle Fly Free") alliées à la frappe du regretté Ingo Swichtenberg ou bien encore dans les envolées vocales hallucinantes de Michael Kiske. Pour le « gros » morceau de l’album, "Keeper Of The Seven Keys", titre épique de plus de treize minutes, c’est Weikath qui s’y attelle quand Hansen avait composé "Halloween" sur le précédent. Une fois encore, ça vous colle des frissons et force l’admiration car c’est un vrai joyau de composition. Grand bien a pris le groupe d’interpréter ces deux morceaux en entier lors de la tournée « Pumpkins United » qui a vu Kiske et Hansen (partis respectivement en 1993 et 1989) rejoindre la formation actuelle pour des concerts de 3h.
Avec « Keeper Of The Seven Keys Part II », l’or arrive en Allemagne et le disque se classe 108è au Billboard 200 US et obtient en parallèle une belle 5è place dans son pays d’origine), un rang pas si mauvais au vu de l’époque, du style et de la nationalité de la formation. HELLOWEEN part ensuite en tournée à travers le monde entier, se joint à celle triomphale d’IRON MAIDEN et participe à quelques dates de l’édition du festival Monsters Of Rock avec les même MAIDEN notamment. Un album en public, « Live In The U.K. », bien trop court malheureusement, sort l’année d’après et entérine le départ de Kai Hansen qui part fonder GAMMA RAY, dont la carrière sera couronnée de succès également. Des rééditions de ce « Keeper II » verront le jour avec des titres bonus dispensables cependant car leur qualité est bien inférieure aux titres de l’album. Une valeur refuge du CAC 40 speed metal, un disque en or. Achetez !
Pour aller plus loin :
« Keeper Of The Seven Keys Part I » (1987)
« Live In The U.K. » (1989)
