Sérieux, c’est l’année des vieux croûtons ou quoi ? Y aurait-il eu une évasion de masse constatée dans les maisons de retraite en Europe ? Assistons-nous, impuissants, à la révolte des Tamalous ? Est-ce là le début du règne impitoyable des déambulateurs ? Pierre Bellemare et Léon Zitrone seront-ils enfin sanctifiés comme ils le méritent ?
Toujours est-il qu’on retrouve nos ancêtres danois ARTILLERY un peu au même endroit où ils avaient vraiment démarré leur carrière en 1990 avec l’album « By Inheritance » et l’hymne incontournable "Beneath The Clay (R.I.P.)". Certes, il y a bien eu deux autres productions en 1985 et 1987 aux pochettes assez lamentables et au style assez indéfinissable également, mais franchement, vaut mieux éviter de se faire du mal en évoquant des souvenirs trop anciens !!! Leur thrash metal de retraités, reconnaissable entre mille car doté d’un chant typiquement heavy/power metal, semble en 2018 plutôt bien conservé malgré le passage de nombreux hivers et deux séparations entre 1991 et 1998 puis de 2000 à 2007.
Même s’il n’y a jamais eu de quoi envoyer mémère grimper au rideau dans leur discographie, fait autant imputable à leur position aux frontières de plusieurs genres qu’à leur trop rare capacité à sortir le riff qui tue ou le refrain imparable, ARTILLERY s’est malgré tout bonifié avec les années. Dans la production surtout avec un meilleur impact sonore mais également depuis l’intégration en 2012 du batteur Josua Madsen et du vocaliste Michael Bastholm Dahl (d’après les rumeurs, l’ancien chanteur avait préféré arrêter depuis que son dentier mal collé avait, pendant un concert, failli éborgner un spectateur des premiers rangs…). Ce dernier accomplit de véritables merveilles au sein d’ARTILLERY, créant la surprise en 2016 avec le furieux titre "In Defiance Of Conformity" (sur l’album « Penalty By Perception ») qui avait pour le coup envoyé mémé se crasher sur la lune pour aller vérifier si Neil Armstrong chaussait bien du 44. Un hit monstrueux dont on ne les croyait plus capables !
Avec « The Face Of Fear », on reste globalement sur une qualité équivalente par rapport aux dernières productions : des parties solo de folie ("Thirst For The Worst"), des guitares rythmiques en béton armé soutenues par une batterie implacable (le refrain de "The Face Of Fear" ou l’intro de "Throught The Ages Of Atrocity") sans oublier ce chant très heavy, le tout dans une production impeccable. En 2018, ARTILLERY envoie encore du lourd ("Sworn Utopia") ! Les mauvaises langues diront que cela est sûrement dû à la faiblesse de leurs appareils auditifs si c’est devenu si fort... On n’est pas non plus ici en face des prochains grands classiques du thrash mais l’excellence de leur travail et l'intensité de certains morceaux ( "Crossroads To Conspiracy") ont de quoi laisser pantois.
Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits vieux en charentaises !!!
